LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Depuis le poète latin Horace, on considère que la comédie a pour but de "corriger les mœurs par le rire". Pensez-vous que les comédies ou les extraits de comédies du 17ème que vous avez lus, ont pour seule fonction de "corriger les mœurs pa

Dissertation : Depuis le poète latin Horace, on considère que la comédie a pour but de "corriger les mœurs par le rire". Pensez-vous que les comédies ou les extraits de comédies du 17ème que vous avez lus, ont pour seule fonction de "corriger les mœurs pa. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Mai 2016  •  Dissertation  •  2 360 Mots (10 Pages)  •  2 164 Vues

Page 1 sur 10

DISSERTATION

Sujet: Depuis le poète latin Horace, on considère que la comédie a pour but de "corriger les mœurs par le rire". Pensez-vous que les comédies ou les extraits de comédies du 17ème que vous avez lus, ont pour seule fonction de "corriger les mœurs par le rire" ?

          A l'instar du poète latin Horace qui incite les auteurs dramatiques à imiter ceux de l’antiquité, les auteurs du 17e considèrent que la comédie corrige les moeurs par le rire. La comédie n’a-t-elle qu’une fonction morale? Nous verrons que la comédie corrige les moeurs par le rire mais que ce n’est pas sa seule fonction.

          La fonction principale de la comédie est de corriger les moeurs par le rire.

     Les monomaniaques sont au centre de la comédie de moeurs et de caractère.

   A travers les personnages principaux de ses pièces, l’auteur dramatique met en avant les moeurs de ses contemporains pour mieux les réprimander. Les moeurs sont les coutumes et usages communs à une société, à un peuple, à une époque, et c’est en les critiquant qu’il critique la société ou plus particulièrement ses membres. Selon les dramaturges du 17e, il y a certains vices et travers que l’on doit corriger ou qu’il est nécessaire de corriger pour vivre en bonne entente. Ils dénoncent des monomaniaques tels que les faux médecin, les avares, les hypocondriaques… qui possèdent un caractère particulier qu’ils mettent en évidence en exposant leurs travers au centre de leurs pièces. Dans L’Avare, le vice qu’est l'avarice fait l’objet du titre de la pièce. Ainsi l’auteur dramatique annonce d’entrée le thème de la comédie. Molière dénonce également les faux dévots avec Le Tartuffe dans lequel le personnages éponyme se fait passer pour un dévot. Molière critique l'hypocrisie qui fait l’objet même du thème principal de cette pièce. Dans Le Bourgeois Gentilhomme et à travers le personnage de Monsieur Jourdain, c’est la bourgeoisie qui tente d’imiter la noblesse qui est critiquée. Les Précieuses ridicules est une pièce dans laquelle Molière dénonce la bêtise de deux jeunes bourgeoises provinciales, Magdelon et Cathos, qui se sont toquées d’imiter les manières et le langage des Précieuses. La comédie de moeurs et de caractère permet donc aux dramaturges de dénoncer les vis et travers de la société, mais aussi la société et ses membres à travers certains monomaniaques qui représentent un groupe social comme la bourgeoisie dans Le Bourgeois Gentilhomme.

   Les monomaniaques sont des personnages décriés et déchirés. Il sont généralement fortement critiqués par leur entourage en raison de leurs actions et de leur façon de penser qui sont contraires à la norme du 17e, même s’il arrive qu’ils soient soutenus par d’autres personnages comme par exemple Tartuffe par Mme Pernelle. Néanmoins, qu’ils soient soutenus ou non par d’autres personnages, ils finissent toujours seuls. Cela peut être perçu comme “la morale de l’histoire” que le dramaturge veut nous faire passer: être un monomaniaque a des conséquences désastreuses, aussi bien sur notre entourage que sur nous. La monomanie peut engendrer la folie comme dans L’Avare où Harpagon finit par être submergé d’une folie meurtrière qui l’amène à désirer la mort de tous, même de lui, s’il ne retrouve pas son argent. Les monomaniaques sont déchirés entre leurs pensées et leurs sentiments qui ne peuvent être assouvis qu’en allant contre leurs idéologies. Dans le Misanthrope, Alceste, un personnage très subversif qui refuse tout conformisme, est amoureux de Célimène, une précieuse. Sa monomanie va à l’envers de ses passions. En effet s’il veut que l’amour qu’il porte pour Célimène soit réciproque, il doit la courtiser, ce qui implique de sortir dans le monde et donc d’être confronté à la société qui l’exècre. Son amour nécessite d’être sociable alors que sa misanthropie fait de lui une personne insociable.

