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Jean-Pierre ESQUENAZI - Sociologie des publics

Dissertation : Jean-Pierre ESQUENAZI - Sociologie des publics. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Août 2020  •  Dissertation  •  1 337 Mots (6 Pages)  •  633 Vues

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FICHE DE LECTURE

Sociologie des publics  Jean-Pierre Esquenazi

L’auteur 

Issu d’une formation en philosophie, Jean-Pierre ESQUENAZI est un sociologue et universitaire Français spécialisé dans le champ de la culture, de l’information et la communication. Son travail porte notamment sur le lien entre la production culturelle et sa réception, en particulier dans le domaine du cinéma et de la télévision. Il exerce en tant que professeur émérite à l’Université Lyon III Jean-Moulin ainsi qu’au sein du laboratoire de recherche spécialisé en littérature « MARGE ». Il est l’auteur de livres et articles portant sur de grands genres ou œuvres de la production audiovisuelle, parmi lesquels on peut citer :

  • « Film, perception et mémoire » (1991), L’Harmattan.
  • « Hitchcock et l’aventure de Vertigo » (2001), CNRS.
  • « Godard et la société française des années 60 » (2004), Armand Colin.
  • « Mythologie des séries télé » (2009), Le Cavalier Bleu Éditions.
  • « Le film noir. Histoire et significations d'un genre populaire subversif » (2012), CNRS.

L’objet

À travers son livre « Sociologie des publics » publié aux éditions La Découverte une première fois en 2003 puis réédité en 2009, Jean-Pierre ESQUENAZI dresse un large panorama des théories, concepts et études qui ont jalonné la construction du champ sociologique de l’étude des publics.

L’ouvrage se structure en sept chapitre, chaque partie correspondant à un grand modèle d’approche et d’étude du sujet identifié par l’auteur. Bien qu’il n’y ait « public que de quelque chose », Jean-Pierre ESQUENAZI introduit son tour d’horizon des appréhensions de la question sociologique en relevant la complexité intrinsèque à l’étude des « publics » de par l’hétérogénéité qui les caractérise. En effet, le public ne se définit pas grâce à l’œuvre (le quelque chose) et le choix paradigmatique de départ l’influence grandement.

L’ouvrage

‣ Le public activé par l’œuvre : dans ce premier chapitre, Jean-Pierre ESQUENAZI aborde l’approche des publics la plus datée, celle qui considère que l’œuvre crée son public, sa réception et son comportement. Ces théoriciens sont convaincus que l’œuvre est indissociable de l’artiste et qu’il y a nécessité pour le public de connaitre l’auteur pour pouvoir appréhender et déchiffrer le propos de l’œuvre. Pour pouvoir se constituer en public, l’individu doit maitriser à priori des notions essentielles pour sa compréhension de l’œuvre désignées sous le terme de « capacités encyclopédiques ». De plus, les normes culturelles intériorisée de l’époque par le public constituent une structure qui influe sur la réception de l’œuvre. Enfin, le public est activé par le cadre auquel l’œuvre appartient : c’est l’importance de la classification par genre. Cette première approche des publics n’est aujourd’hui plus d’actualité.

‣ Le public précisé par l’enquête : le second chapitre aborde les outils et les données utilisés par les chercheurs. Jean-Pierre ESQUENAZI s’attarde sur les grandes enquêtes du ministère de la Culture. Il prend notamment appui sur celle d’Olivier DONNAT datant 1998 (dernière publiée au moment de la parution du livre) pour établir un paysage social global des Français en tant qu’usagers des objets et dispositifs culturels. On y découvre l’importance de la télévision, l’hétérogénéité des publics du cinéma, la spécificité du public du théâtre et l’évolution du public des musées. Pour autant, l’auteur nous invite à réfléchir sur les limites des données et a ne pas s’arrêter à leur surface : en effet, le piège étant de « se concentrer trop souvent sur la moyenne et négliger la dispersion ». Il est donc important d’user finement des statistiques et de considérer l’enquête comme un point de départ et non pas en tant que finalité.

‣ Le public suscité par des stratégies commerciales : pour ce troisième chapitre, Jean-Pierre ESQUENAZI s’intéresse à la perception de l’œuvre comme produit culturel. Ce regard assimile la culture au loisir. Les deux grands courants cités sont le fonctionnalisme et la sociologie critique, qui invoquent principalement la culture dite de masse. Ce concept de culture de masse, porté par la négation de la conscience individuelle (Hannah ARENDT), est lié au besoin de compréhension des systèmes totalitaires qui traversent l’Europe à cette époque. On peut aussi discerner un jugement de valeur dans l’approche de ces chercheurs qui considèrent la culture de masse – et donc populaire – comme une « mauvaise culture » (Dominique KALIFA) qui détourne les classes populaires du réel. Puis, il y a la volonté de dévoiler les fonctions de cette culture de masse : renforce l’autorité d’individus dominants, consolider les normes sociales admises et anesthésier la population qui se met à vivre par procuration. Cependant, cette uniformisation des produits culturels nourrit une critique visant la perte d’originalité et d’unicité de l’œuvre, élément pourtant indispensable à son attrait selon Walter BENJAMIN, Theodor ADORNO et Max HORKHEIMER.

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