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Témoignage d'un résistant

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Par   •  22 Novembre 2015  •  Discours  •  1 363 Mots (6 Pages)  •  1 211 Vues

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Témoignage André Biaux

Le 15 janvier 2015, au lycée, nous avons rencontré un ancien résistant et interné dans le camp de concentration de Neuengame près d'Hambourg en Allemagne. En voici le témoignage.

        André Biaux est né le 3 juillet 1925. Il vivait avec sa mère à Brosville, un petit village de l'Eure. Évreux est bombardé le 9juin 1940, il est alors âgé de 15 ans . De fin 1940 à début 1941, il s'agit d'une période creuse. En 1941, André Biaux vole le calot d'un Allemand, il s'agit d'un premier acte résistant. Puis, il réalise un deuxième acte de résistance en cachant  l'étui à violon d'un ami, contenant un carnet avec les emblèmes de régiments allemands ainsi qu'une carte de l’État Major. C'est en 1942, qu'il se lance dans un mouvement résistant : le mouvement Vengeances, avec Louis Maury, un ami professeur d'histoire. Au début, leurs actes résistants étaient anodins. Une des premières missions était de distribuer des tracts dans Évreux, la nuit, à bicyclette. Puis, il y a eu des attaques aériennes et ils ont du aller récupérer des aviateurs et les ont cachés dans des fermes pour ensuite les renvoyer en Angleterre. Toute personne cachant quelqu'un risquait d' être mis à mort. Mr Maury a demandé à André Biaux d'être convoyeur avec trois autres personnes pour emmener des aviateurs à la gare Saint Lazare de Paris. Ils n'avaient pas le droit d'être plusieurs convoyeurs par wagon. Ils étaient avec des aviateurs possèdant de faux papiers. Des contrôles de police française et allemande étaient souvent effectués dans les gares. À Paris, il s'agissait d'un relais où quelqu'un prenait   à son tour en charge les aviateurs. André Biaux se souvient également avoir volé des postes de radio réquisitionnés à la mairie de Brosville avec un ami, et les avoir cachés dans le grenier de l'école.

        Le 20 mai 1944, André Biaux se fait arrêter par la Gestapo après avoir été dénoncé par un policier d’Évreux qui avait besoin d'argent. Celui- ci fut jugé et fusillé après la libération. André Biaux fut d'abord déporté dans un camp de regroupement des résistants à Compiègne quelques jours puis est déporté après 3 jours de train sans manger ni boire vers le camp de concentration de Neuengame en Allemagne. André Biaux dit en décrivant le camp, qu'il y avait deux clôtures, une électrique et l'autre non ainsi que des miradors tous les 50 mètres. Une fois arrivé dans le camp de Neuengame, l'acueil des SS fut violent. Le commandant accompagné d'un interprète les met en garde directement en leur disant que le sabotage et la tentative d'évasion menaient à la peine de mort.  Il se souvient de la phrase du commandant : « Vous entrez par la porte mais vous sortez par la cheminée. ». Leurs vêtements leur sont confisqués, ils sont rasés puis prennent une douche : 5 secondes d'eau chaude , 10 secondes d'eau froide. Des vieux vêtements leur sont fournis.

Au bout de 15 jours, ils sont immatriculés et obtiennent une tenue rayée composée d'un caleçon, d'une veste et d'une chemise, d'un calot et de galoches. Ils ont la même tenue pour toutes les saisons et ont très froid en hiver ce qui provoqua la mort de beaucoup. Ils n'ont plus de noms et sont complètement déshumanisés, ils doivent apprendre leur numéro de matricule par cœur et si ils ne répondent pas lorsque leur numéro est appelé, ils sont battus.

Le travail dans le camp est harassant, il pouvait consister à décharger des bateaux, ils doivent travailler dehors par tous les temps et toutes les saisons, ils n'ont pas le droit de rentrer.

En ce qui concerne l'alimentation, ils ont le droit, le matin à ½ litre d'eau colorée, le midi une soupe très claire à l'eau avec trois feuilles de chou et parfois très rarement des pommes de terre et le soir la même chose que le midi avec une tranche de pain noir et de la margarine. Les nuits sont très rudes et courtes, elles sont ponctuées de nombreux appels où les détenus doivent changer de paillasses. Selon André Biaux «  La nourriture ça va, le corps s'y habitue, le pire c'était les nuits », c'est pour cela que de nombreux déportés ont passé des jours à dormir à leur retour des camps. Les détenus étaient très sales et avaient des poux de corps qui provoquaient des maladies et de nombreuses morts. Il y avait une infirmerie dans la camp, où il n'était possible de rentrer qu'à partir de 40° de température, les blessés ne peuvent pas y rentrer, cette infirmerie menait à la morgue. À Neuengame, il y avait 15 origines différentes, l'Allemand était la langue officielle. Les Français s'entendaient bien avec les Belges mais mal avec les Soviétiques. Les punitions dans le camp étaient très rudes. En effet, tout sabotage était puni par la pendaison. Lorsqu'une faute était commise le détenu était puni de 25 coups sur les reins ou devait rester dehors toute la nuit par -15°, une grosse faute commise était punie par 50 coups ce qui aboutissait souvent à la mort et une très grosse faute commise était punie par 100 coups, au bout d'une cinquantaine de coups, le détenu était déjà mort.

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