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Analyse comparative de la main-d'oeuvre vieillissante

Dissertation : Analyse comparative de la main-d'oeuvre vieillissante. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Août 2016  •  Dissertation  •  3 551 Mots (15 Pages)  •  1 073 Vues

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INTRODUCTION

La majorité des pays industrialisés subissent des transformations dans le monde du marché du travail. Comme la main-d’œuvre vieillissante se retire du marché du travail et que la population active plafonne, cela crée des enjeux importants pour de nombreux pays de l’OCDE. Cette évolution démographique fait en sorte que plusieurs pays commencent à connaitre une pénurie de main-d’œuvre. Voilà l’enjeu auquel la majorité des pays de l’OCDE font face, une pénurie de main-d’œuvre. Cet enjeu pourrait avoir l’effet de faire stagner la croissance économique et ainsi engendrer une baisse du revenu de l’État ce qui met en péril les services essentiels de l’État. Voilà pourquoi de nombreux pays se sont penchés sur leurs pratiques en matière de gestion de la main-d’œuvre vieillissante pour ainsi contrer cet enjeu de taille.

Comme de nombreux pays font face à une main-d’œuvre vieillissante qui commence à créer des enjeux de tailles pour le marché du travail, il est intéressant de se pencher sur leurs contextes démographiques et socioéconomiques pour les comparer avec ceux du Québec. Pour exécuter cette analyse comparative, de nombreux pays seront étudiés, plus précisément le Japon, la France, la Finlande, la Suède, la Belgique et les États-Unis. Pour l’ensemble de ces pays, on observe un fort déclin démographique. Ce déclin est causé par le taux de fécondité qui est en baisse depuis les années 1970 ainsi que l’espérance de vie qui elle ne cesse d’augmenter depuis ces années. Ces changements démographiques font en sorte qu’il y a des risques importants de pénurie de main-d’œuvre pour ces pays. Voilà pourquoi il semble essentiel de maintenir les travailleurs vieillissants le plus longtemps possible sur le marché du travail. On peut observer que certains pays sont mieux préparés face à ces changements. En observant les taux d’emploi des travailleurs âgés, nous pouvons constater quels pays se démarquent des autres. En 2006, le taux d’emplois pour les gens âgés de 55 à 64 ans est près de 70 % pour la Suède, d’environ 65 % pour le Japon, de 62 % pour les États-Unis, d’environ 55 % pour la Finlande, de 38.1 % pour la France , de 32 % pour la Belgique et de 48.3 % pour le Québec . Ces données nous démontrent clairement que le Québec est l’un des pays ayant un taux d’emploi des travailleurs âgés qui est le plus bas. Les seuls pays qui ont un taux plus bas sont la France et la Belgique.

Comme le vieillissement de main-d’œuvre semble être présent dans la majorité des pays de l’OCDE, il est intéressant de regarder le contexte démographique et socioéconomique de plusieurs de ces pays. En ayant de l’information concernant ces pays nous serons en mesure de faire une analyse comparative entre le Québec et ces pays. Bien que tous les pays seront analysés, le Japon va être analysé plus en profondeur. Ainsi, cette analyse va nous permettre de regarder de quelle façon le Québec peut tirer une leçon des stratégies de gestions de la main-d’œuvre vieillissante du Japon et des autres pays et ainsi intégrer les stratégies qui semblent les plus appropriées au contexte du Québec.

1. Description et analyse de la situation du Japon

La situation des travailleurs âgés au Japon

Le Japon est le pays qui a le plus haut nombre de personnes âgées. Son déclin démographique et le vieillissent de sa population ont fait naitre des menaces pour sa stabilité économique. Face à ces menaces, les autorités publiques ont adopté des mesures visant à maintenir la main-d’œuvre vieillissante sur le marché du travail. Ces mesures ainsi que la culture du travail au Japon ont fait en sorte que ce pays a un taux d’activité des travailleurs âgés qui est élevé comparativement à d’autres pays de l’OCDE. En 2009, le taux d’emploi des travailleurs âgés est de 66.3 % . De plus, on remarque que l’âge moyen de la retraite au Japon est relativement plus élevé que l’âge moyen de la retraite des autres pays de L’OCDE. Dans ce pays l’âge moyen de la retraite est de 70 ans pour les hommes et de 66 ans pour les femmes .

L’âge moyen de la retraite élevé au Japon, est en partit dû à leur culture du travail, mais aussi parce que les Japonais ont un faible revenu de retraite. Les régimes de pension publics japonais offrent un taux de remplacement des bas salaires qui est d’environ 47 % des revenus. Ce taux de remplacement des pensions est l’un des plus faibles des pays de l’OCDE. On sait que le taux de pauvreté en 2005 était de 22 %, ce qui est plutôt élevé en comparaison avec les autres pays de l’OCDE. On remarque que près de la moitié des retraités japonais n’ont pas accès aux prestations du deuxième niveau de retraite. Le faible montant de la pension de base offert par ce régime peut faire en sorte de maintenir les travailleurs âgés en emploi et de cumuler emplois et retraite, et ce, après 65 ans. On sait aussi que la structure du revenu des retraites est composée d’un tiers de revenu de travail. Donc le cumul emploi-retraite est étroitement lié au faible revenu de retraite. En fonction d’une enquête faite en 1999 , on sait que 54.3 % des hommes et 60.8 % des femmes désirent continuer à travail le plus longtemps possible. De plus, on sait que 60.3 % des 65 ans et plus désire continuer à travailler pour financer leur retraite.

Les politiques et les programmes publics à l’attention de la main-d’œuvre vieillissante japonaise

La politique d’emploi à vie est apparue en 1920. Cette politique met en place un système d’emploi à vie. Ce système n’a aucune portée juridique, il est plutôt vu « comme un devoir culturel ». Il fait coexister deux âges de retraite : l’âge obligatoire fixé par l’entreprise et l’âge de l’ouverture des droits à une pension de retraite publique. Avec la réforme de 1995, l’âge obligatoire fixé par l’entreprise est défini à 60 ans, à ce moment le salarié change de statut, mais il reste actif. L’âge de l’ouverture des droits à une pension de retraite publique est fixé à 60 ans, à ce moment il peut y avoir un cumul emploi-retraite et le contrat de travail est renégocié et réaménagé. Depuis 1970, les pouvoirs publics ont mis en place une politique sur le maintien en activité des salariés âgés entre 60 à 64 ans. Avec les réformes de 1994 et 1999, cette politique s’est aussi attaquée à reporter progressivement la retraite à 65 ans et à mettre en place des possibilités de cumul emploi-retraite. Il est aussi intéressant de mentionner que le Japon n’a jamais eu de mesure de retraite anticipée, ce pays a toujours tenté de maintenir les salariés

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