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Le Financement Des Retraites

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Par   •  12 Octobre 2013  •  3 480 Mots (14 Pages)  •  919 Vues

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Au courant de la rentrée 2013, la réforme des retraites 2012 engagée par le gouvernement Ayrault II a suscité de vives polémiques. Si le premier Ministre, monsieur Jean-Marc Ayrault a qualifié cette réforme « juste », « équilibrée » et « structurelle », le président, monsieur Pierre Gattaz qui représente le premier syndicat du patronat, le MEDEF, quant à lui, estime qu’elle est «une non-réforme » qui « n’est pas acceptable ». Le problème semble pour les uns en voie d’être solutionné, mais pour les autres, il faudrait encore aller plus loin dans la réforme. On constate ainsi que depuis vingt ans, la question du financement des retraites alimente de façon récurrente de vifs débats politiques : avec les premiers Ministres successifs, monsieur Edouard Balladur en 1993, monsieur Alain Juppé en 1995, monsieur Jean-Pierre Raffarin en 2003 et monsieur François Fillon en 2010. Au centre de toutes ces réformes, la refonte du modèle de financement des retraites. Le problème au politique est de plus en plus relayé par les français, notamment en 2010 à l’occasion de grandes manifestations générales impliquant retraités, actifs et non actifs. On compte parmi les revendications : la protection du pouvoir d’achat, le maintien de la retraite pour les jeunes entrant sur le marché du travail, la prise en compte de la pénibilité par rapport à l’âge légal du départ à la retraite et une garantie du complément de revenus tout en travaillant étant retraité. Aussi ce financement des retraites est-il à la fois une grande préoccupation au politique et une source d’agitation et d’angoisse au niveau de la société, toutes générations confondues.

Il existe différents systèmes de retraite : d’une part, le régime de retraite par capitalisation, dans lequel le futur retraité épargne une partie de ses revenus dans le but d’avoir un capital pour le moment où il décidera de n’être plus actif. Cette épargne peut prendre différentes formes : fond de placement, rente, achat d’immobilisation, etc. D’autre part, le régime de retraite par répartition qui fonctionne de la manière suivante : les cotisations, versées par les actifs, sont immédiatement utilisées pour payer les pensions des retraités. La répartition est l’inverse de l’épargne. Par conséquent, il existe un rapport intrinsèque entre les actifs et les retraités et l’équilibre financier du système en dépend.

En France, avant 1945, les retraites étaient financées par capitalisation. Cependant, la guerre a fait chuter la valeur de l’épargne et a ruiné les retraités. Les systèmes de retraite par répartition ont donc été instaurés, sous l’impulsion du CNR (Conseil National de la Résistance). Les ordonnances de 1945 créent la sécurité sociale et mettent en place un régime par répartition pour remédier à la précarité des seniors. Il est basé sur la solidarité. Le système par répartition implique, alors, que notre retraite ne nous appartient pas.

Le régime de retraite par répartition, malgré les profonds questionnements qu’il suscite depuis 20 ans, est toujours en vigueur aujourd’hui en France, même si ce régime par répartition est par définition naturellement influencé et mis à mal par les variables démographiques (taux de fécondité, l’espérance de vie, mouvement migratoire) et les évolutions économiques et sociales (taux de chômage, taux de croissance, évolution des mœurs).

Il serait intéressant de voir comment le système de financement des retraites peut-il être encore viable en France face d’une part, à l’évolution démographique et de l’autre, à l’évolution économique et sociale. Quelles sont aussi les mesures envisagées pour sauver le système par répartition, n’y aurait-il pas un autre système mieux adapté à la conjoncture démographique, économique et sociale ?

Pour répondre à ces interrogations, nous aborderons dans un premier temps, le problème de la pérennité du système de financement des retraites, puis dans un second temps, nous analyserons les solutions qui pourraient être apportées pour sauver les retraites.

Pour traiter ce sujet, nous nous baserons sur l’état de la France de 1945 à nos jours.

Titre 1 : La remise en cause de la pérennité du système de financement des retraites

Depuis les années 1990, toutes les réformes engagées par les différents gouvernements n’ont pas été satisfaisantes pour régler la délicate question de la pérennité du système de financement des retraites. Une des principales causes de la fragilisation de ce système est de toute évidence l’évolution de la population française.

A. Le régime par répartition n’est plus pérenne face aux évolutions démographiques

Les démographes ont recours à diverses méthodes pour expliquer les phénomènes démographiques. L’évolution démographique est une combinaison de deux facteurs : le taux de fécondité (1) et l’espérance de vie (2).

1. Le taux de fécondité

Il s’agit d’un indice permettant de mesurer la tendance d’une population à diminuer ou à augmenter naturellement. Cet indicateur ne tient pas compte des flux migratoires.

L'Institut de démographie de Vienne, un organe de l’Académie autrichienne des sciences a fait une étude di taux de fécondité en Europe entre 2008 et 2011. Il a tiré la sonnette d’alarme : Le taux de fécondité européen est en baisse dans 15 pays européen et particulièrement dans les pays du sud de la zone euro. Cependant, il parvient à stabilisér à 1,57 enfant par femme en 2011. Si le nombre de naissance a légèrement baissé, il faut y voir, selon l'INSEE la conséquence de deux facteurs : la diminution du nombre de femmes en âge de procréer et le vieillissement de la population.

Cependant, la France reste une exception avec un taux de fécondité qui résiste malgré la crise. Ainsi, le taux de fécondité en France a atteint 2,01 enfants par femme, une première depuis 30 ans, selon l’INSEE. Parmi les plus hauts d’Europe, juste derrière l’Irlande, il s’approche ainsi du seuil de renouvellement des générations. Cependant, le taux de fécondité n’a toujours pas connu d’aussi beaux jours, il est ainsi difficile de déterminer son évolution et de pronostiquer son impact face à l’augmentation de l’espérance de vie. Il faut noter tout de même que le baby-boom a représenté une rupture dans la baisse séculaire de la fécondité observée en France, comme dans le reste de l’Europe.

2. L’espérance de vie

L’espérance

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