Etude de cas psychologie enfant
Étude de cas : Etude de cas psychologie enfant. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Elo Natarâdja • 3 Février 2021 • Étude de cas • 5 588 Mots (23 Pages) • 714 Vues
Clément "le monstre" :
Comme pour Maeva, je vous relaterai le récit des séances au fil du temps en essayant de vous montrer comment ma réflexion s'est faite, puis je commenterai les éléments qui ont retenu mon attention chez Clément.
I. Récit des séances :
Ma rencontre avec Clément s'est faite simultanément de ma rencontre avec l'institution.
J'entendai parler de Clément lors de la toute première réunion de synthèse à laquelle j'assistais. La description faite de lui avait alors laissé dans mon esprit l'image d'un monstre, un petit être destructeur, dont l'agressivité atteignait et visait à endommager l'autre.
Je rencontrai Clément le jour même, lors de l'atelier terre. Je n'avais pas encore fait le rapprochement entre le petit garçon que j'avais en face de moi et ce petit monstre destructeur évoqué lors de la réunion.
Le groupe était composé d'une autre enfant Maeva, du même âge à peu près que Clément. L'atelier se déroulait dans le bureau de la psychologue en présence de l'orthophoniste.
L'arrivée de Clément ne passa pas inaperçue : il entra, très agité et très bruyant. Il hurla qu'il n'avait pas envie d'être là, qu'il en avait marre de venir et qu'on l'obligeait à participer à ce groupe.
Pourtant, il s'installa.
Maeva était occupée à l'argile. Lui, s'installa sur une autre table, à la pâte à modeler.
Il passa la quasi totalité de l'heure à “maltraiter” (c'est ici mon terme) la pâte à modeler en hurlant "je vais te tuer !". Il alternait les gestes de destruction : écrasement violent avec le poing, coups de ciseaux ou encore de couteau.
Il trouva un jouet : un monstre à tentacules. Il posa sur sa tête de la pâte à modeler. Il détruisit cette pâte à modeler. Le monstre qui, auparavant, était méchant devint gentil puisqu'il n'avait plus cette chose "dans la tête".
Puis, il reprit ses attaques dirigées contre la pâte à modeler.
Je me demandais si lui aussi avait quelque chose dans la tête qui le gênait. Ce garçon me toucha. Je le sentais en difficulté, dans une profonde souffrance.
Dans son jeu, il s'arrêta un moment pour demander si quelqu'un connaissait "Monstre et Cie. Je répondis par l'affirmative.
Il mêla, à partir de ce moment, son jeu de destruction à des questions sur des films, des séries ou des dessins animés.
Je remarquai alors que tous ces films faisaient référence à des monstres ou à des extra-terrestres.
Pendant la séance, Clément tenta d'aborder Maeva à plusieurs reprises.
Tout d'abord il lui demanda si elle connaissait le dessin animé Oggy et les cafards. Puis, de manière assez brutale, il lui demanda "t'as des problèmes toi ? " pour savoir pourquoi elle se trouvait dans cette structure psychiatrique.
Ce contact, assez abrupt, n'entraina, bien évidemment, pas de réponse de la part de Maeva qui semblait déstabilisée par cette question.
A la fin de la séance, la psychologue expliqua à Clément que je resterais jusqu'à la fin de l'année scolaire puis que je partirais de la structure. Ce à quoi il répondit : "Dommage, elle est gentille".
Cette remarque me fit plaisir. Elle gonflait mon ego et, pour une première journée de stage, me mettait en confiance pour la suite. Elle marquait, je pense, également, notre premier lien « transférentiel » et présageait du plaisir que nous aurions par la suite à travailler ensemble.
Les premières impressions que j'avais eu de Clément étaient celles d'un garçon bruyant, extrêmement bavard et agressif. Malgré la manière abrupte dont il s'adressait aux autres, ce garçon m'inspirait de la sympathie.
Lors de la reprise de la séance, je me rendis compte que le petit monstre qui avait été évoqué lors de la réunion de synthèse, était ce même petit garçon que j'avais eu en face de moi pendant une heure. Et bien qu'effectivement la description collait aux premières impressions et aux premières paroles de Clément, il n'avait pas sollicité chez moi une image aussi monstrueuse.
J'avais de lui l'image d'un petit garçon plein de vie.
La deuxième fois que je vis Clément, il était également très agité à son arrivée dans le groupe. Il hurlait, protestait qu'il n'avait pas envie d'être là. Il vint tout de même alors que rien ne l'y obligeait : la psychologue lui avait proposé de rester dans la salle d'attente s'il ne voulait pas travailler.
Tout en criant sur elle, il refusait que la psychologue écrive.
Je l'observais un peu mieux que la fois précédente. Je remarquai des éléments de bizarreries notamment liés à sa sphère corporelle.
En effet, Clément avait une façon spéciale de marcher : il posait les pointes de ses pieds avant ses talons ce qui lui donnait une démarche étrange.
Lors de cette séance, Maeva, fit un cœur en argile.
Clément se saisit de cet élément pour lui poser diverses questions sur l'amour, son amoureux, etc. Il nous fit part du fait qu'il "ne sentait pas son cœur". Il semblait très intéressé par la question de l'amour et la question des sentiments.
Je m'interrogeais sur ce moment. J'avais l'impression que Clément cherchait à comprendre ce qu'on ressentait quand on aimait. Je me demandai s'il avait déjà fait l'expérience des sensations physiques liées à ces sentiments. Il me semblait chercher à comprendre aussi ce qu'il se passait à ce niveau là.
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