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Explication de texte : HOBBES

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Par   •  25 Février 2016  •  Commentaire de texte  •  2 585 Mots (11 Pages)  •  1 355 Vues

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Marine

TS1

Explication de texte

Dans le Traité de la nature humaine, Hobbes lie, en 1650, le désir et le bonheur. Le désir est une tendance vers un objet que l’on n’a pas et que l’on considère comme source de plaisir. Lorsqu’il est contenté, il laisse place à la satisfaction et mène donc à sa disparition. Mais cette satisfaction est éphémère et on observe l’apparition d’un nouveau désir. Celui-ci est ainsi insatiable et illimité. Comment, dès lors, parvenir au bonheur, autrement dit, à un état durable de satisfaction complète ? Il semblerait en effet nécessaire de ne plus désirer pour être heureux.                                                                                         Hobbes quant à lui défend le désir comme indispensable au bonheur. En effet, selon lui, le bonheur est un état lié à la satisfaction de nos désirs. Par le biais d’une démonstration pertinente, il explique ainsi à l’Homme comment atteindre la félicité. Pour lui, grâce au désir et à la constante recherche de buts et d’idéaux, l’homme atteindrait quotidiennement une satisfaction immédiate et par la même le plaisir durable, la félicité. Au contraire, si l’Homme n’agit plus, il est perdu et sombre avec raison dans le chagrin.                                  Hobbes commence par nous indiquer que la nature même de l’Homme le pousse à rechercher ce qu’il ne possède pas, notamment lorsqu’il cède a des désirs vains comme le pouvoir ou la richesse ; qui le poussent à en rechercher toujours d’avantage. Dans une deuxième partie, il expose des exemples de la première : afin de se différencier des autres, et parce qu’on est toujours inférieur à quelqu’un, chacun cherche une activité plus distinguée, comme l’art, pour continuer à accéder au plaisir quotidien. Enfin, dans la dernière partie, Hobbes étudie les autres activités plus ludiques et montre qu’un homme n’aspirant plus, n’ayant aucune passion, aucun rêve, sombre dans un profond chagrin. Il résume dans une phrase de synthèse qu’il faut réussir, c’est-à-dire, céder chaque jour à ses désirs ; et non avoir réussi, c’est-à-dire avoir accompli de grandes choses, mais aujourd’hui ne plus rien souhaiter, ne plus rien savoir que faire et ainsi, tomber dans la dépression.

Dans un premier temps, Hobbes soutient que le contentement tient de la continuation d’un plaisir ; et expose par ailleurs les conséquences de cette thèse.                                   Hobbes présente ici le concept de plaisir comme «  appétit » et qui « suppose une fin ultérieure ». Or le plaisir, autrement dit, la satisfaction de désirs est connu comme insatiable et illimité. L’auteur donne donc ici une autre vision du lien étroit tissé entre le désir et le plaisir. Pour lui, le plaisir réside dans le fait de désirer sans cesse, le prolongement de vouloir quelque chose serait plus satisfaisant que de l’avoir obtenu. Hobbes en déduit ainsi que « les désirs des hommes [vont] en augmentant ». Il se distingue là d’Epictète, philosophe de l’école du stoïcisme, doctrine selon laquelle il faudrait maîtriser ses désirs. Effectivement, pour Hobbes, il ne s’agit pas de maitriser ses désirs mais au contraire, de les laisser s’étendre et s’amplifier au fur et à mesure. Cette amplification est par la suite mise en parallèle avec l’ascension sociale. En effet, en prenant les exemples de richesses, d’honneurs ou de pouvoir, l’auteur les définit comme sources de plaisir ;  mais selon lui, lorsque l’Homme augmente ces derniers, il en recherche toujours plus et ne sera donc jamais entièrement satisfait. Plus un Homme est riche, plus il voudra de richesses ; plus il sera puissant, plus il cherchera à augmenter son pouvoir. Enfin, lorsqu’il arrivera au terme de sa quête, autrement dit, « au plus haut degré d’un pouvoir quelconque », tout du moins si cela est possible, alors il recherchera aussitôt son plaisir dans un nouveau désir, et ce, selon Hobbes, « tant qu’ils se jugent inférieur à quelque autre Homme ». La temporalité est ici remarquable : Hobbes établi cette recherche de désir tant que l’on se juge inférieur à quelqu’un. L’auteur envisagerait donc la possibilité de ne plus se juger inférieur à quelqu’un. Néanmoins, le déterminant « quelque » montre par la suite l’importance et la grandeur de cette tâche : il faudrait ne plus se sentir inférieur à personne et cela semble impossible dans la mesure où nous ne pouvons pas être parfait partout. En trouvant toujours mieux que nous, nous rendons ainsi la recherche de « quelque autre pouvoir » infinie et la perfection inaccessible. Par ailleurs, avec cette notion d’infériorité, nous arrivons à une nouvelle conséquence de l’amplification des désirs : si  nous nous jugeons inférieur à quelqu’un, alors une rivalité va s’installer entre nous et cette personne. En effet, le philosophe avance ici l’argument de l’infériorité ressentie par un Homme, quel que soit son degré de pouvoir. Ainsi, un Homme peut avoir la richesse la plus importante, il se jugera toujours inférieur à quelqu’un d’autre, meilleur que lui dans un autre domaine.  Cette rivalité nous offre deux aspects contradictoires ; le premier est constructif : être en compétition va nous pousser à donner le meilleur de nous-même. Par exemple, si nous voulons aller dans une école dont la sélection est rude, cela va nous forcer à donner le maximum afin d’obtenir le meilleur dossier possible. Néanmoins, cela va aussi nous amener à nous comparer aux autres et introduit ici  l’aspect dépréciatif : nous éprouvons dès lors un désir de supériorité. En effet, dans certains cas, désirer quelque chose pour nous revient à espérer que les autres de l’obtiennent pas. Reprenons notre exemple : en désirant être prise dans cette école, nous voulons être supérieurs à eux et nous ne voulons pas qu’ils y soient sélectionnés. De plus, l’auteur fait ressortir l’omniprésence de ce sentiment d’infériorité, de cette rivalité, à travers la répétition pesante du déterminant « quelque ». Ce dernier appuie en effet l’idée selon laquelle les désirs augmentent, quel que soit le pouvoir, le désir ou les personnes concernés. Par ailleurs, Hobbes nous offre, cependant plus implicitement, un lien entre ce désir de supériorité et un désir de reconnaissance ; en voulant dominer les personnes qui nous sont supérieures, nous aspirons à être reconnus des autres. Hobbes tisse ici un véritable lien entre le désir personnel et la relation avec les autres.                                                     Dès le début, Hobbes nous plonge ainsi dans sa perception du plaisir comme un désir continuel et nous expose ses conséquences : des désirs qui s’amplifient ainsi qu’une certaine rivalité qui apparait avec les autres. Néanmoins, ces idées demeurent théoriques et comme nous le savons, il n’y a qu’en théorie que tout se passe bien.

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