Textes De Geopolitque
Dissertation : Textes De Geopolitque. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 15 Octobre 2012 • 9 258 Mots (38 Pages) • 1 195 Vues
UNIVERSITE CATHOLIQUE DE LOUVAIN
Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication
Ecole des sciences politiques et sociales
Institut de sciences politiques Louvain-Europe
Année académique 2012-2013
1er Quadrimestre
Introduction à la
GEOPOLITIQUE
LPOLS 1319
Synthèse du cours
Professeur :
Tanguy de WILDE
Tanguy.dewilde@uclouvain.be
Assistants :
Gaëlle Pellon – Xavier Follebouckt
gaelle.pellon@uclouvain.be – Xavier.follebouckt@uclouvain.be
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Essai d’avant-propos en guise d’entrée en matière
De « 11/9 » à « 9/11 » (du 9 novembre 1989 au 11 septembre 2001) : après la chute du mur de Berlin intervenue fin 1989, l’ultime décennie du vingtième siècle aura autant été marquée par l’effacement de la confrontation idéologique bipolaire que par le retour d’enjeux voire d’affrontements territoriaux sur la scène internationale : unité allemande, disparition de l’empire soviétique, implosion yougoslave, conflits sanglants ou guerres dans le Golfe, en Bosnie, au Kosovo, dans le Caucase, dans l’Afrique des Grands Lacs ou au Timor oriental, crises politico-humanitaires dans le Kurdistan irakien, en Somalie ou au Soudan, prétendue consécration suprême du soi-disant droit d’ingérence à travers le Prix Nobel attribué à l’organisation non-gouvernementale Médecins sans frontières (MSF), …
… tous ces événements ont eu un point commun : la floraison du terme « géopolitique » pour en souligner l’aspect, l’enjeu ou la signification. Le mot participe-t-il d’une incantation rituelle ou d’une réalité substantielle ?
Voilà ce qu’il y a lieu de découvrir au seuil de l’entrée de ce cours. On observe donc depuis près de deux voire trois décennies que la géopolitique est omniprésente sous la forme d’une méthode explicative des relations internationales élucidant les rapports entre l’espace et la politique. Il est vrai que durant ces décennies, les questions de frontières (apparues, ouvertes, franchies, sacralisées, abolies, …) et de minorités nationales (« autonomisées », menaçantes ou menacées, protégées, chassées, voire « nettoyées ») au sein d’Etats plurinationaux (majoritaires de par le monde) ont souvent occupé le devant de la scène. Ces bouleversements ont presque fait oublié le tabou qui pendant longtemps affecta le terme même de « géopolitique » …
Un monde post - … post-guerre froide ? Parallèlement aux événements du 11 septembre 2001, phénomène incontournable de la scène internationale contemporaine, quels événements auront marqué le passage au 21ème siècle ? Assurément l’évanescence puis la disparition du processus de paix israélo-palestinien entamé en 1993, plongeant le Proche-Orient dans la violence à intensité intermittente et révélant derechef un conflit géopolitique aigu dont attestent d’emblée divers termes comme « terre promise », « territoires occupés », « annexion », « implantations » ou « colonies », « droit à l’existence étatique », « frontières sûres et
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reconnues », « mur » ou « clôture » de protection. Et le timide espoir issu du désengagement israélien unilatéral de Gaza en 2005 n'aura d’écho que l'enlisement issu des évènements intervenus entre 2006 et 2009 : victoire du Hamas aux élections palestiniennes, retour de la violence à Gaza, guerre de juillet 2006 entre Israël et le Hezbollah libanais, guerre de Gaza en janvier 2009, enfin. En conséquence, malgré les annonces de relance d’un processus de paix, la question reste plombée par l’incertitude sur les affrontements inter-palestiniens, une radicalisation de certains dirigeants israéliens et l’absence d’une perspective claire de règlement global du conflit, qu’une éventuelle reconnaissance de l’Etat palestinien n’affectera pas directement. Mais ce conflit continue à catalyser l’attention internationale au contraire d’autres affrontements, dont les victimes ne sont guère visibles, ni comptabilisées de la même manière.
Un deuxième fait saillant a émergé : la persistance de la question balkanique avec la contagion conflictuelle s’étendant à la Macédoine, mais mieux maîtrisée qu’auparavant par l’OTAN et l’UE, comme si des leçons avaient été tirées de l’aboulie internationale ayant longtemps caractérisé le conflit bosniaque. Et la question du Kosovo toujours en suspens après que la Serbie et le Monténégro se furent séparées sous le contrôle de l’UE.
Comment aussi ne pas évoquer cet étrange épisode de l’été 2002, anecdotique mais confirmant l’importance du statu quo territorial au 21ème siècle, fût-il plus symbolique que significatif : le conflit hispano-marocain relatif à l’îlot inhabité de Persil (Leila) en Méditerranée ? Et pour le reste, nil novi sub sole : on massacre à l’ombre des frontières et de la souveraineté sacralisée au Soudan tandis que l’Afrique centrale peine à retrouver la paix, … par exemple. Tout de même, la partition presque pacifique du même Soudan fut une étonnante évolution tandis que la décrépitude de l’Etat somalien tient du chaos tragique …
Mais, dans l’intervalle, survinrent les attentats terroristes de New York et de Washington. Une crise internationale majeure en résulta dont l’expédition punitive orchestrée par Washington en Afghanistan allait bientôt révéler l’ampleur. L’intervention anglo-américaine en Irak au printemps 2003 ouvrait quant elle la voie à bien des questionnements sur la notion même d’ordre international.
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Quelques jours après le 11 septembre 2001, mes collègues Claude Roosens et Valérie Rosoux1 et moi-même avions estimé utile d’unir notre réflexion pour faire paraître dans la presse (La Libre Belgique des 15-16 septembre 2001) un point de vue sur la question qui tranchât
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