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Marivaux - dissertation

Dissertation : Marivaux - dissertation. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Janvier 2019  •  Dissertation  •  3 008 Mots (13 Pages)  •  676 Vues

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Marivaux

L'auteur du texte, Marivaux est un écrivain du 19 ème siècle. La majorité de ses pièces sont des oeuvres théâtrales jouées souvent par les comédiens italiens et qui traitent de la psychologie amoureuse, domaine dans lequel il se spécialise puisqu'il donnera son nom au marivaudage, un style qui lui est propre et qui désigne le badinage courtois et galant des amoureux. À cette époque le classicisme est encore présent et le théâtre est imprégné par les différentes règles et restrictions du théâtre classique comme: la règle des 3 unités, bienséance, vraisemblance. Cette pièce est donc une comédie qui respecte ces règles, mais un nouveau genre fait son entrée avec le passage progressif au drame romantique dont on peut voir apparaître certains traits dans la double inconstance. La pièce a pour thème l'amour impossible de silvia et arlequin et raconte l'évolution de leurs sentiments face au monde de la cour. Dans cette scène qui est un début in média des, silvia s'est fait enlever par le prince qui veut l'épouser félon la coutume de son pays. Cependant elle aime arlequin et fait comprendre qu'elle n'aimera jamais autre que lui. Nous allons nous demander comment Mariaux expose t-il sa pièce. De ce fait, nous verrons dans un premier temps la rencontre de deux mondes distincts, puis dans un second le marivaudage.

En premier lieu, la forme du texte est remarquable : contrairement au théâtre du 17ème siècle et tel que cela commençait à se développer au 18ème siècle, les répliques ne sont pas en vers mais en prose. De même, la rareté des didascalies est évocatrice du théâtre classique, les didascalies se multipliant dans le théâtre romantique et moderne. Parallèlement,

I’ « entrée en matière » est tout à fait conforme à ce qui se fait habituellement dans le sens où elle débute en plein milieu d’un dialogue : « Mais, Madame, écoutez-moi » (ligne

1). Ce dialogue se fonde sur des échanges assez courts, la réplique la plus longue revenant à Trivelin entre les lignes 32 et 37, lui conférant ainsi un rythme assez rapide, à l’image des dialogues oraux de la vie quotidienne. Le langage y est clair et le vocabulaire reflète totalement la langue de l’époque : vouvoiement entre les deux personnages et utilisation de verbes et de noms au sémantisme transparent. De même, les phrases sont relativement simples (sujet - verbe -complément) et, lorsqu’elles sont complexes, leur sens facilement compréhensible de par la construction traditionnelle des propositions coordonnées et subordonnées tandis que la ponctuation remplit pleinement son rôle de séparation des syntagmes : « Vous avez soupé hier si légèrement, que vous serez malade, si vous ne prenez rien ce matin. » (ligne 8), « Voyez, depuis deux jours que vous êtes ici, comment il vous traite » (ligne 32). Bien qu’énervée, Silvia ne déroge pas à cette simplicité dans ses interventions.

