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Commentaire D'arrêt : CE Ass. 24 Mars 2006. Soc KPMG: le principe de confiance légitime

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Par   •  13 Janvier 2013  •  1 211 Mots (5 Pages)  •  8 885 Vues

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Commentaire d’arrêt : CE Ass. 24 mars 2006. Soc KPMG

L’arrêt a été rendu en assemblée par le Conseil d’Etat, le 24 mars 2006. Par conséquent, l’intérêt de l’arrêt est essentiel. A la suite de scandales financiers (affaire Ernon ou encore l’affaire Parmalat), mettant en cause la forte connivence entre les cabinets d’audits et les entreprises, le législateur introduit des lois pour plus de transparence. Il met en place un Code de déontologie de la profession de commissaire aux comptes, qui permet de faire une distinction entre les fonctions d’audits et les fonctions de conseils des commissaires des comptes. Un décret (en 2005) accélère l’application de ce nouveau règlement. La société KPMG et trois autres cabinets comptables demandent l’annulation du décret de 2005 par le biais d’un recours en excès de pouvoir devant le Conseil d’Etat. Le Conseil d’Etat doit statuer si le décret de 2005, qui autorise l’application du Code de déontologie, est bien légal. Autrement dit, si la décision n’a pas violé les règles de droit. La société KPMG et autres ont présentés trois motifs. Le premier motif fait appel à un principe général du droit communautaire : le principe de confiance légitime. Le deuxième motif est également un principe général de droit : le principe de non rétroactivité de la loi nouvelle. Le dernier motif concerne l’atteinte de la nouvelle règlementation aux situations contractuelles en cours. La juridiction administrative suprême a rejeté les deux premiers motifs et a annulé le décret en annonçant un principe général de droit. Cet arrêt conduit à analyser, dans un premier temps, les motifs des requérants et plus particulièrement le principe de confiance légitime ainsi que des rejets de ces arguments par le Conseil d’Etat. Dans un deuxième temps, malgré le rejet du principe général du droit communautaire, la juridiction suprême tend tout de même à énoncer un principe s’inspirant de celle-ci.

I. Rejets des motifs des requérants par le Conseil d’Etat

Il s’agit ici d’analyser les motifs des requérants et les rejets dont ils ont fait objet. Tout d’abord, une analyse du rejet du principe de non rétroactivité de la loi nouvelle sera faite. Ensuite, une étude du rejet du principe de confiance légitime sera effectuée.

A. Rejet du principe de non rétroactivité de la loi nouvelle

Le principe de non rétroactivité de la loi nouvelle trouve sa source dans le droit civil. Il permet de protéger les particuliers contre les effets négatifs du droit. Il évite d’être au droit trop complexe et trop souvent modifier. Ce principe de droit a été consacré par la juridiction administrative avec l’arrêt du 25 juin 1948 (Société du Journal « L’Aurore »). Le principe de non rétroactivité des actes administratifs sécurise les situations contractuelles en cours. En droit administratif, ce précepte est appliqué différemment. Tout d’abord, les contrats administratifs ne sont pas concernés. Ensuite, une loi nouvelle peut porter un caractère rétroactif après une disposition législative, pour des raisons d’ordre national. La Haute Juridiction a rejeté cet argument. Autrement dit, le décret (et donc le code de déontologie) semble d’ordre national. En conséquence, le principe de non rétroactivité, composante de la sécurité juridique, n’est pas pris en compte car le contexte économique exige du législateur que ces lois soient édictées (pour des raisons d’ordre public).

B. Rejet du principe de confiance légitime

La société KPMG et autres ont posé comme argument le principe de confiance légitime pour une possible annulation du décret de 2005. Ce précepte du droit

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