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Neel Doff

Mémoire : Neel Doff. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  20 Octobre 2013  •  449 Mots (2 Pages)  •  822 Vues

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L'écrivain néerlandais est morte à Bruxelles il y a 50 ans. On veut faire de cette commémoration un événement.

« C'était le soir de la Sainte-Catherine. J'errais, avec ma mère à dix pas derrière moi, dans le bas de la ville. Quand je croyais qu'un homme me regardait, je tournais dans une rue adjacente, espérant qu'il m'aurait suivie.

Rue des Bouchers, un monsieur m'accosta: c'était un Wallon que je comprenais à peine.

- Viens passer la nuit avec moi, petite.

- La nuit... Si vous voulez me donner 10 F... »

Ce sont les premières phrases de «Keetje» (chez Labor), un roman écrit par Neel Doff, néerlandaise s'exprimant en français. Keetje, c'est-à-dire Neel Doff elle-même, vient d'arriver à Bruxelles. Elle vit dans un taudis, avec ses parents, frères et soeurs. Pas de travail, pas d'argent, pas de nourriture. On est en 1894. Keetje a 16 ans. Ses parents l'obligent à se prostituer. Et Keetje vend son corps. Avec dégoût. Elle se révolte, elle s'en sort: elle devient modèle pour des artistes, comme Rops.

Ça, c'est la fiction du bouquin. Mais la réalité de Neel Doff est identique, seules les dates changent: c'est en 1874 qu'elle arrive à Bruxelles pour s'installer à Laeken, à Saint-Josse, à Molenbeek...

Evelyne Wilwerth travaille depuis deux ans à la biographie de Neel Doff.

J'ai écrit «Visages de la littérature féminine» et c'est en faisant cet ouvrage que j'ai découvert Neel Doff. Son oeuvre m'a bouleversée. C'est une sorte de crachat. Elle expulse tout ce qu'elle a vécu. Alors, je me suis intéressée à sa vie.

Une vie dont l'enfance est plus que misérable. Elle est née en 1858 à Buggenum, dans le Limbourg hollandais. La dèche complète. La famille essaie d'y échapper en s'installant à Amsterdam puis à Anvers, enfin à Bruxelles. Mais la misère reste le lot quotidien de Neel jusqu'à ses 20 ans. Puis elle devient modèle. Chez un des artistes, elle rencontre Fernand Brouez, son premier mari. Et, en 1909, elle écrit «Jours de famine et de détresse».

C'est le témoignage direct du monde du sous-prolétariat, raconte Mme Wilwerth. C'est expulsé de manière brutale, sans fioritures. C'est vécu, dérangeant, ça heurte notre conscience. Son bouquin paraît en 1911 et obtient trois voix au Goncourt.

«Keetje», paru en 1919, raconte l'accession de la miséreuse à un autre monde, une ascension sociale vers une vie plus confortable. Plus agréable?

Non. Elle a épousé deux hommes riches, elle a connu l'aisance matérielle, mais pas le bonheur, répond Evelyne Wilwerth. Jusqu'à la fin, elle a été hantée par son passé. Ça ne cicatrise pas, ces douleurs-là.

Puis paraissent «Keetje Trottin», «Angelinette», «Campine». Et vient la mort en 1942, à 84 ans, dans l'écoeurement de la guerre.

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