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Biographie de François Furet

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Par   •  5 Janvier 2012  •  1 344 Mots (6 Pages)  •  1 371 Vues

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Issu d'une famille bourgeoise, son père exerçant la profession de banquier, François Furet entreprend des études secondaires au lycée Janson-de-Sailly. Élève brillant, il commence des études à la Faculté des Lettres et à la Faculté de Droit de Paris mais, atteint de tuberculose, il doit cesser ses études en 1950. Jusqu'en 1954, il passe plusieurs mois en sanatorium dans les Alpes, puis en convalescence au centre de post cure de la Fondation de France, rue Quatrefages à Paris. Sous son impulsion très énergique, Quatrefages devient le centre d'une cellule des étudiants communistes recrutant tout ce que le quartier latin produira de plus brillant, depuis les normaliens tels Emmanuel Le Roy Ladurie jusqu'aux étudiants étrangers tel le docteur Vinh, futur ministre de la santé de la République socialiste du Viêt Nam.

Brillamment reçu à l'agrégation d'histoire en 1954, François Furet est ensuite nommé professeur de lycée à Compiègne où il enseigne jusqu'en 1955, avant d'être muté à Fontainebleau. En 1956, il entre au CNRS afin d'entreprendre des recherches sur la Révolution française.

Furet est aussi, très tôt, un militant politique. Membre du Parti communiste en 1947, il publie dans la Nouvelle critique, avec Annie Kriegel et d'autres, un article dénonçant Ernest Labrousse comme le complice de Léon Blum, « plat valet des Américains », sous le pseudonyme de Jacques Blot1. En 1959, il quitte le PC, puis participe à la fondation du PSU en 1960. Conseiller d'Edgar Faure après mai 1968, il est aussi en parallèle journaliste à France-Observateur, (le futur Nouvel Observateur). En 1995, François Furet publiera Le Passé d'une illusion (dont le titre est une allusion à l'ouvrage de Sigmund Freud, L'Avenir d'une illusion) qui analyse sans concessions le courant communiste du xxe siècle, en croisant deux niveaux, son propre cheminement militant et sa connaissance approfondie de la Révolution française.

En 1960, Furet entre à l'École pratique des hautes études puis en 1975 à l'EHESS où il mènera la majeure partie de sa carrière. Il en est le président de 1977 à 1985, date où il part aux États-Unis pour enseigner, notamment à Chicago. Ces activités en Amérique du Nord lui valent de recevoir un diplôme honoris causa de l'université Harvard.

Penser la révolution française[modifier]

Spécialiste du xviiie siècle, Furet a marqué, par son ouvrage La Révolution française publié en 1965 avec la collaboration de son beau-frère Denis Richet, une rupture épistémologique majeure dans la recherche historique sur cette période. Après plusieurs décennies où la Convention et le Comité de salut public mobilisent la plupart des recherches universitaires, ce livre se place résolument dans une perspective plus large, dépassant le cap de Thermidor, habituellement considéré par les historiens qui l'ont précédé, Aulard, Mathiez, Lefevbre, Soboul, comme le terme des événements de la « Grande Révolution ».

Ce choix de rééquilibrer l'analyse de la période révolutionnaire en y intégrant la Convention thermidorienne et le Directoire n'est pas anodin. Furet prend à contrepied les théories admises par les historiens marxistes. Pour ces derniers, Soboul et Lefebvre principalement, la Révolution française est d'abord une expression de la révolte des masses populaires, à l'exemple du mouvement jacobin soutenu par l'avant-garde des sans-culottes qui disparaît après le 9-Thermidor.

À l'inverse, non sans susciter des polémiques dans le monde universitaire français, François Furet défend l'idée d'une révolution des élites qui aurait « dérapé » en 1793. La confiscation violente du pouvoir par les masses durant la Terreur aurait perturbé le cours pacifique d'une modernisation sociale menée « par le haut » à partir de 1787. Il approfondira ces réflexions dans son ouvrage, Penser la Révolution française, publié en 1978, notamment en redécouvrant les travaux d'Augustin Cochin que l'historiographie avait largement oublié après sa mort en 1916, non sans revenir sur la thèse du dérapage, relevant les prémices de la Terreur dès 1789 et percevant « une possible consonance de la Terreur avec la Révolution tout entière ». Dans sa synthèse La Révolution, 1770-1880, envisageant le temps long, il montre les continuités entre l'Ancien Régime et la Révolution, dont le long processus ne prend fin qu'avec l'arrivée au pouvoir des républicains opportunistes, qui séparent la démocratie de la révolution et refusent de sacrifier la liberté individuelle aux nécessités historiques.

Le Passé d'une Illusion[modifier]

Fondateur, avec d'autres, de la fondation Saint-Simon, Furet a aussi présidé l'Institut Raymond-Aron, autant d'activités qui lui ont permis d'élargir son champ de recherches et de réflexions. La variété et le volume de ses travaux lui ont valu d'obtenir de nombreux prix : le prix Alexis de Tocqueville en 1991, le prix européen des Sciences sociales et le prix Hannah Arendt de la pensée politique en 1996 tandis que

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