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Commentaire sur le traité d'éducation Emile de Rousseau

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Par   •  30 Septembre 2012  •  3 611 Mots (15 Pages)  •  2 653 Vues

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I . L’auteur de l’Emile

Jean Jacques Rousseau est un philosophe, écrivain et musicien genevois. C’est un auteur majeur du siècle des lumières. Il annonce l’avènement du 19ème siècle et est un des précurseurs du courant romantique qui dominera ce siècle en abordant dans ses œuvres ses thèmes dominants : la mélancolie, la contemplation de la nature et surtout l’importance du moi intérieur. Il fut un romancier à succès, un compositeur médiocre, et un philosophe respecté mais sujet à de nombreuses polémiques.

II Rapport auteur/thème

Rousseau a toujours considéré que l’éducation, la morale, et la politique sont inextricablement liées. C’est précisément pour cela qu’il a écrit en même temps, entre 1757 et 1762, L’Emile et le Contrat social. L’éducation permet selon lui la formation d’un homme avant tout, mais également d’un citoyen. Il veut former un homme libre afin de réformer la société et de gommer ses inégalités. C’est en effet l’objectif qu’il se donne en rédigeant l’Emile : tout au long de son œuvre, il va se faire le gouverneur d’un enfant imaginaire, Emile, de sa naissance a ses 25 ans révolus. Il souhaite éduquer Emile en respect avec les lois de la nature, afin qu’il devienne libre, c’est à dire que ses désirs soient proportionnels à ses capacités,à sa force. Rousseau a une certaine expérience en la matière puisqu’il il a été le précepteur d’un jeune garçon nommé Dupin. Dans sa préface, il précise bien que ce n’est pas un traité dogmatique sur l’éducation, et que son programme n’est pas forcément réalisable, il souhaite seulement que cet ouvrage fasse « naître de bonnes idées à d’autres » et entend qu’il soit pris comme un recueil de suggestions et d’exemples. Il faut préciser pour aborder l’œuvre sans préjugés qu’il a commencé la rédaction environ six ans après l’abandon de ses cinq enfants. En effet, on a beaucoup reproché à Rousseau cette contradiction flagrante entre sa vie et son œuvre. Mais sachant que l’abandon de ses enfants est antérieur à l’œuvre et que c’est précisément l’obsession de sa faute et sa culpabilité qu’ils l’ont décidé à écrire L’Emile, on peut aborder l’œuvre plus sereinement.

III . Le contexte d’écriture de l’Emile

L’écriture de L’Emile se situe au milieu du 18ème siècle, apellé siècle des Lumières, car les intellectuels de cette époque entendent être éclairés par les lumières de la raison. C’est à partir du 18ème que le milieu littéraire en France, comme en Angleterrre par exemple, souhaite prendre ses distances avec l’ordre établi guidé par l’Eglise et la monarchie en s’inspirant du modèle anglais et en se nourissant des voyages. En effet, ce mouvement qui dépasse les frontières françaises a pour objectif d’éclairer differemment la société en faisant usage de la raison, une raison à la fois individuelle et universelle. Cela marque le début de l’individualisme, et Rousseau est un des auteurs qui illustre le mieux cet aspect par l’affirmation du moi individuel. La lecture se développe grâce à l’accessibilité grandissante du livre et grâce à l’émergeance du roman. C’est également une grande période de bouleversements sur le plan politique, puisque ce siècle voit se terminer le règne de Louis 14, marquant la fin d’un type de société. Ce siècle va se clore par la Révolution francaise et l’avènement de la première république, fait historique qui a grandement influencé la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui. Rousseau se situe à la charnière entre la fin du règne de Louis 14 et le début de la Révolution francaise.On considère souvent cet auteur comme étant le penseur de la révolution et le précurseur du romantisme, mouvement qui dominera le 19ème siècle littéraire.

IV Thèmes majeurs abordés dans l’Emile.

J’ai choisie d’entrer dans l’œuvre par l’analyse du premier livre de l’Emile. Ce Livre 1 est consacré au petit enfant, avant qu’il ne prenne conscience de lui même, avant qu’il ne parle. L’auteur aborde des thèmes ici qu’il développera tout au long de l’ouvrage.

Le thème qui me semble être fondamentale est la formation d’un homme libre. Par l’éducation, Rousseau ne souhaite non pas former un homme en vue d’une vie sociale dans un contexte politique clairement défini, mais plutôt le préparer à vivre le mieux possible, en accord avec les lois naturelles : « vivre est le métier que je veux lui apprendre ». De cette idée sont nées les polémiques et les contresens les plus importants liés à cet ouvrage : la liberté n’est pas comprise par Rousseau comme la satisfaction des désirs de l’enfant, comme l’ont prétendu certains de ses détracteurs, mais plutôt comme le respect de ses besoins naturels.

La nécessité en est la clé, et l’art d’éduquer consiste à savoir distinguer les vrais besoins de l’enfant de ses fantaisies ou de ses désirs sans raison. L’objectif de l’éducation d’Emile est d’en faire un homme maître de lui même, En cela il ne faut pas en faire un esclave de ses désirs, de ses pulsions ou encore de ses habitudes. Il ne faut en effet pas qu’il contracte d’habitudes : « la seule habitude qu’on doit laisser prendre à l’enfant est de n’en contracter aucune. »

En outre, il faut le préparer à une vie difficile, semée d’embuches, il faut donc en faire un homme fort et résistant, physiquement et psychologiquement : « on doit lui apprendre (…) à supporter les coups du sort, à braver l’opulence et la misère. » C’est pourquoi, même si c’est un enfant riche, il faut l’éduquer en vue d’une possible pauvreté future. Afin de le rendre indépendant, il est également nécessaire de ne pas le surprotéger, bien que l’on doive au mieux pourvoir à ses besoins et combler ses manques inhérents à son état d’enfant. Il déplore en cela l’excès de soins qu’on peut lui donner, car en voulant protéger son enfant, en voulant le soustraire aux lois de la nature, on en fait un homme mou, faible, et par là même un homme moins résistant aux épreuves futures.

Rousseau insiste beaucoup sur l’équilibre qu’il faut savoir acquérir en tant que gouverneur afin de ne pas apprendre à l’enfant l’empire ou la servitude : les deux extrêmes que l’on retrouve souvent dans une éducation classique sont soit la soumission de la part du maître ou de l’enfant, soit la domination ; soit on le gronde, soit on cède a ses caprices.

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