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Suffit Il De Se Sentir Libre Pour Etre Libre

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Par   •  6 Mars 2013  •  1 011 Mots (5 Pages)  •  7 205 Vues

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La liberté au sens le plus fondamental renvoie à la question du libre arbitre qui désigne le pouvoir propre à l'être conscient d'agir selon sa volonté indépendamment de toute contrainte extérieure. Il s'agit du pouvoir de choisir et de se déterminer sans subir d'influence ou de pression.

Dire que l'homme est libre, c'est affirmer que ses choix ne sont pas à l'avance déterminés par l'éducation, la culture, l'habitude...

On réduit parfois la liberté à une affaire de « sentiment », d'impression subjective qui relève de l'appréciation personnelle de chacun, comme s'il s'agissait avant tout de « se sentir » libre.

Mais le sentiment peut ne reposer que sur une apparence et l'on serait alors victime d'une illusion en prenant l'apparence pour la réalité. Illusion qui comme toute illusion repose sur un désir : on prend facilement ses désirs pour la réalité.

L'important est moins de se sentir libre que de l'être vraiment. La réalité est qu'il y a des gens plus libres que d'autres, c'est-à-dire qui savent se forger eux-mêmes un avis par la réflexion tandis que d'autres (la plupart) adoptent sans s'en rendre compte et sans les évaluer des idées justement dites « reçues ». Bien plus, ce degré variable de liberté est tout à fait indépendant du sentiment qu'on en a : le propre de l'aliénation, qui est le contraire de la liberté de penser, est de dépendre intellectuellement d'autrui (cf. texte de Kant) sans même en avoir conscience, donc en dépit d'un éventuel sentiment de liberté. Ainsi de ceux qui croient avoir une opinion personnelle alors qu'elle vient de leur entourage ou des médias, ou qui élevés suivant certaines valeurs croient avoir librement consenti à celles-ci.

Contrairement à la contrainte physique, qui ne trompe personne et dont chacun, lorsqu'il en est victime, est tout à fait conscient, l'aliénation intellectuelle implique une illusion : croire qu'on est libre et être fier de ses opinions prétendument « personnelles », alors qu'elles nous sont suggérées par une volonté qui nous domine et à laquelle nous nous conformons ; c'est pourquoi on se révolte rarement au nom de la liberté de penser, car pouvoir se révolter impliquerait déjà une forme de conscience, et donc de liberté. Sans doute peut-il arriver qu'on se sente dépendant tout en le restant, faute d'avoir les moyens ou les forces, ou encore le courage de s'en affranchir, mais c'est qu'alors on n'a pas de prise sur les bases mêmes de la dépendance qui demeurent, elles, inconscientes.

De toute manière, être parfaitement conscient de sa dépendance intellectuelle est logiquement inconcevable, ou contradictoire : l'illusion appartient bien au concept même d'aliénation : « Telle est, comme l'écrit Spinoza, cette liberté humaine que tous se vantent de posséder et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs désirs, mais ignorants des causes qui les déterminent. »

1ère remarque : on pourrait être tenter de rétorquer que l'important, c'est ce qu'on sent, et si l'on se sent bien ou mal. Mais, d'une part ne pas avoir conscience de son aliénation n'empêche

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