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ADOC (Auteur, Date, Œuvre, Contexte)

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Par   •  8 Mars 2014  •  1 356 Mots (6 Pages)  •  2 170 Vues

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1/ ADOC (Auteur, Date, Œuvre, Contexte):

C’est Baudelaire, critique littéraire, qui écrit au sujet d’un genre qu’il n’a pas pratiqué mais beaucoup commenté. Baudelaire était un admirateur de Balzac, de Flaubert et, s’interrogeant au sujet de l’art de Gautier qu’il loue, il oppose dans un passage fameux l’art du roman, dangereusement libre, à celui de la nouvelle qui « jouit des bénéfices éternels de la contrainte ».

La critique n’a pas bien sûr valeur de condamnation : quand on connaît son admiration pour la Comédie humaine, on ne peut faire ce dangereux contresens.

Il faut savoir aussi - il est tributaire en cela de l’esthétique de Hugo qui écrivait dans son William Shakespeare que « tout écrivain est aussi un historien, un poète, un philosophe » - que Baudelaire a poussé à une révision de l’unité des genres.

Il lui arrive souvent de parler de poésie au sujet du Roman. Il parle aussi de la « nouvelle du genre poétique ». Et souvenons-nous que Baudelaire fut après Aloysius Bertrand l’inventeur définitif du poème en prose.

La date, si elle n’est pas en elle-même significative nous situe tout de même dans le grand siècle du Roman, à l’intérieur duquel on est invité à puiser les plus nombreux exemples.

2/ DDS (Domaine de Définition du Sujet) :

La citation présente un piège évident qu’il est normalement facile de déjouer : Baudelaire parle du poème et de l’histoire : le sujet n’invite en rien à une étude comparative du roman et de ceux-ci. Le domaine est exclusivement celui du roman.

3/ Analyse de la citation

a) Modes de signifier : énoncés apodictiques sans implication du sujet. A relever la modalisation adverbiale qui a une valeur d’insistance : si, vraiment. Dans une structure comparative, ils mettent l’accent sur la prééminence du roman.

La répétition du mot bâtard attire notre attention : de l’adjectif au substantif, on passe du sens dérivé (hybride, impur) au sens propre (enfant naturel, illégitime). Passant au propre l’emploi est métaphorique puisqu’il désigne le roman : enfant file la métaphore et pose explicitement la question de sa généalogie ? (Sujet qui implique des connaissances en histoire du roman).

La récurrence du verbe être implique un traitement définitionnel.

b) Analyse linéaire

La première phrase contient trois affirmations dont la première n’aura pas besoin d’être démontrée :

- la place si importante du roman à l’époque de Baudelaire est évidente : on se contentera d’une simple allusion et de quelques noms.

- Le syntagme « à côté du poème et de l’histoire » ne justifie pas, on l’a vu, une étude comparative : on soulignera, au plus, que le Romantisme a bien montré que le roman comme la poésie sont des créations totales et que l’histoire comme le roman présentent des destinées accomplies : comme l’écrivait Camus, dans L’homme révolté, le roman est le lieu « où toute vie prend le visage d’un destin ».

Cette première affirmation n’est donc qu’un préliminaire que l’on ne traitera qu’en passant. Les deux autres affirmations sont par contre essentielles.

- « Le roman est un genre bâtard » définit le sujet de la réflexion : le roman en tant que genre, la définition du roman.

A côté de la dimension historique qu’on a déjà relevée, le sujet nous invite à réfléchir à une définition du roman, donc à la question des lois du genre.

- «[son] domaine est ... sans limite.» De l’idée de genre impur, c’est à dire de l’idée d’un genre contaminé par d’autres genres, on passe à celle de l’étendue de son champ d’investigation, de son objet : le roman peut traiter de tous les sujets.

Nouvelle implication : le sujet implique un traitement référentiel.

La deuxième phrase : première erreur à conjurer : « Beaucoup d’autres bâtards » ne renvoie pas à d’autres genres littéraires. Au contraire, le roman est singulier, unique en raison de sa bâtardise, laquelle est source de sa réussite insolente. Baudelaire énonce donc un paradoxe. Son défaut d’unité et de règle est la condition de son succès. Pourquoi ? Parce que n’étant pas réglé, subissant l’influence d’autres genres, il se renouvelle d’autant plus facilement. Ceci vient préciser la modalité du traitement historique qu’on devra mettre en œuvre : la formidable capacité de renouvellement du genre au fil de son histoire.

La troisième phrase : son infinie liberté est son principal et unique danger, est son unique inconvénient.

Extension du paradoxe : le roman est menacé par les raisons de sa réussite. Ceci sous-entend qu’un art sans règle, sans loi, sans limite est un art peut-être voué à l’affaiblissement.

Baudelaire formule donc une mise en garde. Nous devons retenir ici que le sujet contient une critique. Un plan dialectique ne s’imposera pas. C’est le mouvement de la citation qui impose le plan qu’on pressent immédiatement au terme de l’analyse linéaire.

1- Le roman est un genre hybride

2-

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