Le verdict tombe. - Ma scoliose

<< Le verdict tombe. - Ma scoliose >>

Dans ma famille, les problèmes de santé sont quasi inéxistants, Plus jeune, j'étais le genre de personne qui pensait que le mal arrivait toujours aux autres et qu'il ne pouvait pas me toucher.

Pourtant, un jour, lorsque j'étais allongée sur le canapé, maman remarqua quelque chose d'étrange sur mon dos, elle vit une bosse du côté droit de mon dos. Elle était dans tous ses états et moi je ne comprenais pas, comment est-ce qu'une bosse pourrait être quelque chose de grave ? Mais ce fut le cas. Je me retrouvai là, dans la salle d'attente de l'hôpital à attendre la réponse à cette question. Une scoliose. Je ne compris pas tout de suite, ça ne me semblait pas si grave que ça, alors pourquoi est-ce que maman pleurait ? Pourquoi le docteur parlait-il de corset ?

Dans la voiture, maman m'expliqua, C'est alors que je me mis à pleurer, ça m'avait anéanti. C'est là qu'on voit qu'on s'était trompé lorsqu'on pensait que rien ne pourrait jamais nous arriver à nous. Alors, je perdis cette invincibilité dont je me croyais dotée. Le traitement commença, et par traitement, je parle évidemment de la seule chose qu'on pouvait faire à ce stade ; le corset. Cet objet que je maudirais toujours, cet objet en plastique que vous mettez autour de votre dos et qui vous empêche de vous baisser, cet objet qui attire l'attention à l'école lorsqu'on l'enlève pour aller aux toilettes ou lorsque quelqu'un vous touche et le sent, cet objet que j'ai fini par retirer chaque matin et que je cachais chez une amie avant de partir à l'école.. Cet objet qu'aujourd'hui encore je devrais porter mais que j'ai rangé dans le grenier. Je ne trouve pas que celui-ci m'ait aidé, ma scoliose s'est accentuée de 20° en 3 ans. Le docteur m'avait dit qu'elle arrêterait très vite sa course, ce ne fut pas le cas. Il finit donc par me dire que si elle continuait à se dégrader, je devrais me faire opérer.

Je vais mieux maintenant, ma scoliose ne se dégrade plus, elle stagne. J'ai échappé à l'opération. Mais le pire ce ne fut pas cette scoliose, ni ce corset que je déteste, ce fut la douleur de se réveiller le matin et de ne plus se sentir invincible mais de se sentir vulnérable. Finalement, par rapport à ça aussi je vais mieux, j'ai combattu ce sentiment de vulnérabilité et je suis redevenue la petite fille courageuse et invincible que j'étais autrefois.

...