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La Finance Islamique

Mémoire : La Finance Islamique. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  11 Mars 2013  •  5 560 Mots (23 Pages)  •  1 605 Vues

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La finance islamique

I) La finance islamique, ses principes

La finance islamique est apparue principalement avec l’interdiction qui est faite dans le Coran et la Chari’ a du prêt à intérêt, le riba, mot arabe signifiant à la fois usure et intérêt. L’interdiction du riba est née dans l’Arabie du Moyen Age. De cette prohibition religieuse est apparu un système ingénieux et novateur qui vise à répondre aux besoins d’une économie moderne, notamment la rencontre entre les prêteurs et les emprunteurs de capitaux. La finance islamique, longtemps représentée comme un abandon face à la religion, est au contraire, un moyen de marier tradition, modernité, religion et économie. Elle représente à la fois un véritable atout géopolitique et un besoin économique. Le marché de la finance islamique représente aujourd’hui, selon les sondages, entre 500 à 700 milliards de dollars. Le marché potentiel est estimé à environ 4 000 milliards de dollars, de très grandes opportunités sont donc présentes, notamment en France. Enfin, dernier élément à ne pas oublier : la meilleure prise en compte des besoins d’une partie de la population française, qui, même en respectant les lois de la République et s’intégrant parfaitement dans la vie de la cité, souhaitent disposer d’instruments financiers appropriés à leurs croyances religieuses. Nous verrons dans cette première partie plus en détail qu’est-ce que la fiance islamique, et quelles en sont les principes fondamentaux.

a. Historique et définition

L’histoire de la finance islamique et de ses institutions a débuté au cours du 18e, 19e et la moitié du 20e siècle. A cette époque, la quasi-totalité du monde musulman (Afrique et Asie) était occupé par les colonisateurs européens. Le colonialisme a géré l’économie ainsi que les finances de ces colonies suivant ses propres intérêts et règles. Avec la montée du nationalisme et des mouvements de libération, certains pays ont accédés à leur indépendance et le débat sur leur gestion économique avait crée un embryon de la finance islamique. Dans les années 1940 à 1960, l’accent n’a pas été mis sur les opérations bancaires et sur la finance comme on pouvait le penser, mais bien sur le système économique dans son ensemble. Le capitalisme et le socialisme sont de plus en plus critiquer, et on a demandé le passage à un système basé sur des injonctions relatives à la modération dans la consommation, la justice, l’équité etc.… l’aide au pauvre par la Zakat et interdiction de l’intérêt serait mise en avant dans ce contexte.

Ce modèle, fondé sur les principes de la Chari’ a, était né au milieu du 20e siècle et formulé dans un jargon économique qui se veut moderne. Les professionnels, universitaires ou économistes de confession musulmane ont apporté une contribution significative au sujet, de manière à ce que dès la fin des années 1960, un schéma directeur de la banque islamique soit d’ores et déjà disponible.

L’économiste Timur Kuran a établi que les principes théoriques de la finance islamique ont été en majorité avancés par le théologien pakistanais Sayyid Abul Ala Maududi. Suite aux travaux de ce dernier autour des années 50 et 60, la finance islamique, discipline financière moderne, est née. La théorisation de la finance islamique par Sayyid Abul Ala Maududi a été inspirée par le projet des caisses d’épargne germaniques de l’entre-deux-guerres, et de leur notion de prêt sans intérêt à destination de la population appauvrie.

Au milieu des années 40, après de nombreux échecs d’instaurations d’institutions financières, en Malaisie et au Pakistan, on assiste à la création de la première banque islamique moderne aux alentours de 1963 en Egypte avec la Mit Ghamr Saving Bank égyptienne ( dans le village égyptien de Mit Ghamr dans le delta du Nil) qui a formalisé pour la première fois les techniques financières islamiques pour des comptes d’épargne. L’idée même de la banque islamique a été lancé par l’OCI « Organisation de la Conférence Islamique » (devenue ensuite Organisation de la Coopération Islamique lors de la réunion des ministres des affaires étrangères tenue en juin 2011 au Kazakhstan) en 1970 face à la grimpée des « pétrodollars » et a donné lieu, en 1975, à la création de la Banque Islamique de Développement (BID) à Djeddah en Arabie Saoudite, enfin des banques telles que la Dubaï Islamik Bank, ou l’Albaraka Banking Group. En 1979, et en 1983, le Pakistan et l’Iran ont introduit officiellement à grande échelle les pratiques de la finance islamique. C’est à partir de ce moment, que les institutions financières islamiques (banques, assurances, bourses de valeurs mobilières) se sont multipliées, majoritairement, dans les pays musulmans : Arabie Saoudite, Bahreïn, Emirats Arabes Unis, Irak, Syrie, Jordanie, Malaisie, Bangladesh, Brunei, Egypte, Soudan, ainsi que la Turquie, le Sénégal, le Niger, où l’attachement de la laïcité est bien connu.

Le nombre total des banques islamiques est passé de 1 en 1975 à plus de 300 dans la première décennie des années 2000, où il est possible d’y ajouter les guichets islamiques dont se sont dotées certaines des grandes banques internationales ainsi que tous les métiers bancaires, au point de s’imposer comme une concurrente très sérieuse de la finance « ordinaire ». En effet :

Le taux de croissance de leurs risques (de plus de 15 % par an) est trois fois supérieur à celui des banques traditionnelles, grâce à la jonction de plusieurs facteurs, dont les placements financiers des monarchies pétrolières dans les pays développés, l’accroissement des communautés musulmanes dans les pays occidentaux, l’évolution du microcrédit dans les PED, et enfin la réaction contre le capitalisme financier international et la résurgence du fondamentalisme musulman.

L’ensemble des actifs gérés par les banques et les compagnies d’assurance islamiques se serait élevé à plus de 500 milliards de dollars en 2007. Le marché de la finance islamique représenterait plus de 700 milliards de dollars (actifs hors bilan et fonds conformes à la loi coranique).

Durant les années 90, la croissance des actifs islamiques, très fortement alimentée par l’explosion de la rente pétrolière s’est accélérée. L’accent est mis sur la recherche de solutions permettant d’une part, de respecter les normes coraniques et d’autre part, la rémunération des capitaux investis et de l’expertise de la banque. Cette période est aussi retenue par une extension de la banque de détail islamique et de désintermédiation de la finance

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