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Analyse de pratique professionnelle

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Par   •  27 Mai 2020  •  Analyse sectorielle  •  2 266 Mots (10 Pages)  •  439 Vues

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Institut de Formation en soins infirmiers

Etablissement Public de Santé Alsace Nord

141, Avenue de Strasbourg – B.P. 83

67171 BRUMATH CEDEX

[pic 1]

Sommaire

1.        Contexte :        1

2.        Description de situation :        1

3.        Questionnement et ressentis :        1

4.        Problématique :        2

5.        Analyse :        2

5.1. L’erreur :        2

5.2. La responsabilité :        3

5.2.1 La responsabilité morale :        3

5.2.2 La responsabilité juridique :        3

6.        Ce que je retiens :        4


  1. Contexte :

Je suis en stage dans un service de chirurgie orthopédique dans une clinique. Je suis au début de ma sixième semaine de stage. Le service peut accueillir jusqu’à 33 patients. Les infirmiers travaillent en binôme avec des aides-soignantes. Les Agents de services hospitaliers sont toujours en communication avec une infirmière ou une aide-soignante pour s’occuper des chambres des patients sortants. Il y a toujours un anesthésiste de garde, des kinésithérapeutes sont régulièrement présents dans le service pour la mobilisation des patients et pour les premiers levés. Les chirurgiens passent voir les patients en post-opératoire. Ce sont les infirmières du laboratoire qui passent dans les services pour les prises de sang et récupérer les autres prélèvements.

  1. Description de situation :

Mr H est retraité. Il a 70 ans. Il est à J14 d’une prothèse de genou à droite. Après l’opération, la cicatrice n’était pas inflammatoire mais elle suintait beaucoup, et un œdème c’était formé au niveau du genou. Il est donc resté au service, de plus il attendait une place en cure.

 Ce matin, le Dr G est passé voir Mr H afin d’évaluer l’évolution de la cicatrice. Il a ouvert le pansement pour l’examiner. Il est ensuite venu voir les infirmières pour  donner des instructions sur le pansement à refaire.  Nous devions faire un pansement absorbant, c’est  à dire des compresses stériles et un pansement OmnifixR par-dessus. Il a cependant demandé moins d’épaisseur car la plaie ne suintait plus.

J’ai alors préparé un chariot pour  la réfection du pansement. L’infirmière qui me supervise m’a dit que je pouvais déjà aller dans la chambre de Mr H et l’installer, elle m’a dit qu’elle arrivait tout de suite. J’y suis donc allé et j’ai installé Mr H en vue de lui refaire le pansement. Je lui ai expliqué le but de ma venue et j’ai commencé le soin (j’ai juste enlevé le pansement et préparer le set à pansement). En attendant l’infirmière, j’ai commencé à discuter avec le patient. Nous avons parlé de sa fille, infirmière, et de son parcours dans le milieu professionnel. Puis l’infirmière est arrivée. J’ai alors commencé le nettoyage de la plaie. J’ai fait le tour de la plaie puis j’ai jeté le coton et j’en ai pris un autre pour faire la plaie, j’ai ensuite jeté le coton. Pendant ce temps, le kinésithérapeute est entré et nous a interrompu, je n’ai pas arrêté le pansement mais l’attention de l’infirmière était fixée sur la conversation avec le patient et le kinésithérapeute. Elle m’a fait signe d’arrêter mon soin. J’ai alors patienté. Quand le kinésithérapeute est sorti, elle m’a dit que je lui avais mis un doute sur sa pratique et elle est allée poser une question à sa collègue qui s’occupait de l’autre secteur. Quand elle est revenue, elle m’a dit que j’avais réalisé la désinfection dans le mauvais ordre. Dans cette situation ce n’est pas grave car je suis resté propre en changeant de coton. Elle a alors recommencé en me montrant les bons gestes.

  1. Questionnement et ressentis :

Lorsque l’infirmière m’a dit que je ne l’avais pas bien réalisé la désinfection, je me suis senti stressée et je me suis posé plein de questions. Quel risque encoure le patient, quelle est ma responsabilité en tant qu’étudiant, pourquoi ai-je fait cette erreur alors que j’avais observé plusieurs fois déjà comment réalisé la désinfection dans les règles.

Lorsque j’étais en stage en EHPAD, j’avais déjà fait des pansements sur des dermabrasions, or ce n’est pas le même type de plaie que celles qu’on peut retrouver dans ce service, et malgré avoir observé ce soin plusieurs fois durant ce stage, j’ai tout de même fait l’erreur de commencer par l’extérieur. Je me demande ce qui m’a perturbé : est-ce le fait que les seuls pansements que j’ai réalisé jusqu’ici étaient des dermabrasions (où l’on commence par l’extérieur avant de finir par l’intérieur) ? Est-ce le fait que c’était mon premier pansement et que j’étais observé par l’infirmière ? L’interruption du kinésithérapeute m’a – t – elle perturbée ? Est-ce que cette erreur était nécessaire pour apprendre correctement le geste ?

  1. Problématique :

Pourquoi ai-je fait cette erreur, quelle en est ma responsabilité ?

  1. Analyse :

5.1. L’erreur :

Bachelard, un philosophe français du XXème,  définit l’erreur comme la présence et la résistance d’un obstacle à la connaissance. Selon lui, on ne peut pas connaître sans erreur. Ainsi il s’agit d’une forme de connaissance.

J-P ASTOLFI, un universitaire français, explique que la vision de l’erreur a évolué. Elle a longtemps été considérée comme négative. Aujourd’hui, on la considère comme un indice, une aide à l’apprentissage. Il évoque trois modèles de l’erreur : le modèle transmissif, le modèle comportementaliste et le modèle constructiviste.

  • Le modèle transmissif c’est le modèle où le professeur enseigne les savoirs et donc si l’élève commet des erreurs, il est fautif. Cela montre un manque d’attention ou un manque d’adaptation à la situation.
  • Le modèle comportementaliste nous explique que nous sommes tous capable d’apprendre quelque chose, lorsqu’il est décomposé en plusieurs étapes. Le problème c’est que l’étudiant ne voit pas la globalité du problème à résoudre.
  • Le modèle constructiviste ne considère pas l’erreur comme une faute. Cette approche consiste à analyser l’erreur. On se rend compte alors qu’elle vient de nos représentations, souvent insuffisante pour résoudre le problème. L’étudiant est alors prêt à rentrer dans un processus d’apprentissage. L’erreur est donc un outil pour arriver à la connaissance.

Même si aujourd’hui l’erreur est analysée pour comprendre et évoluer dans nos représentations, elle n’est pas toujours perçue de cette manière par l’étudiant. Les mentalités n’ont pas encore toutes évoluées dans ce sens, et l’erreur est encore souvent perçue comme une faute.

Dans cette situation, je pense que j’ai considéré mon erreur comme une faute, car j’ai ressenti de la peur, j’ai pensé aux risques encourus par le patient suite à cette erreur de ma part. En effet, en ramenant les germes vers l’intérieur de la cicatrice, il y a un risque infectieux qui peut altérer la cicatrisation et dégrader l’état de santé du patient. Mais en faisant cette démarche d’analyse, je me dirige vers le modèle constructiviste. Je n’avais pas encore de connaissance suffisante, je ne faisais pas encore de lien entre les risques et la pratique. Cette analyse me fait prendre conscience de ce manque de connaissance et m’a donc incité à y remédier. Par la suite, j’ai pu refaire des pansements, ils étaient réalisés correctement. Cette erreur a donc réellement été un outil d’apprentissage.

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