Par ailleurs, nous pouvons constater que les ingrédients indispensables à une bonne exposition théâtrale sont présents. Tout d’abord, que ce soit sur scène ou dans le discours, les personnages principaux apparaissent : Silvia est physiquement présente ; Arlequin, deuxième personnage principal, est évoqué à deux reprises (lignes 11 et 35) ; le Prince est aussi mentionné à plusieurs reprises sous diverses appellations (« votre souverain », ligne 20, « le maître », ligne 21, « prince », lignes 35 et 36, « il » à plusieurs reprises) et Trivelin, personnage aussi sur scène en compagnie de Silvia, est un personnage secondaire assez important. De même, leur implication dans la pièce et les relations qu’ils entretiennent sont clairement exprimées : « depuis deux jours », Silvia a été « enlevée » (ligne 27) par le Prince qui l’aime (ligne 20) et qui souhaite l’épouser (ligne 23). Mais Silvia, de son côté, aime Arlequin. Trivelin semble être présent comme messager du Prince, il doit faire partie de sa suite. En tous les cas, il est ici en son nom et tente de défendre sa cause auprès de Silvia. Ces personnages ont en outre la particularité d’être déjà familiers au public : à part l’allusion évidente à la commedia dell'arte liée au nom d’Arlequin, les personnages nommés de la scène (Arlequin, Trivelin et Silvia) étaient déjà présents dans Arlequin Poli par l’Amour. La colère de Silvia en ce début de représentation ajoute même du piment à la scène, le lecteur se laissant emporter au gré des arguments de cette jeune fille en colère qui trouve parade à tout ce que lui déclare Trivelin. Le spectateur se trouve en outre face aux thèmes de prédilection de Marivaux : l’amour impossible et l’amour entravé.        Le spectateur est ainsi directement au cœur de l’intrigue et peut se laisser aisément prendre au jeu de la pièce. La scène revêt donc toutes les caractéristiques de ce que le spectateur attend en entrant dans la salle du théâtre : elle engage l’action, détermine les personnages et les raisons de la « crise » créant ainsi une série d’interrogations sur leur avenir et sur le dénouement de la pièce. L’accumulation de syntagmes aux voies interrogatives et négatives, voire à la voie interro-négative, forme, aux sens strict et figuré du terme, le caractère problématique de ce qui arrive à Silvia et le questionnement qui en découle naturellement. Cependant, si ce texte possède toutes les formes du dialogue théâtral, facilement reconnaissable grâce aux répliques de chacun des personnages soigneusement identifiés au début de chacune de leurs interventions, pouvons-nous affirmer qu’il s’agit d’un réel dialogue, c’est-à-dire un échange dans lequel les intervenants s’écoutent les uns les autres, se répondent le cas échéant, et se comprennent ?

Le lecteur n’a pas besoin de lire la première phrase de la conversation entre Trivelin et Silvia pour connaître l’état d’esprit de cette dernière : la comparaison présente dans l’une des rares didascalies de Marivaux l’annonce d’emblée : « comme fâchée ». Cette irritation est d’ailleurs omniprésente. D’une part dans les didascalies (« impatiente » (ligne 4), « avec colère » (ligne 6), « plus en colère » (ligne 16)) mais aussi dans la figure dérivative de la « raison » par opposition à celui de la folie et de la haine. C’est Trivelin qui évoque en premier le mot « raisonnable » (ligne 3). Bien que ce soit pour s’opposer à la proposition de ce dernier, le terme est repris par Silvia « je ne veux point avoir de raison » (ligne 6), « je n’en veux point avoir » (ligne 7), « d’être plus raisonnable » (ligne 13). Ce que lui conseille Trivelin par le biais de la forme interro-négative (« Ne faut-il pas », ligne 3), c’est d’écouter sa raison et non son cœur et sa colère et ainsi se calmer. Mais Silvia refuse de s’ « assagir », préférant « devenir folle » (ligne 12). Elle utilise d’ailleurs des verbes au sémantisme très fort à l’encontre de Trivelin : « haïr » (lignes 9 et 11) « me font pitié » (ligne 39). Elle réfute tout ce qu’il lui propose (la forme négative omniprésente dans son discours le démontre), s’insurge de ne pas être écoutée et ne comprend pas que Trivelin ne soit pas choqué de sa présence contre sa volonté (« Force-t-on les gens », ligne 31). Pour ce faire, elle utilise l’ironie (« voilà mes petites résolutions » ligne 12, le mot « résolutions » se trouvant en opposition avec ses actes puisqu’elle ne veut faire qu’à son idée, ce que Trivelin ne trouve pas bon ) et la parodie : elle mime ce qu’elle dirait au Prince si celui-ci la questionnait au sujet de leur éventuel mariage des lignes 25 à 27 en utilisant le discours direct dans son propre discours. Ceci s’apparente à une mise en abyme, à la représentation dans la représentation, créant une énonciation encore plus complexe qu’elle ne l’est déjà au théâtre. Elle est tellement emportée qu’elle utilise des onomatopées (« crac », ligne 27), coupe la parole (ligne 19) et devient insultante, taxant Trivelin d’être un imbécile aveugle : « un enfant le verrait, et vous ne le voyez pas » (ligne 22), « des discours qui n’ont pas le sens commun, qui me font pitié » (ligne 39), « vous seriez tout aussi avancé de ne pas en avoir » (ligne 41).

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