En quoi Bazin s’oppose-t-il aux clichés romantiques de l’amour à la campagne ? (Extrait de Vipère au poing, Bazin pages 166-167)

En quoi Bazin s’oppose-t-il aux clichés romantiques de l’amour à la campagne ? (Extrait de Vipère au poing, Bazin pages 166-167)

Bazin s’oppose aux clichés romantiques de l’amour à la campagne dans cet extrait, car il tire un trait péjoratif voir malveillant de l’amour, à travers différentes facettes.

En premier lieu, il y a une opposition au romantisme dans l’attitude de Jean Rezeau. L’objectif de Jean n’est pas d’être doux ou tendre avec Madeleine, mais il y a derrière tout cela, un simple besoin charnel. Il s’agit d’une instrumentalisation du corps de la femme à des fins de satisfaction, ce qui affiche quelque peu de malveillance (« je saisis et je pétris le sein gauche, que je trouve un peu mou »).

De plus, il intensifie cette idée du simple besoin charnel lorsqu’il nous confie, au fond, qu’il n’a « pas la moindre amitié pour cette fille » ( amitié, qui signifie le vocable discret de l’amour en patois craonnais). Mais avant tout, qu’après son acte, il nous avoue qu’il « jubile » !

On voit bien, qu’en deçà de tout cela, il possède un profond irrespect de la femme et de son corps, ce qui est absolument contraire aux clichés romantiques.

En second lieu, il y a une opposition au romantisme à travers tout le contexte mis en place par Bazin. Il y a notamment la présence du champ où le frère de Jean « bine les betteraves » qui nous rappelle le travail dur.

Ensuite, il y a le fait que la scène se passe en extérieur et n’est pas à l’abri de tout regard. Cela prouve que Jean n’a aucune pudeur. Lorsqu’il finit par obtenir ce qu’il souhaite de Madeleine, c’est comme s’il avait trouvé le saint Graal. Alors, il « galope vers La Belle Angerie » dans l’idée de s’en venter auprès de son frère. Il dit lui même qu’il a « grande envie de le sidérer en lui disant » qu’il a « réussi » (en parlant de son frère).

Il y a donc une opposition entre le contexte de la scène et les clichés romantiques.

Pour conclure, je dirais que l’opposition de Bazin aux clichés romantiques à la campagne, est exprimée par une absence de sentiment lors de l’acte, par le contexte qui n’est pas à propos et par une instrumentalisation du corps féminin pour des besoins charnels, et simplement charnels.

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