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Texte Bac 14-15-16

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Par   •  10 Juin 2014  •  1 650 Mots (7 Pages)  •  1 200 Vues

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Texte Bac 14-15-16

Le Discours sur le colonialisme est un pamphlet[1] anticolonialiste d’Aimé Césaire. Cet écrivain français originaire des Antilles est  l‘un des fondateurs du mouvement littéraire de la Négritude, aux côtés de Senghor, rejetant les effets de la colonisation française notamment sur les cultures africaine et antillaise considérées comme inférieures à la culture française. Cette entreprise de dévalorisation systématique conduisant au racisme est dénoncée par Césaire et les partisans de la Négritude qui militent pour une reconnaissance de leurs racines, de leur identité et de leurs droits.  Au début de la deuxième partie du Discours sur le colonialisme, Césaire élabore un parallèle entre colonisation et nazisme.

Lecture

Pbtq : Comment Aimé Césaire dénonce-t-il les méfaits de la colonisation dans ce texte ?

Annonce du plan : Nous verrons que ce texte propose une argumentation rigoureuse dont l’efficacité se renforce du recours à une écriture imagée permettant un réquisitoire virulent contre la colonisation.

I. Une dénonciation implacable (une argumentation rigoureuse et efficace)

Le travail de dénonciation de l’auteur s’appuie sur des procédés argumentatifs qui structurent fortement le texte, invitant le lecteur à le suivre dans son raisonnement.

a. Un raisonnement déductif

- Annonce d’emblée de l’étude à mener appuyée par le connecteur chronologique « d’abord » l. 1 > sens de l’organisation.

- Illustration de l’abrutissement et de la violence du colonisateur dans la suite du § par l’utilisation d’exemples à portée générale (articles définis, usage du pluriel) jusqu’à l’universel (l. 6).

> Volonté pédagogique et démonstrative (la logique de la démonstration est laissée souvent au jugement du lecteur/ auditeur : peu de liens logiques au final mais beaucoup de ponctuation comme les deux points  ou le point virgule qui marquent les articulations du texte) qui vient renforcer l’argumentation raisonnée du propos et qui conduit à impliquer le destinataire.

b. L’implication du destinataire

- Aimé Césaire cherche à remporter l’adhésion de son destinataire en l’impliquant progressivement à la réflexion. À la distance qui semble s’instaurer dans le 1er paragraphe, essentiellement constitué sur le principe de la généralisation comme « la bourgeoisie » l. 11, il substitue le pronom indéfini « on » à la ligne 15. La reprise anaphorique de ce pronom, omniprésent dans le dernier paragraphe (13 occurrences), associé à l’insertion de paroles rapportées au discours direct, établit une forme de complicité entre le destinataire de ce discours et ceux qui ont favorisé le nazisme. 

- Le changement  de temps au cours de ce paragraphe renforce cette assimilation puisque le présent de vérité générale qui semble établir une réflexion théorique est vite remplacé par l’usage du passé composé («on en a été le complice » l. 18, « on l’a absous » l. 19) signalant la vérité des faits passés évoqués.

C’est donc la responsabilité de chacun que Césaire souligne dans ce texte face à tout acte de barbarie, quel  que soit l’endroit où il a lieu, quels que soient les hommes qui l’utilisent.

c. Un système d’équivalence

Ce travail sur la démonstration va se renforcer de tout un système d’équivalence, qui repose sur un raisonnement par analogie.

- Cette analogie est préparée par le chp lexical de la torture (« supplicié » l. 5, « prisonniers […] interrogés » l. 9, « patriotes torturés » l. 9) : Césaire élabore un parallèle entre la colonisation et le nazisme afin de donner du poids à son propos.

- Cette analogie a pour but de donner une équivalence entre les pratiques de la colonisation et celles du nazisme, considéré comme la forme supérieure de la barbarie (ne pas oublier que ce texte a été écrit en 1950, soit à peine 5 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale). D’ailleurs, au terme de « prisonniers » l. 9, il substitue celui de « patriotes », assimilant le combat des peuples souhaitant la décolonisation à celui des résistants français sous le régime de Vichy.

Transition : Césaire fait donc appel à un passé récent pour ses auditeurs et à leur fibre patriotique pour opérer un réveil des consciences quant au fonctionnement de la colonisation. Son discours se fait alors métaphorique et pathétique afin d’être encore plus éloquent.

II. Une dénonciation imagée et pathétique

Césaire renforce l’efficacité de sa dénonciation en usant du registre pathétique.

a. Un principe de contagion par la métaphore de la maladie et de l’empoisonnement

- Ce dernier s’appuie sur une métaphore filée qui assimile la colonisation à la maladie et à l’empoisonnement en employant les termes « gangrène », « foyer d’infection » l.7 ou encore « poison instillé » l. 10, personnifiant colonisation et Europe. Ce travail sur le corps malade et affaibli le conduit alors à dévaloriser la colonisation dont la propagation maladive se fait par contagion.

- Ainsi, la diffusion de la maladie et du poison est rendue visible dans le texte grâce aux verbes « s’installer », « s’étendre » ou « instillé » l. 7-10 ; le texte progresse alors par généralisation, en parallèle au principe de contagion qui irrigue le texte, de pays particuliers (l. 4-5) au « continent » (l. 10).

- Cette démonstration se complète d’un travail sur le lointain et le proche afin de rapprocher des actes de barbarie commis dans ces pays colonisés et la France qui les permet : ce rapprochement se fait au moyen de la répétition de structures et de termes similaires que l’on retrouve dans le 1er

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