Texte Mass

I. Présentation Générale

 Présentation de l’auteur

Éric Charmes est directeur du laboratoire de Recherches Interdisciplinaires Ville Espace Société (Université de Lyon, UMR CNRS 5600, ENTPE). Il a beaucoup travaillé sur les usages de la rue, les espaces publics, les gated communities et la territorialisation résidentielle. Aujourd’hui, il s’intéresse aux petites communes résidentielles des périphéries des grandes métropoles. Il a notamment publié La Ville émiettée. Essai sur la clubbisation de la vie urbaine (Presses Universitaires de France, 2011), Villes rêvées, villes durables (avec Taoufik Souami, Gallimard, 2009), La Vie périurbaine face à la menace des gated communities (Paris, L’Harmattan, 2005) et La Rue, Village ou décor ? Parcours dans deux rues de Belleville (Grâne, Créaphis, 2006).

 Présentation de l’ouvrage

Le livre soumis a notre étude s'intitule « La ville émiettée, Essai sur la clubbisation de la vie urbaine. Il a été écrit par Éric Charmes et publié par la Presse Universitaire de France en 2011.

Cet ouvrage traite de la périurbanisation et du processus de clubbisation dans les grandes métropoles. C'est l'approfondissement du précédent ouvrage d’Éric Charmes sur «La vie des périurbains face à la menace des gates commuties» de 2005.

 Problématique du livre

Dans cet ouvrage Charmes tente de répondre à la problématique suivante : Comment appréhender la mosaïque de bourgs et de champs, de petites villes et de forêts qui composent le paysage entre les métropoles et les villages ruraux? Autrement dit, quels sont les facteurs explicatifs de la périurbanisation ?

À travers les résultats d’une enquête de terrain portant sur deux groupes de communes périurbaines à proximité de Lyon et dans la Seine-et-Marne, Éric Charmes s’emploie dans cet ouvrage à déconstruire, analyser et expliquer les logiques du périurbain. Mais il tente surtout de révéler les dimensions sociologiques qui l’animent et les enjeux du "vivre ensemble" qui s’y jouent.

Le thème de l’urbain semble être au cœur de la réflexion humaine, ainsi qu’en témoigne l’immensité de la littérature qui s’y rapporte. Très médiatisé par les politiques sociales, ce thème fait l’objet de réflexion et de théorisation. Les chercheurs en sciences humaines ont traité le sujet du phénomène urbain sous plusieurs aspects différents en partant des modes de vie de la population au système d’aménagement des territoires. Car la ville évolue très rapidement laissant les spécialistes souvent perplexes : avec la métropolisation, les caractéristiques de la ville changent. Les villes contemporaines n’ont plus grand chose à voir avec l’idée courante d’une ville bien distincte de la campagne.

Avant toute analyse sur ce thème, il semble donc nécessaire d’étudier l’ouvrage d’Eric Charmes sur l’émiettement de la ville afin d’avoir les éléments de compréhension sur l’ensemble des transformations qui pourraient exister entre les formes d'organisation de la société et les formes d'aménagement des villes. Aussi, ce livre permet de comprendre ce qu’est le périurbain loin des stigmatisations habituelles, trop souvent présenté comme un junk space peuplé de populations rejetées hors des villes. Eric Charmes a su mettre en lien plusieurs thèmes pour expliquer les logiques d’occupation territoriale.

Les principaux thèmes abordés dans cet ouvrage sont :

• La périurbanisation

• La clubbisation

• L'exclusivisme scolaire

• Le phénomène consumériste

• La culture de la mobilité

Malgré la pertinence de tous ces thèmes, il m’a semblé plus judicieux d’aborder les thèmes de la « mobilité urbaine» et de la « clubbisation » car ils sont au cœur de la réflexion sur l’urbain et permettent de saisir le périurbain dans toute sa globalité. Plusieurs interrogations sur le phénomène consumériste ou sur l’exclusivisme nous permettraient de mieux saisir la périurbanisation. Mais il serait sans doute plus intéressant se demander en quoi la mobilité favorise t’elle la clubbisation. Autrement dit, en quoi un encrage local fort peut s’accorder à une mobilité quotidienne intense et à une pratique tres éclaté des espaces métropolitains?

La culture de la mobilité permet effectivement de comprendre l’augmentation des déplacements dans l’aire urbaine (ville centre, banlieue et périurbain). La complexité des pratiques de mobilité et le lien entre les transformations urbaines et les déplacements renvoient à une certaine évolution des espaces métropolitains se traduisant par une transformation des pratiques de la mobilité.

De nos jours, lorsqu’on parle de mobilité il est fondamentale d’aborder les questions de pollution et d’émission de gaz à effet de serre. Néanmoins notons que la pratique de la mobilité est également révélatrice des évolutions socio-démographiques et des modes de vie de la population .

La capacité et le droit à se déplacer constituent un enjeu social fort, car ils sont déterminants pour assurer à chacun la possibilité d’accéder aux emplois et aux aménités urbaines. Dans des conditions contraintes, la mobilité peut devenir au contraire un facteur de discrimination .

II. Analyse de la thèse de l'auteur

Dans ce livre Charmes étudie l'exclusivisme local des périurbains, détaille le rôle joué par les communes, évalue dans quelles circonstances les communes périurbaines recourent à des outils de sélection sociale et s'efforcent d'assurer à leurs habitants l’exclusivité de leurs ensembles résidentiels, et il mesure l'impact de ces politiques sur le fonctionnement et sur le gouvernement des métropoles. De ce fait, pour comprendre le périurbain il est primordial de faire le rapport entre exclusivisme local et mobilité. Car cette mobilité urbaine favorise en quelque sorte la vie de citadin à la campagne au moment ou la relation au territoire s’apparente au phénomène de consommation de bien.

La notion de mobilité peut-être envisagée comme un bien intermédiaire qu’utilisent les personnes pour accéder à des ressources nécessaires à la satisfaction de leurs besoins et à la réalisation de

...