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Un fait scientifique une fois établi est-il synonyme d’une loi scientifique ?

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Par   •  15 Mai 2019  •  Commentaire de texte  •  1 614 Mots (7 Pages)  •  684 Vues

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Dissertation sur le sujet : Un fait scientifique une fois établi est-il synonyme d’une loi scientifique ?

        La Terre tourne autour soleil : c’est un fait scientifique. La science nous fournit des lois qui décrivent avec précisions le mouvement des corps célestes, en l’occurrence, la loi de l’attraction universelle Newtonienne vient expliquer ce fait.

        Le fait scientifique à en commun avec la loi scientifique une fonction d’unification de phénomènes apparemment différents. La loi de l’attraction universelle explique à la fois les phénomènes de révolution céleste et de la pesanteur terrestre ; le fait que la Terre décrive un mouvement de rotation à la fois sur elle-même et autour du Soleil explique des phénomènes divers, comme les changements de saisons ou les modifications des heures de coucher et de lever du soleil. Peut-on pour autant affirmer qu’un[1] fait scientifique une fois établi est synonyme d’une loi scientifique ?

        Au reste comment s’établit un fait scientifique comme la révolution des planètes ? Si effectivement le fait scientifique est synonyme de loi scientifique comment peut-il s’établir un fait nouveau contredisant un ancien ? Car après tout, la loi est là pour être respectée, non enfreinte. Dans le cas contraire, id est la condition : un fait scientifique ne peut pas constituer une loi scientifique, ne serait-elle pas nécessaire à un progrès scientifique ? Cette dernière interrogation en appelle une autre, celle du statut de la loi scientifique, est-elle éternelle ? En d’autres termes, les scientifiques pensent-ils que les lois qui régissent leurs sciences ne seront jamais réfutées ? Et si une loi est effectivement réfutée, cela veut-il dire que les faits liés à cette loi sont eux aussi remis en question ? De manière générale, quel rapport un scientifique doit-il entretenir avec la loi de sa science ?

        D’abord, on montrera qu’un fait scientifique peut constituer une loi scientifique ; ensuite, nous verrons cependant que lorsque le fait est synonyme de loi, la loi peut s’avérer mauvaise ; enfin, on avancera que la défiance envers la loi peut produire des faits scientifiques révolutionnaires.

        Un fait scientifique peut se généraliser en une loi scientifique. Une fois qu’il est établi avec certitude, une universalisation de ce fait peut être considéré comme le synonyme d’une loi scientifique.

        Pour Aristote, la Terre est immobile, il le prouve d’ailleurs très bien ; en effet, lorsque l’on lâche une pomme du haut d’un arbre, elle tombe à la verticale ; or, si la Terre était mobile, entre le moment où l’on lâche la pomme et le moment où la pomme touche le sol, comme la Terre se déplace, la pomme ne tomberait pas à la verticale du point où elle a été lâchée. Une preuve par l’absurde valable logiquement. Au XVIe siècle, Giordano Bruno réalise quasiment la même expérience, à la différence qu’il laisse tomber un objet non du haut d’un arbre, mais du haut d’un bateau. Il constate que l’objet tombe au pied du mât. Il semblerait que la preuve fournit par Aristote soit fausse. Quelque temps plus tard, Galilée réalisa l’expérience bien connue, lui aussi à bord d’un bateau, dont la conclusion : « Le mouvement est comme rien » rejoint le résultat de l’expérience de Bruno. Nous avons ici un fait scientifique observé et établi entre autres par Bruno et Galilée que Newton formalisera et généralisera dans ses Principia dans la loi de l’attraction universelle. Ce qu’on appelle aujourd’hui les lois de mécanique classique sont en ce sens synonyme des faits établi par Copernic, Galilée, Kepler, etc.

        Seul un fait dont l’établissement provient de l’expérience suivant une méthode scientifique peut être synonyme d’une loi scientifique. Le fait que la Terre soit immobile, fait établi par Aristote, – très bien établi même, dans le sens où la preuve d’Aristote a convaincu nombre de savants durant près de deux millénaires, – a lui été infirmé par la loi universelle de la gravitation.

        Tant que le fait construit par la raison, – bien que considéré comme établi, n’est pas vérifié par l’expérience, il ne peut être synonyme d’une loi scientifique correcte.

        Jusqu’au XVIIe siècle, les savants ne distinguent pas encore parfaitement les notions d’accélération, de vitesse, de force et d’énergie. Par exemple l’impetus est un fait scientifique encore au XVIe siècle. Expliquons l’impetus : pour Aristote, il existe deux types de mouvements dans l’univers, les premiers sont dits naturels, ce sont par exemple ceux de l’air et du feu qui vont naturellement vers le haut ou ceux de l’eau et de la terre qui vont naturellement vers le bas, ces éléments ont ce type de mouvement, car ils retournent vers leurs origines ; les seconds sont dits violents, cela peut être par exemple la marche d’un homme, ou le mouvement de chute d’un corps. Ces derniers existent dès lors qu’une force s’applique, si elle ne s’applique plus, le mouvement n’existe plus. Mais alors, pourquoi lorsque l’on lance un objet devant soit, il suit une trajectoire parabolique plutôt que d’immédiatement tomber à la verticale ? C’est à cause de l’impetus, cette théorie élaborée par différent savant à différentes époques vient répondre à cette interrogation. Elle nous explique lorsque l’on lance un projectile, on le charge d’une impulsion qui va décroissante en fonction du temps ce qui explique que l’objet finit par tomber de plus en plus vite. La charge étant initialement insufflée à l’objet, la nature de son mouvement est bien violente et suit donc la loi aristotélicienne. Nous avons ici un fait savamment établi, – tellement bien établi qu’il a fallu près de deux millénaires pour le déloger de sa place,- qui a réclamé un autre fait, l’impetus, car il ne suffisait pas à expliquer la réalité physique. C’est en somme un fait essentiellement contraire à ceux établis par Bruno et Galilée que nous avons vu précédemment, car ceux-ci ont permit à Newton de s’appuyer dessus pour énoncer les lois de la mécanique, et ainsi de les généraliser et de les unifier sous les mêmes lois. L’impetus est bien un fait qui a été établi, car il était considéré comme vrai par la majorité des savants durant une très longue période, mais il est postérieur à la loi des mouvements aristotélicienne. C’est le fait scientifique qui doit amener la loi scientifique et non le contraire. La loi doit unifier les faits, c’est elle qui doit être postérieure au fait ; si c’est au contraire des faits qui sont avancés a postériori pour que la loi fonctionne malgré l’expérience du réel, c’est que la loi n’a pas une grande valeur scientifique.

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