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Biographie de Voltaire (1694-1778)

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Par   •  5 Janvier 2015  •  Analyse sectorielle  •  2 880 Mots (12 Pages)  •  898 Vues

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Biographie synthétique de Voltaire (1694-1778). François-Marie Arouet, dit Voltaire, écrivain, poète, dramaturge, essayiste, historien et philosophe, incarne presque à lui seul le siècle des Lumières.

François-Marie Arouet, célèbre sous le nom de Voltaire, naquit Paris, en 1694. Il était fils d’un notaire et vint au monde si chétif, qu’on fût obligé de différer son baptême pendant neuf mois. Il eut pour parrain l’abbé de Chateauneuf, homme impie sous l’habit de prêtre ; ce fut lui qui donna à ce jeune enfant, à peine âgé de trois ans, les premières notions d’incrédulité, en lui faisant balbutier un poème impie ; ces impressions furent ineffaçables.

 

L’élève Arouet

 

Le jeune Arouet fut placé à l’âge de dix ans au collège des jésuites, où il se fît remarquer par son amour pour l’élude. Les Révérends Pères se laissaient charmer par son esprit précoce. L’un d’eux, émerveillé, lui prédit, en l’embrassant, qu’il serait un grand homme ; un autre, effrayé de la hardiesse de ses idées et de ses railleries, s’écria, un jour, en le secouant par le collet : « Malheureux, tu seras, en France, l’étendard de l’incrédulité ! » L’un et l’autre ne se trompaient point.

 

Au sortir du collège, Arouet retourna au sein de sa famille. Son père, qui voulait en faire un magistrat, lui fit étudier le droit. L’abbé de Chateauneuf, son parrain, le présenta dans les salons brillants qu’il fréquentait ; il y fut accueilli, caressé, choyé par l’élite des courtisans ; là, il se lia avec le marquis de La Fare, l’abbé de Chaulieu, le prince de Conti, le duc de Vendôme, le maréchal de Villars, la duchesse du Maine, tous gens d’esprit, mais d’une grande licence de mœurs. L’abbé de Chateauneuf le présenta aussi chez la fameuse Ninon de Lenclos ; le jeune Arouet, qui avait déjà publié quelques vers, récita devant elle plusieurs pièces de sa composition ; elle fut si charmée de son esprit, qu’elle lui légua une somme de deux mille francs pour acheter des livres. Ce fut là son premier succès.

 

Mais cette vie dissipée des salons nuisait aux progrès du jeune homme dans ses études de droit. D’ailleurs, il ne paraissait avoir aucun goût pour la procédure ; on l’avait souvent surpris griffonnant des vers sur le papier timbré au lieu de transcrire des copies. Le père d’Arouet était loin de s’accommoder des goûts frivoles de son fils : parfois il parlait de l’envoyer en Amérique ; enfin, irrité du peu de cas que le jeune homme faisait de ses remontrances, il le déshérita et le chassa de la maison paternelle.

 

Ainsi abandonné à lui-même, il se livra sans frein à ses passions, et se fit bientôt remarquer dans les salons par la légèreté de ses mœurs, et surtout par la causticité de son esprit. À la mort de Louis XIV, il circula d’odieux pamphlets contre la mémoire du feu roi et contre les principaux personnages de la cour. Le jeune Arouet fut accusé d’avoir fait de ces pamphlets ; cette accusation reposait sur le simple indice donné par le dernier vers de la pièce : « J’ai vu ces maux, et je n’ai pas vingt ans. »

 

Quoique innocent, il fut mis au Châtelet, où il resta plus d’une année. C’est là qu’il composa sa tragédie d’Œdipe et les deux premiers chants de la Henriade. Le régent, convaincu enfin de son innocence, le fit sortir et voulut le voir ; charmé de son esprit, il lui accorda même une gratification, en lui disant : « Soyez sage à l’avenir, et j’aurai soin de votre fortune. — Je remercie Votre Altesse, lui répondit le jeune poète, de ce qu’elle veut bien se charger de ma nourriture ; mais je la prie de ne plus se charger de mon logement. »

 

Le littérateur Voltaire

 

C’est après sa sortie du Châtelet que le jeune Arouet échangea son nom de famille contre celui do Voltaire, qu’il devait rendre si célèbre : c’était le nom d’une terre appartenant à son père.

Il débuta dans la carrière littéraire par la tragédie d’Œdipe (1718) qu’il venait d’achever au Châtelet. Depuis Corneille et Racine on n’avait rien vu sur la scène de plus émouvant et de plus admirable que cette pièce. Il est vrai que le jeune poète avait emprunté ses plus belles inspirations à la tragédie de Sophocle, qu’il eut le tort de décrier plus tard.

 

Après Œdipe, Voltaire fit représenter Marianne (1721), qui n’eut aucun succès. Loin de se laisser décourager par cet échec, le poète redoubla de travail ; il se retira quelque temps à la campagne et y acheva la Hendriade. Avant de livrer cette épopée au public, il voulut avoir l’avis de ses amis : de nombreuses observations lui ayant été faites sur le sujet, le plan, les caractères et le style de ce poème, Voltaire ne put cacher son mécontentement, et de dépit, il jeta son épopée au feu. L’un de ses amis se précipita sur le foyer, brûla ses manchettes et sauva le manuscrit. Le succès de la Henriade fut immense, non seulement en France, mais en Europe ; ce poème a beaucoup contribué à populariser le nom de Henri IV.

 

C’est au milieu de la gloire que lui valut cet ouvrage, qu’une dispute qu’il eut avec un des grands de la cour força Voltaire à quitter subitement la France, et à chercher un refuge en Angleterre. Il dinait un jour chez le duc de Sully avec le chevalier de Rohan : une discussion s’éleva parmi les convives ; Voltaire soutint avec chaleur son opinion ; le chevalier, blessé de rencontrer un contradicteur, demanda quel était ce jeune homme qui parlait si haut. « C’est, répondit Voltaire, un homme qui ne traine pas un grand nom, mais qui sait honorer celui qu’il porte. » Le chevalier se leva furieux et sortit. Quelques jours après, il se vengeait par un lâche guet-apens, et faisait bâtonner Voltaire par ses gens, à la porte de Sully, où le poète venait de diner. Fou de colère, l’insulté demanda en vain justice. Il s’enferma alors pondant trois semaines, apprit l’escrime et l’anglais, puis il envoya un cartel au duc de Rohan ; le duc, croyant se déshonorer en se battant avec un poète, refusa le duel et obtint même du régent une lettre de cachet contre le jeune téméraire. Celui-ci fut enfermé pendant six mois à la Bastille, et n’en sortit que sous condition de quitter

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