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Pourquoi Les Pays Européens Fragilisés Ont-ils Encore L'euro Comme Monnaie

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Par   •  19 Mars 2013  •  529 Mots (3 Pages)  •  835 Vues

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La tempête qui balaie la Grèce résulte en premier lieu de sa décision de rejoindre la zone euro le 1er janvier 2001, un choix qui allait conduire à la dislocation de son économie. Le pays fait en effet les frais du mythe selon lequel l’adoption d’une « monnaie forte » placerait les économies faibles sur un pied d’égalité avec les plus robustes. On s’aperçoit désormais que de telles politiques finissent par affaiblir les acteurs les plus vulnérables — une logique dont le Portugal, l’Irlande et l’Espagne pourraient bientôt offrir une nouvelle démonstration.

Dans ces conditions, Athènes se dirige désormais vers une sortie de l’euro, et l’ensemble des pays de la périphérie européenne pourraient lui emboîter le pas — une procession dont les conséquences sur l’union monétaire ne seront pas anodines puisqu’elle conduira à la réintroduction de mécanismes de pilotage économique que le néolibéralisme avait conduit les Etats à abandonner.

Ses thuriféraires présentent volontiers l’union économique et monétaire (UEM) comme un pas décisif vers l’intégration européenne, incarnation institutionnelle de la solidarité qui unirait les populations de la région. Est-ce vraiment le cas ? L’euro est une monnaie de réserve internationale, capable de concurrencer le dollar. A ce titre, il sert, avant tout, les intérêts des banques et des grandes entreprises. Il s’agit également d’une construction toute particulière, apparue ex nihilo sur les bases d’une alliance hiérarchique entre Etats indépendants. Un tel agencement ne manque pas de soulever quelques problèmes qui, dès la genèse du projet, en annonçaient l’échec.

Première difficulté, la contradiction qui oppose politiques monétaires et budgétaires. L’espace monétaire de l’UEM a été construit comme homogène, permettant à la Banque centrale européenne (BCE) d’offrir le même taux d’intérêt à toutes les banques. L’espace budgétaire, en revanche, se caractérise par une grande hétérogénéité, puisque chaque Etat continue à exercer sa souveraineté en termes de recettes (impôts) et de dépenses. La discipline budgétaire — imposée par le Pacte de croissance et de stabilité (1), renforcée par le Pacte budgétaire (2) et supposée régler ce problème —, n’est pas parvenue (pour l’heure) à abolir la souveraineté budgétaire des Etats.

La seconde difficulté est passée plus inaperçue ; ses conséquences pourraient néanmoins faire grand bruit. Contrairement à l’espace monétaire de l’UEM, son environnement bancaire est également hétéroclite : il n’existe pas de « banques européennes », mais des banques françaises, allemandes, espagnoles... Même si, en régime de croisière, tous les établissements s’abreuvent de liquidités auprès de la BCE, elles se tournent vers leurs Etats respectifs dès que leur solvabilité est en doute. Les banques brassent donc une devise transnationale, mais demeurent adossées à des nations.

Au cœur de ces deux problèmes, l’absence d’un Etat fédéral européen — laquelle renvoie à l’inexistence d’un peuple constitué à cette échelle. La construction européenne a imbriqué des nations différentes en les enduisant du vernis uniforme de structures économiques communes. L’opération suffisait-elle à dépasser les spécificités nationales ? Peut-être pas. Cette réalité est d’ailleurs

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