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Watteau Jean-Philippe

Commentaire de texte : Watteau Jean-Philippe. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Mai 2014  •  Commentaire de texte  •  1 574 Mots (7 Pages)  •  979 Vues

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Né à Valenciennes, en 1684, Antoine est le fils de Jean-Philippe Watteau, maître couvreur et charpentier. Ses parents semblent avoir encouragé une vocation artistique chez le jeune Antoine, qui est placé en apprentissage chez différents peintres d'abord à Valenciennes, ensuite à Paris (probablement dès 1702). Il fréquente les marchands d'estampes pour parfaire sa culture ; au premier rang de ceux-ci figure alors Pierre II Mariette (1634-1716). C'est probablement chez ce dernier que Watteau rencontre Claude Gillot (1673-1722), qui l'invite à venir travailler chez lui. Il doit sans doute à Gillot son goût du dessin et une partie de son inspiration théâtrale. Il reste dans l'atelier de son maître jusque vers 1707-1708, puis le quitte en entraînant son condisciple Nicolas Lancret, plus tard son émule (concurrent), pour entrer chez Claude III Audran, graveur en renom, alors conservateur du palais du Luxembourg. En 1709 Watteau tenta le prix de Rome mais n'obtint, semble-t-il, que le second prix et ne partit jamais pour l'Italie. C’est alors qu'il retourne pour un court intermède dans sa ville natale et commence à se créer une clientèle d'amateurs en peignant des sujets militaires pour le marchand Sirois. Il soumet ses premiers tableaux inspirés du théâtre à l'Académie, qui l'agrée pour les Jaloux (tableau disparu, connu par la gravure). Désirant, l'accueillir parmi ses membres, l'Académie lui laisse le choix de son morceau de réception : ce sera, après de longues hésitations de la part du peintre, toujours peu sûr de lui, le Pèlerinage à l'île de Cythère (1717), une « fête galante », genre créé pour lui dans la hiérarchie artistique reconnue par l’Académie. (Les prétendants à l’Académie Royale devaient présenter un « morceau d’agrément » afin de démontrer leurs capacités; puis, dans un délai de trois ans, un second ouvrage en vue de la réception définitive morceau de réception.)

En 1719, Watteau part pour Londres, dans l'espoir d'y faire soigner sa maladie qui lui sera fatale (la tuberculose ?). De retour à Paris, il fréquente un groupe d'amateurs séduits par son génie : des collectionneurs comme le comte de Caylus, Antoine de La Roque ou Jean de Jullienne – qui fera graver, par Boucher notamment, un recueil de ses plus beaux dessins –, des marchands comme Sirois, Mariette ou Gersaint – qui tenait boutique sur le pont Notre-Dame et pour qui il peint la fameuse Enseigne, et des financiers comme Pierre Crozat.

Le mal du peintre s'aggravant, son ami l'abbé Haranger le fait installer à Nogent-sur-Marne, où il mourra bientôt, à l'âge de trente-sept ans, après avoir brûlé pour des motifs religieux les tableaux de « nudités » encore en sa possession.

L'œuvre et ses thèmes Antoine Watteau, l'Indifférent

Et tout d'abord il convient de saluer en Watteau l'un des plus grands dessinateurs de tous les temps, qui nous a laissé des feuilles le plus souvent à la sanguine ou aux trois crayons, très révélatrices de sa méthode de travail, où il surprend dans un moment de distraction immobile ou de rêveries les personnages qui deviendront les protagonistes de ses « assemblées galantes ». Laissons la parole à Pierre Jean Mariette : « Il n'a [guère] fait que [les dessins] qu'il exécutait pour les études de ses tableaux ; il les inventait et les reportait de suite sur ses toiles […] » (lettre à Gaburri, 1732) ; « Ils sont d'un goût nouveau ; ils ont des grâces tellement attachées à l'esprit de l'auteur que l'on peut avancer qu'ils sont inimitables. Chaque figure sortie de la main de cet excellent homme a un caractère si vrai et si naturel que toute seule elle peut remplir l'attention et n'avoir pas besoin d'être soutenue par la composition d'un plus grand sujet » (Abecedario, VI, p. 122).

Antoine Watteau, la Sérénade italienne

Watteau ne pratiquera pas le « Grand Goût », c'est-à-dire la peinture d'histoire, mais on ne doit pas l'enfermer dans les limites d'une inspiration unique, celle des « fêtes galantes ». Son sens aigu de l'observation, qui le sert dans ses dessins, il le met en pratique dans un ensemble de scènes populaires comme ses Cris de Paris ou sesSavoyards à la marmotte, dessinés (Florence, Chicago, Rotterdam, Bayonne ; Petit Palais, Paris) ou peints (Saint-Pétersbourg). Les tableaux militaires, précédés de nombreux dessins, datent surtout des débuts de sa carrière (le Camp volant, Moscou ; les Délassements de la guerre et les Fatigues de la guerre, Saint-Pétersbourg). À l'intérêt pour l'actualité s'ajoute le goût de l'exotisme lorsque le peintre fait poser les membres de l'ambassade persane reçue à Versailles le 19 février 1715 : ces figures orientales sont parmi les premières d'un long cortège de Chinois, de Persans ou d'Indiens, coqueluche des arts et de la littérature française au XVIIIe s. Pris sur le vif, les dessins de Watteau le sont sans aucun doute, mais, au stade du tableau, même dans les thèmes de la vie quotidienne, une transposition poétique s'opère. Ainsi, l'Enseigne de Gersaint est une vision tout idéalisée de la minuscule échoppe du marchand

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