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Biographie de David Olère

Fiche : Biographie de David Olère. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Février 2013  •  Fiche  •  1 053 Mots (5 Pages)  •  2 817 Vues

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David Olère naît le 19 janvier 19021,2 dans une famille juive de Varsovie, d'un père médecin et d'une mère sage-femme. Il montre un talent précoce envers la peinture et entre à 13 ans à l'école des Beaux Arts de Varsovie, en dépit de son jeune âge et du numerus clausus à l'encontre des Juifs. Il obtient une bourse et quitte la Pologne pour Berlin, trois ans plus tard. Il y est engagé par Ernst Lubitsch à l'Europäische Film Allianz (Alliance européenne du Film) comme peintre, maquettiste et décorateur de studio.

En 1923, il émigre à Paris, s'installe à Montparnasse, fréquente de nombreux artistes, travaille comme affichiste à Paramount Pictures et enseigne à l'académie de la « Grande Chaumière. » Il épouse en 1930 Juliette Ventura, dont il a un fils, Alexandre. Naturalisé français en 1937 sous le nom de David Olère, il est mobilisé en 1939 au 134e d'infanterie. Après sa démobilisation, il perd son emploi, la Paramount fermant ses portes, et est astreint au statut des Juifs instauré par le régime de Vichy.

Le 20 février 1943, David Olère est arrêté par la police française lors d'une rafle à domicile. Le 2 mars, il est déporté de Drancy vers Auschwitz avec 1000 Juifs, par le convoi no.493. Matricule 106144, il est choisi pour faire partie du Sonderkommando, le « commando spécial » dont le rôle principal est de sortir les corps des chambres à gaz et de récupérer sur leurs cadavres tout objet de valeur avant de les enfourner dans les crématorium, manufacturés par la firme Topf und Söhne. Les membres des Sonderkommandos, bien que relativement mieux traités que les autres prisonniers du camp à cette époque, étaient régulièrement gazés eux-mêmes dans l'espoir d'éviter toute possibilité de transmission d'informations sur la nature de l'extermination menée à Birkenau. Artiste, David Olère échappe à ce sort en calligraphiant des lettres de SS, et en les décorant de dessins. Il retient de nombreux lieux, moments et expériences du camp, confirmés par les divers témoignages qui seront trouvés par la suite (photos de SS, manuscrits enterrés d'autres membres de Sonderkommando, témoignages de survivants). Pratiquant le polonais, le français, l'anglais et l'allemand, il sert également d'interprète aux Allemands qui, sentant la défaite poindre, n'hésitent pas à capter les nouvelles de Londres diffusées par la BBC. Il y apprend la libération de Paris et Strasbourg.

David Olère réussit, comme d'autres membres du dernier groupe de Sonderkommando, à se mêler aux autres prisonniers du camp lors de l'évacuation de Birkenau et Auschwitz le 18 janvier 1945, et part pour une marche de la mort jusqu'au camp autrichien d'Ebensee. Il ne sera libéré par l'armée américaine que le 6 mai. Revenant à Noisy-le-Grand, il ne nourrira plus son art (dessins, peintures et sculptures) que dans une perspective de témoignage. Ce sera son seul moyen de supporter l'horreur vécue et sa seule motivation à survivre.

Ses œuvres sont considérées comme un témoignage visuel de première importance. Il meurt, selon son fils Alexandre, épouvanté par la naissance des thèses négationnistes, qui n'hésitent pas à mettre son propre témoignage en doute.

Œuvres[modifier]

Olère a dessiné de 1945 à 1962. Ses dessins sont parfois les seuls documents visuels que nous possédions. Lorsque des photos d'époque faites par des SS ont été trouvées plus tard (comme celles de la salle des fours ou celles des bâtiments du crématoire) ou des plans de ce bâtiment, ils s'est avéré qu'ils étaient superposables aux dessins de David Olère, qui étaient d'une précision d'architecte. Il fournit par exemple des plans en coupe de ces installations, détruites peu avant l'évacuation du camp, afin d'expliquer comment fonctionnent les usines de mort nazies. Bien qu'appelé à dessiner pour des SS (il se montre sur l'un de ses dessins en train de réaliser une marine sur un abat-jour de peau), il ne pouvait évidemment pas réaliser de croquis sur place.

Il se représente souvent dans ses dessins, identifiable à son matricule. Outre les scènes de la "Selection" et du gazage, pouvant porter sur des groupes ou des individus, il a dessiné son travail dans les mines (après l'évacuation de Birkenau), et des scènes de prière, ayant rapidement croqué une étoile de David et une figure de Jésus sur du papier d'emballage pour ses camarades de baraque lors du dernier hiver passé à Auschwitz (un dessin représente les Juifs et les Chrétiens priant, pendant qu'un prisonnier fait le guet, cette activité étant, comme beaucoup d'autres interdites).

Pascal Croci le mentionne dans sa bande dessinée sur Auschwitz qui évoque elle aussi les membres du Sonderkommando.

Notes et références[modifier]

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