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Portrait de Laurent Fignon

Étude de cas : Portrait de Laurent Fignon. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Avril 2016  •  Étude de cas  •  3 035 Mots (13 Pages)  •  790 Vues

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Laurent Fignon est l’un des cyclistes français les plus marquants de l’histoire. Sa carrière n’est peut-être pas aussi grande qu’un Bernard Hinault notamment mais l’homme qu’il était, le charisme qu’il dégageait, son style, sa défaite dans Le Tour de France 1989 pour huit secondes font de lui un sportif ayant marqué sa génération.

Décédé en 2010 des suites d’un cancer, les pages qui suivent ne sont cependant en aucun cas un hommage à Laurent Fignon. Il s’agit de l’agrégat de faits plus ou moins objectifs menant à une réflexion ayant pour but de démontrer que Laurent Fignon restera un sportif majeur dans les mémoires collectives en France.

En quoi Laurent Fignon a-t-il toutes les caractéristiques permettant d’en faire un sportif majeur de son époque?

• Les fameuses huit secondes du Tour de France 1989

C’est l’image que l’opinion publique garde de Laurent Fignon. Difficile de parler de cet homme sans commencer par l’épisode des huit secondes. Culture cycliste ou pas, rares sont les gens n’ayant pas entendu parler de la défaite du français lors de l’ultime étape du Tour de France 1989.

Cette blessure, car cette défaite est une blessure, Laurent Fignon aura mis du temps à la digérer. Autant il voulait l’ignorer, autant elle est restée avec lui. Lorsque sa carrière, sa vie même est résumée à huit secondes, il est difficile pour un homme de faire conserver dans l’esprit du grand public l’ampleur de ses victoires, de ses efforts produits durant une carrière.

Son autobiographie sortie en 2010, marque d’ailleurs cette image. Le livre commence par une citation : "- Ah, je me souviens de vous. Vous êtes le gars qui a perdu le Tour de France en huit secondes. - Non, monsieur, je suis le gars qui a remporté le Tour deux fois."

23 Juillet 1989. Après trois semaines de courses, l’ultime étape du Tour de France se présente. Pour la première fois depuis 1975, date depuis laquelle la Grande Boucle s’achève sur les Champs- Élysées, un contre la montre individuel de 25 kilomètres partant de Versailles marquera la fin du Tour.

Le Tour 89 est spectaculaire. Laurent Fignon livre une vraie bataille à Greg LeMond et le favori au départ de l’épreuve, le vainqueur sortant Pedro Delgado. Alors que le Français prend le meilleur départ, il doit faire face au retour de l’Américain qui gardera le maillot jaune jusqu’à la moitié de la troisième semaine.

Malgré tout, Fignon pense assurer la victoire finale en allant chercher le maillot de leader lors de la 17ème étape arrivant à l’Alpe d’Huez. Fatigués, les deux hommes se livrent pourtant un nouvel affrontement. A la moitié de la mythique ascension, Fignon attaque le groupe des leaders. Seul Delgado parvient à suivre son rythme. LeMond craque.

Le français arrive au sommet avec plus d’une minute sur l’Américain et reprend par la même occasion la tête du général avec 26 secondes d’avance sur LeMond. En remportant la victoire d’étape le lendemain et en ayant désormais 50 secondes d’avance sur son rival, Fignon se permet même de le féliciter au soir de la dix-neuvième étape, remportée par l’Américain, pensant avoir assuré sa victoire finale. Que nenni.

Le matin de l’ultime étape, le français dispose de 50 secondes d’avance sur son dauphin. Comme pour tous les contre-la-montre, l’ordre de départ s’établit en fonction du classement général. Le dernier s’élance premier et inversement. De ce fait, LeMond s’élance juste avant Fignon.

L’américain réalise un excellent parcours et réalise le meilleur chrono. Quant à lui, Laurent Fignon souffre dans les derniers kilomètres et perd du terrain sur son concurrent direct. A trois kilomètres de l’arrivée il ne compte plus qu’une seconde d’avance. Malgré une excellente troisième place d’étape, il termine à 58 secondes de LeMond et perd son maillot jaune de leader pour huit secondes. Les fameuses huit secondes.

Greg LeMond assiste à l’arrivée de son rival. Il explose de joie. Éffondré, le battu explique qu’il n’a pu pédaler dans les meilleures conditions possibles à cause d’une irritation à l’entrejambe due au frottement de la selle et du cuissard qui le perturbe depuis la veille. Il ne reportera plus jamais le maillot jaune et ne remportera plus qu’une seule victoire d’étape sur le Tour de France, en 1992.

Cet épisode vécu en direct à la télévision sur Antenne 2 avec les mythiques commentaires de Robert Chapatte, Patrick Chêne et Jean-René Godard marquera la un très grand moment de télévision.

Malgré tout, Fignon a du revenir à la voiture de son équipe Super-U, enfilé le maillot régulier de sa formation, monter sur le podium, féliciter LeMond, son ancien coéquipier, cette fois pour la victoire finale et écouter l’hymne national américain. Le tout dans sa ville natale.

Cet épisode a marqué l’histoire du Tour de France, celle du cyclisme en général et fait de Laurent Fignon l’homme qui a perdu le Tour pour huit secondes. Depuis, aucun contre la montre n’a marqué la fin de la Grande Boucle. Ce faible écart reste à ce jour le plus faible entre le vainqueur et son dauphin. Jamais le Tour de France ne s’est joué aussi prêt de son arrivée finale.

80 mètres. C’est la distance qu’il a manqué au français pour finir dans le même temps que LeMond. Le tout sur plus de 3000 kilomètres. Oui, dans le même temps. Car avec huit secondes de moins, Laurent Fignon n’aurait pas gagné le Tour de France 1989. Si cet écart représente bien l’écart au classement général entre les deux coureurs, ce serait l’Américain qui l’aurait emporté en cas d’égalité puisque bénéficiant de meilleures positions dans les classements d’étapes.

• Une carrière à plusieurs vitesses

Ce serait une erreur de résumer la carrière de Laurent Fignon à ce fameux 23 juillet 1989. Néanmoins, cet épisode est à l’image de ce qu’il a réalisé tout au long de ces années de cycliste professionnel : Exploits époustouflants, désillusions, sa carrière se compose de sentiments extrêmes qui font de Laurent Fignon ce qu’il est devenu.

Deux victoires finales sur le Tour de France, une sur le Giro d’Italia, neuf victoires d’étapes sur la Grande Boucle, un championnat de France, deux Milan-San Remo, une Flèche Wallonne, c’est avant tout cela Laurent Fignon.

Dès ses débuts professionnels en 1982 à l’âge de 22 ans, Laurent Fignon se montre comme un coureur de talent. Évoluant au sein de la formation Renault

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