     Pour mieux dénoncer les vices et les travers du monomaniaque, le dramaturge ridiculise le personnage grâce à différents procédés comiques qui font de lui un être ridicule. Le comique de situation ridiculise les personnages grâce à des rebondissements et des quiproquos qui les mettent dans des conditions qui sont ne leur sont pas propices.  Le comique de situation est par exemple présent dans Le Tartuffe dans de l’acte IV scène 4 lorsqu’Orgon est caché sous la table alors que Tartuffe fait des avances à Elmire; ou encore dans Le Bourgeois Gentilhomme acte II scène 5 lorsque Monsieur Jourdain apprend à prononcer les voyelles et relie cela à la science: « A, E, I, I, I. Cela est vrai. Vive la science ! ». Le comique de geste fait rire le spectateur car il ridiculise lui aussi les actions des personnages, comme par exemple ses mimiques. Dans L’Avare, Harpagon qui sombre dans la folie s’attrape son bras qu’il pense être celui du voleur « Il se prend lui-même le bras » acte IV  scène 7. Le comique de mots se traduit par l’utilisation d’hyperboles, mais aussi de néologismes comme dans Les Précieuses Ridicules où les deux jeunes femmes inventent des expressions telles que “les commodités de la conversation” pour simplement parler de fauteuils. Par le rire qui sera provoqué par les différents procédés comiques, le spectateurs se rendra compte du grotesque engendré par le fait d’imiter ce que nous ne sommes pas. Ainsi, grâce à l'utilisation de ces procédés comiques, la satyre sociale et le ridicule du personnage provoquent le rire chez le spectateur qui a une image négative sur le monomaniaque puisque celui-ci fait l’objet de la risée de tout le monde. Cela l’amène à s’améliorer et à changer ses mauvaises habitudes puisque, en ayant rit des actes ridicules du monomaniaque et en s’en étant moqué, il ne veut pas les reproduire pour ne pas être l’objet de la risée des membres de la sociétés dont le regard qu’ils portent sur lui est d’une grande importance au 17e siècle. Ces procédés comiques sont d’autant plus utiles en ce qui concerne la tournure en ridicule du personnages qu’ils sont plus utiles qu’une leçon de morale ou une condamnation avec gravité.

   En effet il vaut mieux exploiter les ressorts comiques pour corriger les moeurs plutôt que de les condamner avec gravité car il y a une meilleure réceptivité avec le rire. Effectivement, si les auteurs dramatiques condamnaient les moeurs avec gravité, l’attention du public serait sur la défensive et dans l’opposition et il n’essayerait pas de comprendre les conséquences de l'excès des travers sur lui même mais aussi sur les autres et donc d’y remédier. De plus “nous rions plus des autres que de nous même”. Il n’est pas non plus préférable de faire une leçon de morale qui serait simplement perçu comme une obligation sans grand fondement et qui n’aurait donc que très peu de conséquences sur les agissements des personnes ayant des vices. Au contraire, ce que redoute le plus les personnes est le ridicule puisque le regard de la société a une très grande importance.

...

Télécharger au format  txt (14 Kb)   pdf (172.6 Kb)   docx (13.1 Kb)  
Voir 9 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com