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Le monde du corps

Dissertation : Le monde du corps. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  9 Janvier 2018  •  Dissertation  •  2 906 Mots (12 Pages)  •  417 Vues

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Sujet : Le monde du corps

Un corps est un groupe, un être composé de différents éléments qui s’agencent de manière solidaire. C’est un objet matériel possédant une certaine épaisseur, une consistance. Le monde se décrit comme étant un tout organisé auquel les différents corps appartiennent. Donc le corps comme unité organisée appartient à un monde qui lui est propre selon chaque organisation. Cependant, tout monde organisé peut se différencier selon qu’il soit monde en tant que totalité qui organise tout ce qui est et qui existe, ou monde environnant sommant le monde tel qu’il nous entoure, tel qu’il est dans sa structure.

Par une définition objective, un corps qui existe est un corps qui possède une figure, un mouvement, un espace. Il est fini et possède certaines limites. Le corps est un objet donné, que l’on peut voir. Il apparaît alors comme chose corporelle.

C’est ainsi que nous pouvons affirmer que le corps n’existe pas sans un monde au sein duquel il est en mesure d’interagir. De plus, le monde pour le corps se légitime par la pensée, il est une représentation de l’esprit, il est plus spirituel et se construit donc à travers la sensibilité du corps.

Dès lors, nous pouvons affirmer que le corps appartient au monde et qu’il en dépend. L’existence d’un corps dépend du monde qui l’entoure, de son environnement extérieur. Mais ce que l’on appelle monde dépend aussi de notre corps.

En ce sens, on peut se demander s’il est possible de distinguer le corps du monde et si oui, quelle ambivalence ce rapport du monde au corps propose-t-il ?

Dans un premier temps, nous verrons que le monde est formé par les différents corps puis après avoir montré que le corps, d’une certaine manière, dépend du monde lui-même, nous verrons que le corps peut être analysé en tant que monde en soi.

Un monde pour être monde doit être définit comme étant un tout organisé. Or, dans un premier temps, nous pouvons affirmer que pour être organisé, le monde a besoin de posséder, d’être rempli de certaines choses, et plus particulièrement de corps. Qu’il s’agisse de corps objets, de corps comme matières, de corps animal ou encore de corps humains, il est à dire que le monde existe par la présence de ceux-ci. C’est par les corps, et particulièrement notre corps qu’il y a un monde pour nous. Le monde dépend donc de notre corps, il n’est là que parce que nous sommes là. Merleau-Ponty, d’ailleurs, présente le corps comme « Le pivot du monde », ce qui expliquerait que le monde se forme par mon corps. Il n’y a de monde extérieur que par le corps. C’est-à-dire que s’il n’y avait pas de corps, le monde ne pourrait pas exister car il n’y aurait pas de représentation possible et donc pas de pensée. L’homme en tant que corps pense pour se représenter le monde d’une certaine manière, il est capable d’imaginer le monde, de percevoir celui-ci. L’homme comme corps recueille un ensemble d’impressions sensibles, il est affecté par différentes sensations qu’on lui offre dans le but d’intégrer ce monde qui lui est à l’origine extérieur et inconnu. Cependant, il est à dire que l’homme par son corps ne perçoit pas seulement ce monde qui vient à lui, mais agit sur celui-ci. Il n’est pas seulement affecté par des sentiments divers, il exerce, à travers d’une enveloppe qui lui est sienne, une activité de synthèse des différentes impressions sensibles dans le but d’accéder un jour à cette représentation du monde. De plus, il y a toujours une activité physique et morale dans cette action qu’est la perception. On ne perçoit quelque chose que si l’on agit dessus. C’est alors que l’homme par son corps n’est en mesure de percevoir le monde que s’il agit sur celui-ci en le manipulant, le transformant ou en se déplaçant par exemple. On ne perçoit toujours les éléments que dans un rapport de face à face. Ainsi, nous pouvons considérer connaître quelque chose et en avoir l’image enregistrée dans notre pensée alors que cette image n’existe pas. Une chose n’existe que par l’impression qu’elle me donne à voir. Dans cette perspective, nous pouvons alors dire que le monde n’existe jamais que dans la perception que je m’en fais, et que dans un certain rapport, le monde n’existe pas sans cette conception que je me fabrique à travers du corps qui est mien. Il existe une diversité de choses qui nous sont données par le monde et qui sont synthétisées par le corps.

Ainsi, le monde peut également apparaître comme un corps total. Même si l’étendue de ce monde surgit comme un concept pur, c’est la faculté de l’imagination, et donc de la perception qui fonde la démonstration du caractère indéfini du monde comme corps. C’est-à-dire que qu’une faculté sensible, à l’image de la perception, est en mesure de nous faire découvrir une vérité sur l’étendue du monde : le monde est sans limite mais s’accompli comme étendue réalisée et de ce fait ne peut être vide. Toute figure est toujours étendue et donc est un corps. Nous pouvons dès lors affirmer qu’à partir du moment où une étendue se présente, un corps existe. Il ne peut donc y avoir d’espaces où il n’y a rien, puisqu’un tel espace serait lui-même rien. Le monde existe par sa composition. Il ne peut être vide.

Schopenhauer dans Compléments, en ce sens, ne pense plus la nature et donc le monde à partir d’un au-delà mais à partir de ce que le monde lui-même nous donne. Il observe que le cosmos prend sa légitimité dans l’exploitation des profondeurs du corps. Il énonce d’ailleurs clairement sa ligne directrice en disant que « c’est en partant de nous-mêmes qu’il faut chercher à comprendre la Nature, et non pas inversement chercher la connaissance de nous-mêmes dans celle de la nature. ». Ainsi, le monde que celui créé ne fait sens qu’à partir de l’homme qui constitue le point à partir duquel une connaissance peut émerger. Toute connaissance du monde est rendue possible au travers du miroir qu’a constitué le corps de l’homme. En ce sens, l’homme par son corps incarne le point de croisement où toutes les lignes qui composent le monde se retrouvent.

Il montre alors à quel point notre corps constitue un accès privilégié à la connaissance. Parmi les éléments qui constituent la nature et par conséquent le monde, il est le seul à pouvoir être connu immédiatement et absolument car il est le plus proche de nous. Nous sommes en mesure d’étudier d’où il vient, contrairement au monde. L’ambivalence de notre corps, qui est à la fois un objet de la représentation et un objet de la volonté de la connaissance ultime, fait de celui-ci « le

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