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Le régime militaire de Pinochet (1973-1990): Peut-on voir dans le régime instauré par Pinochet une forme de système totalitaire ?

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Par   •  14 Mars 2012  •  1 870 Mots (8 Pages)  •  2 250 Vues

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Le régime militaire de Pinochet (1973-1990)

Introduction :

1930-1970 : Accord démocratique chilien. Fermeté exceptionnelle pendant 40 ans.

Evolution démographique, urbanisation, moyen de communication de masse, développement du système éducatif : moderne intégration sociale

Gauche imprégnée d’une idéologie révolutionnaire, esprit guévariste inspiré de la révolution cubaine et keynésianisme sauvage dans ses conceptions économiques. Projet mené sans profiter de la majorité électorale et institutionnelle indispensable. L’Unité populaire ne fait rien de sérieux pour élargir sa base de soutien.

Crise politique qui aboutit donc au fameux 11 septembre 1973.

Problématique : Peut-on voir dans le régime instauré par Pinochet une forme de système totalitaire ?

I) L’arrivée au pouvoir et la mise en place du régime

1) L’année 1973 et le coup d’Etat

Le général Pinochet n'est pas l'organisateur du coup d'État du 11 septembre 1973, contrairement à ce qu'il a toujours affirmé. La carrière de Pinochet, militaire plutôt terne, avait été surtout marquée par son respect obséquieux des pouvoirs en place. Quand, en mai 1973, Allende le choisit comme chef d'état-major de l'armée de terre, c'est parce qu'il ne doute pas de sa fidélité aux institutions.

Analyse de la crise de 1973 : épuisement d’un accord socio-économique et demande sociale autoritaire dont s’est nourri le coup d’Etat sur lequel le régime s’est largement reposé.

Juin 1973 : la Chambre des députés vote un accord majoritaire déclarant le gouvernement inconstitutionnel : revient presque à solliciter l’intervention militaire

Grèves, manifs de rue, économie bouleversée : inflation qui atteint 350% du PIB en 73.

Décalage entre l’offre éco et la demande sociale.

Beaucoup de monde cherchait une issue, issue extraconstitutionnelle : demande d’autorité.

Mais sentiment de crise plus aigu que la crise elle-même. Mais la profondeur de cette crise explique en quelque sorte la réussite du coup d’Etat et sa longévité.

Après 40 ans, les militaires interviennent pour la première fois (depuis 1925). Mais pour une longue durée. Regardées de haut pendant 40 ans, les Forces Armées revenaient sur scène pour sortir le pays d’une longue décadence.

Radicalité disproportionnée du coup d’état de 1973 : palais présidentiel en ruine, mort d’Allende et de ses collaborateurs, emprisonnement des cadres de l’UP et mise en camp de concentration.

Critère du régime totalitaire : création d’un mythe autour de ce coup d’état. Pinochet dira : « On se souviendra toujours du 11 septembre comme d’une date dans l’histoire du pays. C’est comme la naissance d’un fils. Cela fait partie de l’histoire de la famille. »

2) La répression et l’acceptation

Le but n’était pas d’obtenir une adhésion active de la population, mais une adaptation, une obéissance, un conformisme passif, une soumission à l’ordre imposé. Et ce part la force et non par une irradiation idéologique

POLITIQUE D’EXCLUSION : élimination physique, disparitions, exil, exclusion massive (30%) de professeurs, d’artistes…

Censure, interdiction de chansons, de pièce de théâtre, dans les médias. Ségrégation

La société est privée d’espaces publics, monopolisés par l’Etat. Elle est condamnée au privé : mort lente des acteurs sociaux.

Rôle de la télévision étatique qui se dit « le point de rencontre de tous les chiliens. »

Etat présent dans la presse et dans l’université. L’intelligentsia de droite s’est laissé entrainer par le credo néolibéral.

Voici les principales affaires répertoriées de sources judiciaires:

- Premières exécutions: des centaines de personnes sont fusillées sans sommation après le putsch, pendant l'état de siège et le couvre-feu.

Elimination des dirigeants et opposants reconnus :

- "Caravane de la mort": en octobre 1973 une centaine de syndicalistes et de dirigeants de gauche détenus sont enlevés et exécutés par une unité militaire surnommée la "Caravane de la mort".

- Assassinat de Prats: le prédécesseur de Pinochet à la tête de l'armée, attentat contre Leighton, le dirigeant démocrate-chrétien en exil en Italie, assassinat de Letelier, ex-ministre des Affaires étrangères socialiste, "Opération Colombo": série de meurtres de 119 opposants en 1975, maquillés par les services secrets du régime en règlements de compte interne entre factions de gauche.

- "Opération Condor": plan concerté des dictatures sud-américaines pour éliminer leurs opposants y compris en autorisant les services secrets à passer les frontières pour assassiner leurs cibles.

- "Villa Grimaldi": nom d'une prison secrète de la DINA où furent torturés plus de 4.500 opposants au régime, dont 226 disparurent sans laisser de trace.

Critère du régime totalitaire : terreur exercée sur la population. Sur les opposants au régime en premier lieu avec naturellement abus et paranoïa. Mais pas à caractère raciste ou social.

II) La politique du régime

« Dans ce pays, pas une feuille ne bouge sans que je le sache. »

1) La fin de la politique ?

Le régime fait appel à deux modèles : le militaire (ce qui maintient le pouvoir), et le modèle autoritaire-libéral

Stigmatisation des politiques. Le but unique est la fin de la politique (à travers la répression et le marché).

Place décisive de la répression : punition, mise en garde. Arbitraire, elle agit par surprise, crée un climat d’insécurité et de peur qui fait de la société une proie facile de l’Etat.

Le général Pinochet réunit

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