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Dissertation théâtre, un cri.

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Par   •  13 Janvier 2016  •  Cours  •  1 281 Mots (6 Pages)  •  1 357 Vues

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Dissertation bac blanc (plan détaillé)

         « Le théâtre rassemble des gens venus écouter un cri qui va les bouleverser », Wajdi Mouawad, entretien sur evene.fr, juin 2009. Vous commenterez et discuterez la vision du théâtre que propose ici Wajdi Mouawad, auteur, metteur en scène et comédien.

I/ Le théâtre, lieu d’une émotion collective et partagée

1/Une expérience qui rassemble un public… (Le lien social)

        Lieu de déplacement : on va au théâtre, en un lieu de rendez-vous, de rencontres. C’est une occasion de rassemblement populaire. Les spectateurs assistent ensemble à la représentation, et forment le public. C’est un moment de partage et un art du vivant : « Le théâtre est un endroit vivant, où tout le monde-comédiens, spectateurs-est vivant » (Début de la citation de Mouawad en cours d’analyse). Depuis l’Antiquité jusqu’au Théâtre populaire théorisé par jean Vilar, assister à une représentation théâtrale, c’est trouver une forme d’unité, c’est assurer la cohésion sociale.

« Le Théâtre reste la dernière expérience collective. » selon Laurent Terzieff.

Au XXIe siècle, c’est parfois, les acteurs qui se déplacent : cas du théâtre en appartement pour la représentation de petites formes, ce qui accentue une forme de convivialité. Des acteurs viennent bien aussi au lycée…

2/… venu écouter un cri qui s’élève de la scène

Le public regarde (Etymologie de théâtre et spectateurs) et écoute (En anglais, le public : the audience) un acteur, des acteurs qui incarnent (Rôle du corps) et mettent en voix sur un espace (La scène) dans un décor. C’est la mise en scène.  Le 4e mur est parfois franchi pour accentuer l’échange avec le public. Dans la mise en scène récente (2013) du drame romantique de Musset, Lorenzaccio, Michel Belletante montre le héros éponyme interpellant avec véhémence le public avant de commettre son meurtre.

Le comédien joue de sa voix : timbre, volume, hauteur, ampleur, intonation, diction et accentuation et pousse, articule un cri (interjection, exclamation, apostrophe) de douleur de colère, de protestation, d’indignation : « Il y a une colère, une étrange et brusque fureur qui grandit en traversant mon corps et va produire un cri. » (Adaptation théâtrale du roman de Henry Bauchau, Le Cri d’Antigone)

3/Un cri qui le bouleverse

Le public partage l’émotion vécue par le personnage, y est confronté, la vit par procuration dans un phénomène cathartique de purification des passions, dans une forme de défoulement censé annoncer un apaisement, une anesthésie. Mais l’adhésion à l’émotion est si parfois forte que le remède cathartique peut ne pas fonctionner et le spectateur restera bouleversé. Il ne sortira pas indemne du théâtre, et surtout pas guéri. Peut-être durablement blessé par la gravité insoutenable du cri proféré…. Ce peut être un cri de douleur : dans Britannicus Agrippine est désespérée par la monstruosité de son fils Néron, qui vient d’empoisonner son demi-frère Britannicus, et elle craint pour sa propre vie : « « Ta main a commencé par le sang de ton frère ; / Je prévois que tes coups viendront jusqu’à ta mère. » Cri de révolte de Stepan (Les Justes,), pour qui la fin justifie les moyens : « Stepan, violemment.- Il n’y a pas de limite. La vérité est que vous ne croyez pas à la révolution… ». Cri de douleur dans la pièce de Bond: « La Femme.- A l’aide ! […] Ma jambe ! Elle se brise ! ».

II/Le théâtre, la voix de l’enchantement ou le cri de ralliement ?

1/Des formes d’expression riches, variées et nuancées

Du cri (qui n’est après tout qu’une modalité de la parole)au chuchotement, de la plainte au gémissement, des confidences au murmure en passant par le souffle, du monologue à l’aparté en passant par le dialogue… , le théâtre est « bruit et fureur « : La vie […] : une fable/Racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur,/Et qui ne signifie rien. », Macbeth, Shakespeare

Et en effet, que ce soit Figaro qui se lamente, persuadé que sa fiancée a l’intention de le tromper : «O femme! femme! femme! Créature faible et décevante! », que ce soit Dom Juan qui gronde Sganarelle« Ah! Rencontre fâcheuse. Traître, tu ne m'avais pas dit qu'elle était ici elle-même. », ou Hermione, folle de rage amoureuse, dans Andromaque de Racine,  qui se répand en invectives que ce soit lorsqu’elle ordonne à Oreste de tuer Pyrrhus : « Ah ! C'en est trop, Seigneur./ Tant de raisonnements offensent ma colère. » ou lorsqu’elle s’adresse à Pyrrhus lui-même qui doute de la sincérité de son amour : « Je ne t'ai point aimé, cruel ? Qu'ai-je donc fait ? », la parole théâtrale fait entendre toutes les modulations de la voix humaine et de ce fait toutes les subtilités des émotions ressenties par l’homme. Elle offre le temps d’une parole structurée et organisée. Au cours des disputes aussi : songeons à Art d’Yasmina Réza, ou au Misanthrope de Molière, pièces au cours desquelles  le conflit théâtral s’exprime dans une parole maîtrisée qui n’existe pas toujours dans la réalité en de telles circonstances.

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