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Arrêt conseil état, Commune D'Annecy, 3 Octobre 2008

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Par   •  18 Février 2013  •  1 844 Mots (8 Pages)  •  7 927 Vues

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Arrêt du Conseil d’Etat, COMMUNE D’ANNECY, 3 octobre 2008

L’arrêt présente le recours formé par la commune d’ANNECY qui est protégée par une double législation en tant que commune riveraine des grands lacs de montagnes, dont la superficie est supérieure à 1000 hectares, soit la loi littoral et la loi montagne. Le gouvernement par son pouvoir réglementaire prend un décret n°2006-993 le 1er aout 2006 en application de l’article 145-1 du code de l’urbanisme, qui vise à réduire ce champ de protection de la loi dite littoral, le périmètre restant à définir, et ainsi ne plus soumettre la commune d’ANNECY à la protection qui lui était due jusqu’à présent.

Ladite commune attaque donc le décret, qui modifiait la loi littoral, en se basant sur la méconnaissance de l’article 7 de la Charte de l’environnement promulguée le 1er mars 2005, qui dit que seul le législateur est compétent pour préciser les conditions et les limites du droit à la participation du public.

Le juge administratif doit-il alors donner valeur constitutionnelle à la Charte de l’environnement ? Le décret pris par le gouvernement, limitant la protection que promet la loi littoral, a-t-il une quelconque valeur ?

La commune d’ANNECY souhaite l’annulation du décret n°2006-993 relatif aux lacs de montagnes en application de l’article 145-1 du code de l’urbanisme et invoque la Charte de l’environnement pour contester la légalité de la décision administrative. Ainsi qu’un versement de 12 000€ en vertu de l’article L.761-1 du code de la justice administrative.

En se basant sur l’article 34 de la Constitution et sur l’article 7 de la Charte de l’environnement qui consacre le principe de participation du public, dont seul le législateur est compétent pour en préciser les conditions et les limites et en donnant valeur constitutionnelle à l’ensemble des droits et devoirs définis dans celle-ci, le Conseil d’état affirme que le décret, qui visait à faire une procédure d’enquête publique, a été pris par une autorité administrative incompétente. En agissant de la sorte, le décret pris par le gouvernement vient empiéter sur le domaine de la loi.

Ainsi, le Conseil d’état annule ce décret et demande à l’état de verser la somme de 3 000€ en application de l’article L.761-1 de code de justice administrative pour les frais engagés par la commune d’ANNECY.

Si au commencement notre état français se trouvait avec un unique texte qu’est la Constitution, il a été de nos jours largement enrichis en particulier par le bloc de constitutionnalité qui s’est rattaché dans les années 60 à ladite Constitution. Le changement se fera principalement avec la décision sur la liberté d’association qui donnera en premier lieu valeur constitutionnelle au préambule de 1958, qui inclus le préambule de la Constitution de 1946 et la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. A partir de là, plusieurs autres textes viendront se greffer à ce bloc, dont la Charte de l’environnement, naissante du mandat de Jacques Chirac, par la décision ci commentée. De plus jusqu’à cet arrêt de principe, le Conseil d’état appliqué le principe de la loi écran, qui impliquait que celle-ci fasse obstacle à l’application directe des principes cités par la Charte.

D’un point de vue juridictionnel, la haute juridiction administrative agit en harmonie avec la décision du Conseil Constitutionnel du 19 juin 2008 sur la loi des organismes génétiquement modifiés qui admettait la valeur constitutionnelle à la Charte de l’environnement du 1er mars 2005.

Vis-à-vis de l’axe principal de cet arrêt, il concerne la consécration de la valeur constitutionnelle de la Charte de l’environnement par une redéfinition du rôle législatif. Matière à développer d’un point de vue du développement du droit substantiel, qui est un véritable changement de droit à partir du moment où le principe est la protection par la Constitution des droits et libertés pour les individus, c’est-à-dire nous-même, citoyen. Cet arrêt amène donc un double intérêt, il permet une réelle consécration juridique de la Charte de l’environnement (II) ainsi qu’une redéfinition du rôle législatif du parlement en matière environnementale (I). En effet cette redéfinition sera la condition à la valeur constitutionnelle de l’ensemble des droits et devoirs définis par la Charte qui en découlera.

I – Le renforcement du rôle législatif dans le domaine environnemental

Dans cet arrêt d’Assemblée, le Conseil d’Etat a pour la première fois annulé un décret d’ordre réglementaire visant à la restriction de la haute protection dont faisait face la commune d’ANNECY (a) en se basant sur la méconnaissance de la Charte de l’environnement et ainsi jugé l’autorité administrative incompétente (b).

a) Un décret visant la restriction de la protection des communes riveraines

L’arrêt « Commune d’ANNECY » pose le problème d’une commune riveraine soumise à deux législations en vue de la protection de l’environnement dans lequel elle est ancrée.

Tout d’abord la loi montagne, relative à un espace, à son aménagement et à sa protection datant du 9 janvier 1985. Du à son emplacement en altitude la commune d’ANNECY est considéré comme se situant en montagne et donc relevant de cette législation. De plus la commune possédant sur son territoire un lac dont la superficie est supérieure à 1 000 hectares, elle est soumise également à la loi dite littoral du 3 janvier 1985, relative aux conditions d’utilisation et de mise en valeur des espaces terrestres, maritimes et lacustres. Elle bénéficie donc d’un niveau élevé de protection du à cette double législation.

Le gouvernement par le biais de son pouvoir réglementaire prend un décret visant à réduire cette double protection qui est du à la Commune d’ANNECY.

Ce décret du 1er aout 2006 en application de l’article L.145-1 du code de l’urbanisme et issu de la loi du 23 février 2005, qui introduit des dispositions

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