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Biographie d'Edward Bernays

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Par   •  16 Mars 2014  •  2 518 Mots (11 Pages)  •  1 046 Vues

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Edward Bernays est né en 1891 à Vienne et il est mort en 1995 à Boston. 103 années d’une vie fructueuse. Une vie consacrée à l’une des tâches majeures de notre siècle : celle qui consista à pervertir les democraties pour faire plier les volontés des masses aux desseins des élites, en toute non-violence. Edward Bernays était le neveu de sigmund Freud et il a su exploiter les avancées apportées par son oncle, ainsi que le rayonnement scientifique de ce dernier dans le domaine de la connaissance de l’irrationnalité, à des fins économiques idéologiques et politiques.

Sa discrétion dans notre paysage culturel actuel est inversement proportionnelle à l’ampleur de sa tâche. Même dans les agences de pub ou dans les services de relations publiques, son nom est presque inconnu, tout du moins en France. Il faut dire qu’il était un fervent partisan d’une « gouvernance de l’ombre » et ses écrits ne tarissent pas sur ce sujet. « créer du besoin, du désir et créer du dégoût pour tout ce qui est vieux et démodé » fut un de ses leitmotiv. « Fabriquer du consentement », « cristalliser les opinions publiques » furent les titres de 2 de ses oeuvres écrites (une quinzaine en tout). « Dompter cette grande bête hagarde qui s’appelle le peuple ; qui ne veut ni ne peut se mêler des affaires publiques et à laquelle il faut fournir une illusion » en furent d’autres.

Ayant étudié la science de son tonton (la psychanalyse), et ayant été en contact régulier avec ce dernier, puis avec sa fille, Bernays va, par la mise en pratique de tels enseignements, passer maître dans l’art de manipuler l’opinion dans un environnement démocratique et « libre », que ce soit à des fins politiques ou publicitaires. Bernays est considéré à ce jour comme l’un des pères de l’industrie des relations publiques et comme le père de ce que les Américains nomment le « spin », c’est-à-dire la manipulation - des nouvelles, des médias, de l’opinion - ainsi que la pratique systématique et à large échelle de l’interprétation et de la présentation partisane des faits. Bernays va faire fumer les femmes américaines, Bernays va démultiplier les ventes de pianos ou de savons, Bernays va contribuer à faire basculer l’opinion publique américaine vers la guerre en 1917, et bien d’autres choses encore que je vais vous conter dans cet article.

Le titre de son livre le plus célèbre ? « Propaganda, comment manipuler l’opinion en démocratie ». Tout un programme. Toute une idéeologie qui va d’abord être accueillie avec scepticisme par les oligarques et les politiques, puis utilisée à tort et à travers, dès les premiers succès, et ce jusqu’à notre époque contemporaine qui en fait l’apologie.

À l’heure ou les débats pro et anti « conspiration » font rage sur les événements majeurs de notre période contemporaine, une petite mise au point historique sur la naissance et l’évolution de ce que nous appelons en France les « relations publiques » ou encore la « com » s’impose.

LA PUCE À L’OREILLE

Au début du siècle, étudiant en agriculture, fils d’un marchand de grains très prospère, Bernays s’ennuie et décide de se lancer dans le journalisme. Il rencontre à New York un ami qui a hérité de 2 revues scientifiques et qui a des difficultés dans ses prises de décisions quant à l’orientation de ces revues.

Au même moment, en ville, une pièce de théâtre dont le sujet est très tabou est en train de se mettre sur pied. Cette pièce décrit l’histoire d’un homme qui a la syphilis et qui le cache à sa future femme. Ils ont un enfant qui naît malade. Bref, une sujet très délicat pour l’époque.

Bernays teste alors une méthode qui sera le fondement de sa méthodologie : il met sur pied un comité pour la propagation d’idée en médecine, chapeauté par l’une de ces revues. Ce comité, à droits d’entrée payants, et dont les membres sont d’éminents médecins et professeurs en médecine, parraine la pièce de théâtre en question. Et c’est le succès pour la pièce... tout en donnant un coup de boost à l’une des revues de l’ami de Bernays.

Edward a 21 ans... Il transforme un scandale potentiel en succès et il vient de trouver sa voie : une nouvelle manière de faire la promotion de produits ou d’idées.

Technique classique me direz-vous... oui, en effet, c’est une technique classique aujourd’hui. Mais à l’époque, c’est révolutionnaire.

Car, à l’époque ce genre de technique de communication qui procède de biais est totalement inconnue.

En effet, au début du siècle, les messages publicitaires sont simples : il s’agit de vanter un produit en le décrivant, tout simplement, pour ce qu’il est.

Bernays procède par biais, il utilise des figures d’autorité et, via elles, rend le produit intéressant voir incontournable.

LA PREMIERE EXPERIENCE D’ENVERGURE : LA COMMISSION CREEL

Mais n’allons pas trop vite... nous sommes en 1917, et Bernays fort de cette première éxpérience est à mi-chemin entre le journalisme, l’impresario, le conseiller en communication (bien que cette dernière appellation n’existe pas encore)...

tout va se précipiter avec la constitution de l’« U.S. Committee on Public Information », plus communément appellé la « commission Creel » à laquelle notre ami Edward Bernays va contribuer de manière très active. Qu’est-ce que cette commission ? Une image suffit pour la rappeler à votre mémoire : « I want you for us army ». Vous vous rappelez ? l’oncle Sam qui pointe un doigt accusateur.

Car, en 1917, la population américaine est largement pacifique et n’a aucunement l’intention d’entrer en guerre, alors que le gouvernement est fermement décidé à s’engager dans le conflit, pour des raisons industrielles. Pour la première fois dans l’histoire, une commission va être créée par un gouvernement pour changer une opinion publique. Et c’est précisément au sein de cette commission que Bernays va gagner ses premiers galons aux yeux des grands décideurs. La commission Creel va mobiliser un grand nombre d’intellectuels, de journalistes, de penseurs qui vont tenter un coup d’éclat. Ils vont mettre en place tout un ensemble d’outils et de méthodes destinés à gérer les foules et finalement à faire basculer rapidement l’opinion. Et ils vont réussir avec panache. Les bases de la propagande moderne vont être jetées.

De nombreux concepts aujourd’hui connus et banalisés seront testés : distribution massive de communiqués,

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