Indispensables séparations

Auteur du livre

Textes réunis par Christian Robineau

Titre

INDISPENSABLES SEPARATIONS

Thématique

La séparation est explorée comme étant un processus psychique, qui suggère que les séparations sont indispensables au bébé, au jeune enfant pour devenir un sujet.

Discipline dominante

La discipline dominante est la psychologie. On trouve aussi une approche sous l’angle de la psychanalyse et de la philosophie.

Identification de l’auteur

et du document

Né en 1961, Christian Robineau a été psychomotricien de 1983 à 1996. De formation psychanalytique, il exerce comme psychologue clinicien depuis 1992, auprès d’enfants, d’adolescents et de leur famille, dans un centre médico-psychologique et un hôpital de jour de la région parisienne.

Il a été membre du comité de rédaction de la revue Thérapie psychomotrice (1983-1986) et cofondateur du Centre d’études et de recherches psychomotrices et psychothérapiques (1986-1992). Il est membre fondateur de l’Escabelle, association de recherche et de formation en petite enfance et en périnatalité créée en 1999, et collabore régulièrement, depuis 1999, à la revue Le Carnet/psy. Il a coordonné sept ouvrages collectifs dans la collection « Mille et un bébés », aux éditions Erès : Signes de souffrance en périnatalité (2000), Filiations à l’épreuve (2002), Indispensables séparations (2005, 2e éd. 2008), Surprenante violence dans la nursery (2006), Les jumeaux : 1 fois 2 ou 2 fois 1 ? (2008), Désirs de pères. Images et fonctions paternelles aujourd'hui (2010) et L'adoption : un roman familial (2012).

Ce livre est un recueil de textes, écrits par des psychologues, psychanalystes, pédopsychiatres, psychothérapeutes, orthophoniste. Chacun apporte sa contribution en analysant les séparations au travers de situations diverses. Ces différents textes sont ponctués de récits qui étayent leur propos, et engagent à la réflexion personnelle.

Présentation de l’idée générale

Cet ouvrage propose de s’intéresser aux séparations : de la naissance, en passant par celles dites « banales » (coucher, crèche, départ chez les grands parents, etc.) et les séparations brutales (hospitalisation, placement, celles liées à l’abandon ou à la mort).

Le terme de séparation est ici employé pour désigner à la fois les séparations provisoires qui promettent des retrouvailles, et les séparations définitives qui génèrent la perte et sont l’objet d’un travail de deuil.

Toutes ces séparations sont des étapes, nécessaires et essentielles, elles sont le fil de la vie et sont analysées comme des crises de maturation, des processus de croissance psychique qui permettent la construction en tant qu’individu singulier, la construction de l’identité.

Répertoire de citations

« C’est incroyable, je n’ai jamais approché d’aussi près la plénitude de la vie et je viens de mettre au monde un mortel ! » p18 (Mère venant d’accoucher)

« Les deux plus grandes tâches de la femme en tant que mère consistent à fonder d’une manière harmonieuse son unité avec l’enfant et à la dissoudre harmonieusement plus tard. » p 20 (H. Deutsch, Psychologie des femmes, Paris, PUF, 1967)

A propos du lieu d’accueil Le petit Square (lieu de rencontre, d’accueil et de jeux pour les enfants de 0 à 4 ans, et leur accompagnant)

« On ne lui demande rien d’autre sinon d’exister en tant que lieu de repos pour l’individu engagé dans cette tâche humaine interminable qui consiste à maintenir, à la fois séparés et reliés l’une à l’autre, réalité intérieure et réalité extérieure. » p 42 (D.W. Winnicott)

« La difficulté que rencontre une mère lorsqu’elle tente d’endormir son bébé se concrétise au moment où elle fait le geste de le poser dans le lit, c’est-à-dire lorsqu’elle doit se séparer de son enfant et lui d’elle, et la façon dont le tout-petit vivra ce moment est en relation avec les peurs et les désirs inconscients de son père et de sa mère ».

p 45 (J. Mc Dougall, psychanalyste)

« Une appréhension féconde est d’envisager les troubles psychosomatiques précoces sous l’éclairage d’une crise de naissance dont l’évolution est troublée par un défaut d’ajustement entre un enfant difficile et une femme gênée dans la mise en place de ses capacités de jeune mère, sans omettre le mûrissement du père à son rôle et de la famille

entière, l’accueil du nouveau venu ». p 69 (L. Kreisler, psychanalyste, pédopsychiatre français, 1966)

« Ce n’est jamais une mère seule qui accouche, c’est le groupe, la parentèle et le voisinage, c’est le groupe qui contient, expulse et reçoit le nouveau-né qui vient au monde dès le départ dans un groupe ». p 70 (R. Kaës, psychanalyste)

« C’est entre le sein et la mère que passe le plan de séparation qui fait du sein l’objet perdu en cause du désir ». p 81 (J. Lacan, psychiatre, psychanalyste)

« Entre le nourrisson et l’objet, il y a quelque chose, quelque activité ou sensation. Dans la mesure où cela lie le nourrisson à l’objet (à savoir l’objet partiel maternel), les fondements de la formation symbolique se constituent. D’un autre côté, dans la mesure où ce quelque chose sépare au lieu de lier, cette fonction qui aboutit à la formation symbolique est bloquée ». p 82 (D. W. Winnicott)