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Comment, dans ce poème, Robert Desnos oppose-t-il deux conceptions différentes de la mort et montre ainsi le caractère éphémère de la vie ?

Commentaire de texte : Comment, dans ce poème, Robert Desnos oppose-t-il deux conceptions différentes de la mort et montre ainsi le caractère éphémère de la vie ?. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  2 Mai 2021  •  Commentaire de texte  •  2 118 Mots (9 Pages)  •  724 Vues

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BOULET Joséphine                                                                                                                   1ère G1

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Commentaire littéraire n°3

        La poésie est naît pendant l’Antiquité et continue de vivre aujourd'hui. Le genre poétique permet une grande liberté d'expression à l'auteur, il peut évoquer tous les thèmes imaginables même si certain paraissent plus destinés à la poésie comme la nature, l'amour ou encore la mort.  Le texte qui est soumis à notre objet d'étude est un poème de Robert Desnos paru dans le recueil Etat de veille en 1943. Il s'agit d'un poème de sept tercets et d'un monostiche en vers libre. Le poète raconte un moment précis : il se balade avec un ami qui est en réalité mort. C'est un récit imaginaire qui est étrange. Comment, dans ce poème, Robert Desnos oppose-t-il deux conceptions différentes de la mort et montre ainsi le caractère éphémère de la vie ? Nous verrons dans un premier temps que l'auteur nous offre une vision étrange de la mort portée par un personnage fantôme. Nous analyserons ensuite la manière dont il exprime sa perception de la vie indissociable de la mort et dominée par la mélancolie.

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        La mort a une place majeur dans le poème et elle est introduite par un personnage qui semble très paradoxal car il en présente une vision très étonnante.

        Tout d'abord, sa mort étonne le lecteur. Les premiers mots du poème sont : « je me suis promené avec mon camarade ». Cette expression connote la joie, la nature, l'amitié. Des thèmes qui sont heureux et qui installent une atmosphère plaisante. La révélation est donc encore plus surprenante et brutale. D'ailleurs, il est décrit seulement comme « [le] camarade » de Desnos, qui donne l'impression d'un personnage vivant et il effectue une activité physique, la promenade, ce qui ne conduit pas le lecteur à penser que le personnage n'est plus vivant.  Le lecteur apprend l'état du personnage au vers suivant, le vers 2, par l'expression : « Même s'il est mort ». Le caractère inattendu de la situation est relevé par l'auteur grâce à l'adverbe « même » qui marque le paradoxe. Ce vers résonne encore plus fortement car il est placé entre deux vers longs qui exprime la même idée. En effet, la répétition de l'expression « je me suis promené avec mon camarade » fait que la seule information marquante pour le lecteur est la mort du personnage.

        Ensuite, Robert Desnos installe un paradoxe entre la vie et la mort qui semblent se mélanger. Le poète décrit les conditions dans lesquelles est mort son camarade. Ce moment est introduit parmi le champ lexical de la nature avec des expressions comme « arbres en fleurs » (vers 4) et « marronniers » (vers 5). Les fleurs justement symbolisent l'arrivée du printemps qui connote le bonheur. Le cadre agréable est appuyé par l'adjectif « beaux » (vers 4) qui contraste avec la notion péjorative de la mort. La mort n'est pas ici montrée de façon tragique, effectivement, elle se mélange à la vie représentée par les fleurs et le printemps. La mort est évoquée au vers 5 par l'expression « le jour de sa mort » et également par le verbe « neigeaient » qui désigne l'hiver et connote la mort. Deux entités représentées chacune par deux saisons s'opposent : l'hiver et le printemps, la mort et la vie. La présence de la vie, de la beauté, dans la description de ce moment qui est sensé être dramatique participe au caractère étrange du poème.

        De plus, Robert Desnos ne rend pas la mort tragique, mais plus comme s'il s'agissait d'une belle étape de la vie. En effet, la mort du personnage est de même caractérisée par un autre élément de la nature. Les seuls arbres mentionnés sont les « marronniers » (vers 5). Le marronnier est représenté comme étant l'arbre protecteur et bienfaisant, une contradiction car il est relié à la mort de quelqu'un. Cette idée est répétée une nouvelle fois à la sixième strophe. Effectivement, Robert Desnos nous rapporte des propos de son camarade au vers 15, il «  [l'] a trouvé un peu vieilli ». Cette expression est nuancé par la conjonction « mais », dans le contexte du poème, le lecteur pense qu'elle va introduire des propos positifs pour rassurer le poète à qui on a adressé une remarque qui n'est pas agréable mais ce n'est pas ce qui arrive. Grâce à l'expression « tu viendras où je suis » qui est une métaphore pour la mort, le camarade de Desnos le rassure en lui assurant qu'il mourra. C'est très surprenant pour le lecteur car la mort n'est pas perçu dans l'imaginaire collectif comme quelque chose qui est rassurant et que l'on attend. Robert Desnos donne la vision d'un lieu où l'on trouve le bonheur, la paix. On retrouve l'idée de la protection symbolisée par le marronnier.

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        Ensuite, le poème est également caractérisée par une grande mélancolie.

        Cette mélancolie s'exprime dans la notion du temps qui passe et donc du caractère éphémère de la vie. Le poème est structuré par différents adverbes de temps, « aujourd'hui » au vers premier, « jadis » au vers 7 et « maintenant » au vers 10. Ces adverbes se trouvent généralement en début de vers ce qui permet une structure claire et visible qui renforce cette impression que les moments de la vie se succède, aussi bien le passé par « jadis » que l'immédiat par « soudain ». Le temps qui défile marque également le poète. En effet, le groupe nominal « un peu vieilli » indique clairement une avancée dans l'âge, de plus, il est répété à deux reprises et à la suite au vers 15 et 16. Robert Desnos répète plusieurs fois différentes expressions dans le poème ; il ne semble pas avancer, en effet il se répète alors que le temps continue de passer. C'est justement ce qui participe au caractère mélancolique, cette impression de ne pas avancer ou du moins qu'il est difficile de progresser, comme lorsque l'on vieilli ; il est plus difficile de faire des choses et d'avancer dans la vie aussi bien au sens propre que figuré. En outre, Robert Desnos regarde également une « rivière » au vers 20, qui est une métaphore de la vie. La vie est réellement le thème que Roberts Desnos souhaite mettre en avant pour l'opposer à la mort qui est naturellement omniprésente. Cependant, on peut également percevoir la rivière comme l'objet qui transporte les âmes.

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