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Pouvons-nous demander l'ordre de la societe francaise ?

Étude de cas : Pouvons-nous demander l'ordre de la societe francaise ?. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  14 Décembre 2014  •  Étude de cas  •  2 135 Mots (9 Pages)  •  530 Vues

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Introduction

PEUT-ON PARLER DE MOYENNISATION DE LA SOCIETE FRANCAISE ? :

 Amorce = Alexis de Tocqueville définissait, au début du XIXe siècle, les sociétés démocratiques par une tendance à l'égalisation des conditions. Les oppositions entre les classes sociales devaient s’atténuer et les frontières entre ces groupes sociaux de grande dimension s’effacer. A l'opposé, Karl Marx, insistait sur l'opposition entre la classe dominante, la bourgeoisie, et celle exploitée, le prolétariat. La classe moyenne, coincée entre les possesseurs du capital et le prolétariat ne pouvait que se rallier à une des classes centrales du capitalisme. A partir des années 1950, le développement des couches moyennes salariées et la disparition progressive des petits indépendants, ont semblé donner raison au premier. La société française prenait la forme d’une « toupie » selon Henri Mendras avec en son centre une classe moyenne dominante.

 Problématique = Les classes moyennes occupent-elles réellement une place centrale dans la société française aujourd'hui, reléguant les classes populaires et les classes dominantes au rang de groupes sociaux de moindre importance ? Quels sont les facteurs qui ont pu jouer en faveur de cette moyennisation ? Sont-ils toujours à l’œuvre ces derniers temps ? Les classes moyennes ont-elles mis fin à la polarisation des classes ?

 Annonce du plan = S'il est incontestable que les classes moyennes ont pris une importance croissante dans la deuxième moitié de XXe siècle, leur position sociale semble aujourd'hui moins assurée.

1 – Un processus de moyennisation de la société française pendant les trente glorieuses... A – Un groupe social réel en expansion.

Phrase introductive = Une classe sociale est un groupe social de grande dimension qui rassemble des individus ayant des positions sociales semblables, une conscience d’avoir les mêmes intérêts et de les défendre, et une relative hérédité des positions. Peut-on appliquer ces critères aux classes moyennes ? Peut-on parler d’un processus de moyennisation ?

 Les classes moyennes regroupent des individus n’ayant pas les mêmes positions sociales. Elles sont constituées d’une petite bourgeoisie traditionnelle composée d'indépendants (artisans, de commerçants et agriculteurs aisés) et de couches salariées qui, dans les organisations productives, occupent des emplois intermédiaires. Les premiers sont propriétaires de leurs entreprises, les seconds sont salariés. Les premiers sont en déclin numérique (27% des emplois en 1962, moins de 10% de nos jours), les seconds sont en expansion (les seules professions intermédiaires ont vu leur part dans l’emploi passer de 11% à plus de 20% de nos jours) (Doc 1 et 2). Cette hétérogénéité est-il un obstacle à l’existence de classes moyennes ?

 Pourtant, ces individus se rapprochent par leur position intermédiaire dans la hiérarchie sociale et dans la hiérarchie des revenus. Ils n’appartiennent ni aux classes supérieures, ni aux classes populaires. Les petits indépendants se trouvent coincés entre la concurrence des grandes des entreprises et les exigences de leurs salariés. Les professions intermédiaires subissent les ordres de leurs cadres supérieurs tout en étant au contact avec les salariés subalternes (employés et ouvriers). En 2006, si l’on s’en tient aux seuls revenus, les classes moyennes comprenaient toutes les personnes dont les revenus étaient compris entre 1 100€ par mois et 2600€, soit...50% de la population (Doc 1 et 6).

 De plus, la conscience d’appartenir aux classes moyennes s’étend bien au-delà des frontières de classe. En France, les résultats de sondages d'opinion montrent que, depuis les années 1960, la part des personnes s'identifiant à la classe moyenne a doublé. Entre la moitié et les trois quarts des Français se classent spontanément parmi les classes moyennes. Un tiers des cadres, qui n’ont pas tous des fonctions de direction, 40% des employés (les employés de bureau sont plus qualifiés et côtoient les cadres) et 20% des ouvriers (les ouvriers qualifiés peuvent se sentir proche des techniciens) déclarent en faire partie. La participation à la consommation de masse, l’uniformisation des modes de vie et la sécurisation croissance des emplois favoriseraient ce sentiment d’appartenir à une vaste classe moyenne (Doc 1).

 Enfin, les classes moyennes sont au cœur de la mobilité sociale ascendante et descendante. Les fils de classes moyennes ont à peu près la même probabilité de connaître une mobilité ascendante qu'une mobilité descendante. Un tiers des enfants des classes moyennes accèdent aux classes supérieures et un tiers descendent dans les classes populaires (Doc 3).

B – ... qui a bénéficié de l'essor économique des Trente Glorieuses.

Phrase introductive = Selon Henri Mendras, on ne peut plus représenter la société sous forme d'une pyramide mais plutôt sous celle d'une toupie. A l'exception d'une petite élite représentant 3% de la population et d'une frange d'exclus (7%), la société française se regrouperait au sein d’une vaste classe moyenne qui serait un lieu d'innovations sociales se diffusant dans toute la société. En conséquence, les frontières entre les groupes sociaux seraient moins rigides. Comment expliquer cette moyennisation ?

 Tout d’abord, les classes moyennes ont profité du fort mouvement de salarisation de la population. En 1962, moins des trois quart des actifs occupés étaient des salariés. De nos jours, plus de 90% le sont. Ce sont les emplois salariés qualifiés (professions intermédiaires, cadres) qui ont progressé le plus vite. Ils représentent de nos jours plus du tiers des emplois contre 16% des emplois en 1962, en partie sous l'effet du développement des emplois publics. L’essor du progrès technique et de l’Etat-Providence ont obligé les entreprises et les administrations publiques à recruter des salariés de plus en plus qualifiés (Doc 2 et 3).

 Ensuite, l’élévation du niveau de vie et la réduction des inégalités ont favorisé l’homogénéisation des modes de vie. La hausse des salaires, y compris des salaires ouvriers, due à la croissance économique a été un facteur d'augmentation du pouvoir d'achat et de la consommation. Plus des trois quart des français accèdent à l’automobile. Plus de la moitié partent en vacances...La consommation de masse uniformisent les pratiques sociales. Les classes moyennes imitent les classes supérieures dans l’accès à la culture ou aux loisirs

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