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Cned français seconde devoir 2 la bruyère

Dissertation : Cned français seconde devoir 2 la bruyère. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  28 Février 2018  •  Dissertation  •  1 677 Mots (7 Pages)  •  2 975 Vues

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1Ces textes écrits au XVII siècle, dans des styles différents, ont tous deux la même cible: La Fontaine et La Bruyère visent tous les deux les courtisans, les moquent et les critiquent. Ils les désignent par les termes «Messieurs les courtisans», «la cour», mais aussi par des pronoms impersonnels: «chacun» et «on» dans la fable « Les obsèques de la lionne». Chez La Bruyère, ils sont «ils», deux courtisans représentatifs de tous les autres, montrant par là qu’ils sont tous à mettre dans le même sac, «qu’ils sont seuls chargés des détails de tout l’État, et que seuls aussi ils en doivent répondre».

La Fontaine perçoit les courtisans comme des êtres aux réactions grégaires, tels des pantins, des « ressorts »(v 23) privés de volonté propre. Il leur reproche donc d’être des êtres malléables, sans moralité ni valeur, prêts à tout pour complaire à personne royale:v.17-19 « Je définis la cour un pays où les gens, tristes, gais, prêts à tout, à tout indifférents, Sont ce qu’il plaît au Prince », « C’est bien là que les gens sont de simples ressorts », et de former ainsi un corps social méprisable, qu’il est possible de dresser comme un animal v.21 : « Peuple caméléon, peuple singe du maître ». Le courtisan est soumis, ne conteste jamais le pouvoir, n’a aucun esprit critique, flatte beaucoup: le terme revient deux fois dans le texte : v.28 « flatteur », v.53 « flattez les», il ment et est mesquin: le « flatteur » exagère la réaction du cerf, le livrant aux foudres royales : v.28, « Bref, il ne pleura point. Un flatteur l'alla dire, Et soutint qu’il l’avait vu rire».

Pour La Bruyère, les courtisans, réduits à ses deux personnages caricaturaux Cimon et Clitandre, sont des êtres possédés par une activité débordante soulignée par l’énumération «l’empressement, l’inquiétude, la curiosité, l’activité », mais parfaitement inutile, tout juste bonne à faire croire qu’ils sont indispensables à la bonne marche de l’État : « Leur profession est d’être vus et revus ».Comme les courtisans de La Fontaine, ils demeurent donc dans la superficialité: utilisation du verbe « paraître » dans la fable, et leur savoir est inutile « instruits à fond de toutes les nouvelles indifférentes, (…) ils savent à la cour tout ce que l’on peut y ignorer ». Ils se fondent sans réflexion « impétueusement » dans la foule anonyme qui accompagne toujours le Roi « ils se lancent impétueusement dans la foule des courtisans ; tout ce qui se trouve sur leur passage est en péril », Ils sont aussi comparés à des animaux: le narrateur dit d’eux qu’ils « portent au vent », expression réservée surtout aux chevaux.

La Fontaine et La Bruyère ont les mêmes sentiments vis à vis de leur cible commune : les courtisans: ils les méprisent pour leurs inutilités et leurs superficialités, leurs flatteries et leurs mensonges et les tournent en dérision.

2) Conformément à l'esprit du mouvement classique, ces écrits sont plaisants bien qu’ instructifs. En effet, La Fontaine et La Bruyère jouent tous deux du registre comique, notamment satirique et de tout l’éventail des procédés stylistiques afférents pour convaincre et persuader leur public.

Grâce à sa fable où les hommes sont représentés par des animaux («l’antre du lion» , «les loups», «le cerf») La Fontaine peut critiquer les courtisans et le pouvoir tout en gardant l’impunité.Il crée un mode imaginaire et poétique qui plaît à son auditoire.

Pour susciter l’adhésion de son public, Jean de La Fontaine met en scène ses personnages dans un récit qui illustre une morale et qui est agréable à lire et à écouter. Le récit est bref et en vers. La situation initiale et la situation finale sont présentées chacune dans un seul vers: v 1 «La femme du Lion mourut» et v51 «Le cerf eut un présent, bien loin d’être puni». Deux discours directs: v33 «Le Monarque lui dit» et v39 «Le cerf reprit alors» relance l’attention en rendant le récit plus vivant.

Pour appuyer ses arguments, La Fontaine alterne histoire et critique sociale avec en premier, la description de la cour empressée aux obsèques de la lionne puis une analyse sociale v17 «Je définis la cour un pays» puis reprend son histoire v24 «Pour revenir à notre affaire» et enfin la morale v52 «Amusez les Rois par des songes». Il sollicite ainsi l’esprit critique de son auditoire. Il utilise aussi la première personne v24 «Pour revenir à notre affaire» et la deuxième personne du pluriel v11 «Jugez si chacun s’y trouva» qui inclut le public dans son récit.

La morale vient enfin terminer la fable. Elle est renforcée par le plaisir qu’a eu le public tout au long du récit et prend force de vérité. La Fontaine utlise surtout les finalités placere et movere pour persuader son public d’adhérer à sa vérité.

Le texte de La Bruyère est plus direct. Il critique ouvertement les courtisans à travers deux personnages aux traits grossis érigés en types. L’auteur cherche à amuser son public. Grâce aux énumérations «Ils ne viennent d’aucun endroit, ils ne vont

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