David Hume explique la formation des préjugés

Première partie: Texte 1 (8 points) 1)Comment David Hume explique-t-il la formation des préjugés ? (1 page minimum) (4 points)

2)Les campagnes de communication actuelles ont-elles toujours intérêt à se réapproprier lespréjugés et les stéréotypes répandus dans une société ?

La réponse s’appuiera sur l’analyse d’exemples précis à l’exclusion de celui présent dans le sujet. Proposez au moins 3 campagnes, slogans ou marques. (1 page minimum) (4 points) Deuxième partie (12 points) Composé des départements de l’Indre et du Cher, le Berry est une ancienne province française située à deux heures au sud de Paris. La marque Berry Province a été créée afin de promouvoir le territoire du Berry par une campagne de communication dont la signature est : « En Berry, ma campagne a du style ». Un site internet dédié a été conçu à cette occasion : macampagneadustyle.com. Ce site propose notamment un fil d’actualités, des informations pratiques, des portraits, des recettes, des idées de promenades et de séjours, etc. Questions d’analyse (à partir des documents 1, 2 et 3) 1)À partir d’une analyse précise des documents, vous montrerez comment le Berry, territoirerural, met en valeur son attractivité en jouant avec les préjugés. Vous appuierez votre argumentationsur des éléments lexicaux, linguistiques, iconiques, plastiques et psychosociologiques. Les notions decours et le vocabulaire approprié sont attendus dans la rédaction. (2 pages minimum) (6 points)2)La campagne Berry Province met-elle en évidence le même rapport entre l’« expérience » et le« préjugé » que le texte de Hume ? Expliquez et justifiez la réponse. (2 pages) (6 points)

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Une quatrième espèce non philosophique de probabilité est celle qui dérive de règles générales que nous formons imprudemment pour notre usage, et qui sont la source de ce que l'on nomme proprement préjugé. Un Irlandais n'aura pas d'esprit, un Français manquera de profondeur : pour cette raison, même si, dans un cas donné, la conversation du premier est très agréable, et celle du second très judicieuse, nous avons entretenu contre eux un tel préjugé qu'il faut qu'ils soient des sots ou des fats en 5 dépit du bon sens et de la raison. La nature humaine est très sujette à ce genre d'erreurs, et notre nation peut-être pas moins qu'une autre.

Si l'on demande pourquoi les hommes forment des règles générales et leur permettent d'influencer leur jugement, même en contradiction avec l'observation et l'expérience présentes, je répondrai qu'à mon avis, cela vient des principes mêmes dont dépendent tous nos jugements au sujet des causes et des 10 effets. Nos jugements qui portent sur la cause et l'effet proviennent de l'habitude et de l'expérience ; et quand nous avons été accoutumés à voir un objet uni à un autre, notre imagination passe du premier au second par une transition naturelle qui précède la réflexion et que celle-ci ne peut empêcher. Or, la nature de la coutume, c'est non seulement d'opérer de toute sa force quand se présentent deux objets qui sont exactement identiques à ceux auxquels nous avons été accoutumés, mais c'est aussi d'opérer à un 15 degré inférieur lorsque nous en découvrons de semblables ; et même si l'habitude perd un peu de sa force par suite de chaque différence, il est pourtant rare qu'elle soit entièrement détruite quand des circonstances importantes restent les mêmes.

David HUME, Traité de la nature humaine, 1740, Livre I, GF, 1995, pp. 220-221.

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