Ecriture d'invention - scène de rencontre

Quand je suis entrée dans ce restaurant j’avais juste pour objectif d’y manger. Jusqu’à aujourd’hui je pensais être atteinte d’une sorte de maladie qui m’empêchait d’aimer quelqu’un. Mais quand je l’ai aperçu, seul, attablé devant son plat, j’ai ressenti quelque chose. Une sorte de courant électrique traversa tout mon corps venant se loger jusqu’au bout de mes doigts. Il avait un air détaché et serein, comme si le monde autour de lui n’existait pas. Il saisit sa fourchette et vint la loger au creux de sa paume. Chacun de ses gestes était raffiné. Mon regard suivait chacune de ses actions presque inconsciemment. Mes yeux remontèrent jusqu’à son visage où j’y découvris une bouche pulpeuse que j’avais délibérément envie de goûter. Un petit nez en trompette qui accompagnait admirablement bien son regard émeraude. De larges boucles brunes ornaient son front. Son costume bleu soulignait ses larges épaules. Il croisa mon regard. Je détournai vivement les yeux, un peu honteuse de m’être laissée emporter par ses déconcertantes pensées. Je sentis le rouge me monter aux joues. Il faisait chaud soudainement. Je ressentis soudait l’irrépressible envie de m’assoir. J’appela un serveur qui m’installa à une table, non loin de mon bel inconnu. La course de mes yeux repris. Ils glissèrent sur ses mains larges et délicates. Des mains dont la seule envie qu’on a est d’y glisser la sienne. Je commandais un verre de vin rouge. Il fallait que je boive quelque chose. Je remarqua qu’il ne portait pas de bague. Cela signifiait-il donc qu’il n’y avait personne dans vie ? Beaucoup de questions traversaient mon esprit. Que faisait-il seul ici ? Quel était son métier ? Il était fascinant. Ce parfait inconnu me donnait des frissons. Soudain il se leva. Il avait fini son repas et s’apprêtait donc à partir. Il enfila a veste, noua son écharpe, repoussa sa chaise et remercia le serveur lui offrant une poignée de main. Il prit la direction de la sortie mais s’arrêta devant ma table me fixa et articula d’une voix d’une extrême sensualité :
« Cette place est-elle libre mademoiselle ? »
J’arriva à peine à articuler que non. Il me donc l’autorisation d’y prendre place , ce que j’accepta vivement. Il tira la chaise et recommença le mécanisme inverse, il tira la chaise, retira son manteau, puis son écharpe et enfin s’installa. Il me confia :
« Vous savez, je vous vois me regarder depuis que vous êtes arrivée. »
La honte me saisit. J’avais envie de disparaître. Il s’esclaffa, son rire était chaleureux, presque communicatif. Il ajouta tout en me tendant sa main :
« Enchanté, je suis Liam »
Je saisie sa main et me présentais à mon tour :
«  Moi c’est Giulia »
Il sourit et ajouta que j’avais un très joli prénom, ce qui me fis encore plus rougir. Il semblait amusé devant mon expression. Puis après quelques minutes de conversation, il commanda à son tour un verre de vin. Notre conversation fut ponctuée de banalités. Je commençais à me sentir à l’aise avec lui quand il m’annonça qu’il fallait qu’il parte :
« Ravi d’avoir fait ta connaissance Giulia. ». Il s’interrompit, parti chercher un stylo et écrivit son numéro de téléphone sur une serviette en papier qu’il me tendit. Je souris, le remercia. Je le regardai s’en aller, le cœur léger.

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