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EL Séminaire, Analyse linéaire

Commentaire de texte : EL Séminaire, Analyse linéaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Mai 2020  •  Commentaire de texte  •  1 481 Mots (6 Pages)  •  1 090 Vues

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EL : L’entrée au séminaire (I, 25)

Voici quelques éléments d’explication linéaire, à adapter et compléter selon vos perspectives de

lecture.

Il vit de loin la croix de fer doré sur la porte ; il approcha lentement ; ses jambes semblaient

se dérober sous lui. Voilà donc cet enfer sur la terre, dont je ne pourrai sortir ! Enfin il se décida

à sonner. Le bruit de la cloche retentit comme dans un lieu solitaire. Au bout de dix minutes, un

homme pâle, vêtu de noir, vint lui ouvrir. Julien le regarda et aussitôt baissa les yeux. Ce portier

5 avait une physionomie singulière. La pupille saillante et verte de ses yeux s’arrondissait comme

celle d’un chat ; les contours immobiles de ses paupières annonçaient l’impossibilité de toute

sympathie; ses lèvres minces se développaient en demi-cercle sur des dents qui avançaient.

Cependant cette physionomie ne montrait pas le crime, mais plutôt cette insensibilité parfaite

qui inspire bien plus de terreur à la jeunesse. Le seul sentiment que le regard rapide de Julien put

10 deviner sur cette longue figure dévote fut un mépris profond pour tout ce dont on voudrait lui

parler, et qui ne serait pas l’intérêt du ciel.

Julien releva les yeux avec effort, et d’une voix que le battement de cœur rendait

tremblante, il expliqua qu’il désirait parler à M. Pirard, le directeur du séminaire. Sans dire une

parole, l’homme noir lui fit signe de le suivre. Ils montèrent deux étages par un large escalier à

15 rampe de bois, dont les marches déjetées penchaient tout à fait du côté opposé au mur, et

semblaient prêtes à tomber. Une petite porte, surmontée d’une grande croix de cimetière en bois

blanc peint en noir, fut ouverte avec difficulté, et le portier le fit entrer dans une chambre sombre

et basse, dont les murs blanchis à la chaux étaient garnis de deux grands tableaux noircis par le

temps. Là, Julien fut laissé seul ; il était atterré, son cœur battait violemment ; il eût été heureux

20 d’oser pleurer. Un silence de mort régnait dans toute la maison.

Après avoir enduré les froideurs de Mme de Rênal, tourmentée par les remords, Julien arrive à

Besançon où il s’apprête à entrer au séminaire jésuite. Au début du chapitre 25, il arrive devant

l’inquiétant bâtisse et de rencontrer le non moins mystérieux portier. C’est l’occasion pour

Stendhal de proposer une description et un portrait en miroir, jouant de certains clichés du

romantisme noir tout en suggérant l’hypocrisie qui règne dans ce lieu. Ainsi, le portrait et la

description, en plus de répondre à un goût d’époque pour le gothique, ont une portée symbolique

forte.

Problématique : Quelle image de la religion Stendhal donne-t-il à travers une description et un

portrait effrayant ?

Mouvements :

l. 1-11 : Le portrait d’un portier inquiétant

l. 12-20 : Un intérieur désolant où règne « un silence de mort »

l. 1-2

- Alors que Julien approche du séminaire, Stendhal décrit son état d’esprit, créant un effet

d’empathie chez le lecteur. Julien est atteint de tous les symptômes la peur (il marche

« lentement », il a les jambes flageolantes), ce qui permet de préparer les lecteurs à la description

effrayante qui suit.

- « croix de fer de doré » : cette première croix du passage est un faux-semblant : elle est dorée

et non pas d’or, ce qui suggère une religion qui dissimule sa vraie nature, qui embellit ce qu’elle

est. Dans la seconde partie du texte, une autre croix apparaît dont la blancheur, symbole peutêtre d’une pureté d’origine, a été recouverte de peinture noire, pour être plus inquiétante

certainement. À un niveau symbolique, on peut y lire l’idée que Stendhal ne s’attaque pas tant à

la religion qu’à l’institution qui l’a dévoyée.

l. 2

- passage au discours indirect libre qui nous permet d’entrer dans les pensées de Julien : toute la

scène est perçue à travers lui, ce qui permet d’accentuer l’impression de mystère.

- premier mot, révélateur, pour désigner le séminaire : « enfer sur la terre ». Métaphore

paradoxale qui trouve son prolongement dans la description du portier comme un être

diabolique.

l. 2-3

- tintement de la cloche et comparaison (« comme dans un lieu solitaire ») typiques d’un roman

gothique tant par le lieu que par l’atmosphère qui y rgègne.

l. 3-4

- « au bout de dix minutes » : attente longue qui ne sera pas expliquée : cela sera une constante

dans l’expérience de Julien. Elle est l’un des éléments qui permettent de voir dans la structure du

séminaire une structure concentrationnaire : l’autorité dispose arbitrairement du temps et du

corps des séminaristes.

- apparition inquiétante qui rappelle elle aussi les romans gothiques. Contrastes importants entre

la

...

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