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La définition des faits sociaux et les règles relatives à leur observation

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Par   •  11 Février 2020  •  Dissertation  •  1 835 Mots (8 Pages)  •  399 Vues

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Sujet : la définition des faits sociaux et les règles relatives à leur observation

Au début du XIXe siècle, la société traditionnelle caractérisée par une population rurale attachée à la terre, une organisation du travail par corporation, une place importante de l’Église et le respect de l’ordre monarchique, est bouleversée par une double révolution démocratique et industrielle. La révolution industrielle qui commence en Angleterre au XVIIIe siècle entraine une modification significative des conditions de vie et de travail, les individus passent du champ à l’usine. On observe également une rupture démocratique avec l’ordre traditionnel, l’ordre féodal et l’Église sont affaiblis.

 Les premiers travaux sociologiques vont donc se structurer dans le cadre de ce passage de la société traditionnelle à la société moderne. Les premières questions sociologiques émergent, en accord avec le contexte. Les fondateurs de la sociologie vont dans un premier temps s’intéresser à la question du changement social en se demandant comment et pourquoi la société s’est-elle transformée ou encore en s’interrogeant à propos de l’ordre social, des conflits lourds qui émergent à cette époque.

Des précurseurs de la sociologie comme Alexis de Tocqueville vont, par leurs travaux sur ces sujets, fonder une discipline à part entière qui s’autonomise et s’institutionnalise parmi les autres sciences sociales au fur et à mesure. Une définition de la sociologie émerge, nous pouvons par exemple reprendre celle de Raymond Aron : « il s’agit de l’étude qui se veut scientifique du social en tant que tel, soit au niveau élémentaire des relations interpersonnelles, soit au niveau macroscopique des vastes ensembles, classes, nations, civilisations ou, pour reprendre l’expression courante, des sociétés globales ». 

La sociologie continue toujours d’évoluer avec des auteurs plus contemporains comme Bernard Lahire ou Muriel Darmon qui, en 2018 et en 2008, ce sont penchés sur une explication sociologique des rêves et de l’anorexie.

À travers l’étude de ces auteurs nous allons nous demander dans quelle mesure ils arrivent à faire entrer dans le champ disciplinaire de la sociologie des sujets normalement accaparés par d’autres disciplines, remettant alors en cause certains principes fondateurs de la sociologie.

  1. Étudier le rêve et l’anorexie en sociologie

Il est intéressant que des auteurs s’interrogent à propos de tels sujets qui ne sont traditionnellement pas attachés à la sociologie

  1. Pourquoi ne faut-il pas se contenter de l’analyse des disciplines de base ?

Lorsqu’on pense à l’étude du rêve on pense à des disciplines comme la médecine ou la psychologie. En effet, les premiers travaux sur le rêve sont des travaux médicaux qui se penchent surtout sur l’analyse du sommeil. Ces travaux sont utiles dans la mesure où ils ont permis de comprendre mieux les mécanismes du sommeil et du rêve de façon biologique. Il a été établi que chaque individu rêvait chaque nuit de manière continue.

Cependant ces travaux s’intéressent à comprendre le sommeil mais pas vraiment le rêve, or le rêve est une expérience mystérieuse qui demande à être décryptée. Des scientifiques comme Hobson vont tenter de monter une réelle méthode scientifique pour décrypter les rêves en essayant de faire un inventaire exhaustif des traits formels du rêve. Seulement étudier le rêve en ne se basant qu’exclusivement sur une analyse neurobiologique et neuroscientifique impliquerait qu’il existerait une continuité entre des données biologiques (l’étude formelle du cerveau) et des processus sociaux ce qu’il est compliqué d’admettre.

La psychologie et la psychanalyse notamment grâce aux fameux travaux de Sigmund Freud se sont alors essayé à cet exercice. L’interprétation des rêves, paru en 1899, soutient la thèse que les rêves ne seraient pas issus du hasard mais seraient l’expression de l’accomplissement d’un souhait. Ils permettraient alors de renseigner sur des désirs les plus secrets, les désirs refoulés des individus. Cette piste est intéressante et on remarque qu’on se rapproche de la volonté de la sociologie néanmoins, la psychanalyse n’explique pas pourquoi les individus font certains rêves et pourquoi ils les font.

L’anorexie, quant à elle est une maladie, les champs disciplinaires intuitifs sont donc la médecine et la psychologie. Cependant, de la même manière que pour le rêve, l’analyse de l’anorexie par ces deux disciplines se révèle insuffisante car elle oublie de questionner le pourquoi et le comment.

  1. Faire de l’anorexie et du rêve un fait social

Nous venons donc de voir que l’analyse des deux sujets par leur « discipline de base » était insuffisante pour les comprendre de façon approfondie. C’est alors là que peut intervenir la sociologie. En étudiant les individus dans leur milieu la sociologie peut permettre d’avoir une vision globale et ainsi de comprendre pourquoi certains individus font certains rêves, pourquoi certaines personnes deviennent anorexiques.

Bernard Lahire explique le rêve en tant que fait social. On pourrait facilement lui objecter que le rêve est une expérience individuelle à première vue, donc qu’il est impossible voire absurde de l’étudier en sociologie. Le rêve est aussi une action qui n’est pas intentionnelle, l’individu ne peut pas contrôler son rêve. Seulement, tous les individus rêvent mais de choses différentes et la source de cette différence est à chercher dans les différences de vie sociale et d’histoire des individus. En effet, d’après les données qu’il collecte il observe que les individus ne rêvent que des préoccupations, des intérêts et des peurs qu’ils ont. S’intéresser au passé et au présent de l’individu permet de mieux comprendre ses rêves. On peut tisser un lien entre l’expérience de socialisation des individus par son groupe de pair, qui engendrent la personnalité de l’individu, ses valeurs, ce qui lui pose problème ou qui lui fait peur. Tout cela se retrouve dans le rêve. On peut donc dire que le rêve est un objet de la sociologie car il est influencé par un groupe extérieur à l’individu. On ne peut plus faire valoir l’argument comme quoi le rêve serait individuel car Bernard Lahire arrive à montrer que les interactions sociales modèlent les rêves des individus.

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