Analyse de pratique professionnelle : un refus de soin

Analyse de pratique professionnelle n°8

Titre : Un refus de soin

Intention :

Mon intention été de prendre en soins le patient à son retour de bloc dans le service.

Contexte :

Je suis en stage de nuit, dans un service orthopédique de l’Eure, il s’agit de ma 6ème semaine de stage, le service est composé de 22 lits et l’équipe d’une aide-soignante et d’une infirmière.

Situation :

Mr P âgé de 70 ans est entré en service d’orthopédie pour une opération de Prothèse Totale de Hanche. Mr P revient du bloc à 23h. Je pars faire le retour de bloc. Lorsque je demande à Mr P s’il a mal. Il me dit oui, je lui demande d’une échelle de 0 à 10 combien il évalue sa douleur. Il me répond alors que sa douleur est insupportable et qu’elle est à 7. Je vois qu’il dispose d’une PCA de morphine à usage unique de morphine et qu’il peut appuyer dessus lorsqu’il a mal. Le patient se braque alors et m’explique qu’il ne veut pas de « cette chose » qu’il considère comme de la drogue.

Je lui explique que dans son cas cela vise à le soulager de sa douleur et non pas à le droguer comme il peut l’imaginer, je lui explique aussi qu’il n’est pas obligé de s’en servir s’il ne le souhaite pas, j’essaie de le rassurer en lui disant que la morphine avait un effet thérapeutique et non pas addictif. Le patient entend ce que je lui dis mais reste sur sa position et demande qu’on lui retire la PCA ou qu’il la retirera lui-même. Je vais voir l’infirmière pour lui transmettre le souhait du patient. L’infirmière va voir le patient en lui demandant ce qui se passe et le patient lui répond qu’il ne veut pas être drogué et qu’il préfère souffrir plutôt que d’avoir de la morphine. Elle lui explique qu’il risque d’avoir très mal et que les autres antidouleurs ne seront pas aussi efficaces que la morphine. Voyant que le patient devient agressif et qu’il n’était pas à l’aise avec le fait d’avoir de la morphine, l’infirmière décide de lui retirer.

Je décide de m’entretenir avec le patient afin de lui faire verbaliser ses craintes. Cette représentation de la personne droguée par la morphine vient du fait que Mr P dans son entourage a connu quelqu’un qui en est accro et qui ne s’en sort pas, il nous a exprimé son angoisse quant au fait de ressembler à cette personne. Malgré le fait d’avoir essayé de le rassurer et de bien lui expliquer que la morphine était pour sa douleur, quand il en avait besoin, il nous demanda de la retirer.

Ressenti :

Je comprends que le patient ai refusé la morphine, mais au vu de sa douleur cela m’a déranger qu’il ne veuille pas s’en servir. Je me suis sentie frustré de ne pas avoir pu lui faire comprendre que la morphine avait un but thérapeutique. Le fait de lui retirer sa PCA de morphine m’a déranger car l’infirmière a pris la décision sans en parler au médecin au préalable. Or la PCA de morphine est une prescription médicale il faut donc informer le médecin afin de voir ce qu’on peut mettre en place pour le patient. J’ai dû aller chercher l’infirmière car le patient devenait agressif.

Savoirs et concepts mobilisés :

Dans cette situation il me semble avoir pu mobiliser, différents savoirs et concepts, notamment, la prise en charge de la douleur en lien avec les cours du semestre 1 et 2.

Puis j’ai essayé d’expliquer au patient le but thérapeutique de la morphine, en lien avec la compétence 5.

Questionnement :

Tout d’abord je me suis demandé si on doit respecter le choix du patient ?

Ensuite je me suis posé la question de comment prendre en charge sa douleur autrement ?

Puis je me suis demandé pourquoi est-ce qu’il considère la morphine comme tel ?

Hypothèse de réponse :

1er questionnement :

Le respect du choix du patient est inscrit dans le Code de la Santé Publique.

Article L.1111-4 du CSP dit « Toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qu'il lui fournit, les décisions concernant sa santé. » Cette article montre que toute personne est acteur de sa santé

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