Alexandre II : Le Tsar Libérateur

ALEXANDRE II

1855-1881

Le tsar libérateur

Alexandre a reçu une brillante éducation : parlait 5 langues, connaissait l’histoire, la géographie, les mathématiques, les sciences, la logique, la diplomatie, l’économie, la philosophie et l’art militaire. A commencé à participer, avec son père, aux affaires de l’Etat dès 18 ans. De caractère, Alexandre était doux et sentimental, défendait son point de vue, mais baissait facilement les bras lorsque des obstacles se présentaient.

Alexandre II hérite de la guerre de Crimée lorsqu’il monte sur le trône. Cette guerre était une lutte entre la Russie, la Grande-Bretagne et la France qui, toutes trois, voulaient garantir leur influence sur l’empire ottoman en déclin. La Russie désirait surtout neutraliser la Turquie et conserver un passage entre la mer Noire et la mer Méditerranée. Toutefois, les deux autres puissances redoutaient la politique expansionniste de la Russie.

Cette guerre se solde par un lamentable échec de la Russie, qui met en lumière son état d’arriération et son incompétence dans plusieurs domaines (voir plus loin). La Russie avait besoin de changements. L’effondrement du système financier et son isolation sur la scène internationale la menaçaient de perdre son statut de grande puissance.

Alexandre ouvre des négociations de paix qui aboutissent au Traité de Paris en 1856. Compte tenu du déclin de son influence en Europe, la Russie doit céder la Bessarabie à la Moldavie (vassale de l’Empire ottoman), accepter la neutralisation de la région environnant la mer Noire, elle perd des régions proches de la frontière balkanique, ses droits de navigation sur la mer Noire, son droit de passage en Méditerranée et sa protection des chrétiens orthodoxes en territoire ottoman.

Outre ces pertes territoriales, la guerre de Crimée a de nombreuses conséquences internes :

- Remise en cause du prestige du tsar à l’intérieur comme à l’extérieur du pays suite à la désastreuse performance de son armée

- Crise économique et mécontentement général dus aux impôts de guerre très lourds pesant sur la population urbaine. Des manifestations populaires ont lieu à Moscou. Alexandre mentionne déjà la possibilité d’abolir le servage

- Prise de conscience douloureuse de l’état d’arriération économique de la Russie par rapport aux autres puissances de l’Ouest, et de l’absence de compréhension du lien entre progrès économique, prouesses militaires et prestige sur la scène internationale.

L’abolition du servage

En 1860, la société russe était encore essentiellement agraire, mais elle était mûre pour des réformes politiques, sociales et économiques. Au moment où Alexandre arrive au pouvoir, de nombreuses réformes s’enchaînent. Lui-même assurera un grand nombre de réformes, dont la plus spectaculaire est l’abolition du servage.

« Mieux vaut réformer par « en haut » que d’attendre une révolution par « en bas » ». Sa formule donne l’impulsion à l’abolition du servage, en 1861. Néanmoins, l’abolition formelle du servage n’empêcha pas certains traits caractéristiques de l’ordre ancien de subsister jusqu’au début du 20è siècle.

- Les

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