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Pierre Choderlos De Laclos, Courte Biographie

Commentaires Composés : Pierre Choderlos De Laclos, Courte Biographie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Février 2015  •  589 Mots (3 Pages)  •  2 898 Vues

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Dans cet essai, Laclos se livre à une reconstruction hypothétique de l'histoire de l'humanité pour expliquer l'inégalité entre les hommes et les femmes.

La nature ne crée que des êtres libres ; la société ne fait que des tyrans et des esclaves. Toute société suppose un contrat, tout contrat une obligation respective. Toute obligation est une entrave qui répugne à la liberté naturelle. Aussi l'homme social ne cesse de s'agiter dans ses liens, il tend à s'y soustraire, il cherche à en rejeter le poids sur ses semblables, il ne veut retenir que le bout de la chaîne pour les diriger à son gré. Il suit de là que, si l'oppression du fort envers le faible n'est pas une loi naturelle, dans le sens où les moralistes prennent ces mots, elle n'en est pas moins une loi de la nature, ou plutôt la première vengeance que la nature abandonnée tire de l'homme social ; il suit de là que toute convention faite entre deux sujets inégaux en force ne produit, ne peut produire qu'un tyran et un esclave ; il suit encore de là que, dans l'union sociale des deux sexes, les femmes généralement plus faibles ont dû être généralement opprimées ; ici les faits viennent à l'appui des raisonnements. Parcourez l'univers connu, partout vous trouverez l'homme fort et tyran, la femme faible et esclave ; que si quelquefois elle a l'adresse de lier les mains à son maître et de commander à son tour, ce cas est extrêmement rare. Quand on parcourt l'histoire des différents peuples et qu'on examine les lois et les usages promulgués et établis à l'égard des femmes, on est tenté de croire qu'elles n'ont que cédé, et non pas consenti au contrat social, qu'elles ont été primitivement subjuguées, et que l'homme a sur elles un droit de conquête dont il use rigoureusement. Aussi, loin de penser, comme quelques-uns, que la société commença par la réunion des familles, nous croirions plutôt que la première association fut faite par des hommes seulement, qui, se sentant plus égaux en force, durent se craindre moins les uns les autres ; mais ils sentirent bientôt le besoin qu'ils avaient des femmes ; ils s'occupèrent donc à les contraindre, ou à les persuader, de s'unir à eux. Soit force, soit persuasion, la première qui céda, forgea les chaînes de tout son sexe. On sent assez que, dans ces premiers temps, il n'y eut aucune propriété exclusive ; on partageait également les fruits d'un champ cultivé en commun ; on en usait de même du gibier tué dans une chasse générale ; les femmes même suivirent cette loi : toutes étaient à tous. Nul d'entre eux n'avait l'idée du choix. Cependant, dans cette communauté de travaux et de fruits, il est aisé de pressentir que le partage ne dut pas être longtemps égal ; que bientôt la loi du plus fort se fit sentir ; que les femmes, par cela même qu'elles étaient les plus faibles, furent assujetties aux travaux les plus pénibles, et en recueillirent le moins de fruit. Les hommes étendirent bientôt jusqu'à elles cette même idée de propriété qui venait de les séduire et de les rassembler ; de cela seul qu'elles étaient à leur convenance et qu'ils avaient pu s'en saisir, ils en conclurent qu'elles leur appartenaient : telle fut en général l'origine

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