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Peut-on être Heureux En Ignorant ?

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Par   •  10 Mai 2015  •  677 Mots (3 Pages)  •  1 239 Vues

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A. Exposition et résultat

La zoologie est la science de tous les animaux; cependant, lorsque l’on sait ce que l’on entend par «tous les animaux», on n’en est pas pour autant zoologue. Une science ne tient pas dans sa formule ou son résultat, mais dans son exposition.

C’est un préjugé très répandu que la philosophie pourrait se contenter des résultats, qu’elle pourrait s’exposer tout entière dans quelques formules. Pourtant, une formule philosophique générale donnée telle quelle n’a aucun sens: la proposition «Dieu est l’être», par exemple, n’a aucun sens, donc aucune vérité, sans exposition de ce que l’on entend par là, sans recours à l’expérience de la conscience à laquelle on s’adresse. Les termes philosophiques généraux comme «divinité», «substance», «absolu», ne forment pas un savoir immédiat, mais requièrent l’exposition du chemin qui mène à eux.

Le résultat d’une recherche n’est donc pas le tout effectivement réel du savoir, il l’est seulement dans la mesure où il est lié à cette recherche et l’exprime. Le savoir philosophique, moins que tout autre, n’est pas un savoir immédiat, mais s’accomplit par la médiation d’une exposition du chemin à accomplir depuis les préjugés de la conscience jusqu’aux principes de la science.

B. La «phénoménologie de l’esprit»

C’est donc une partie essentielle du savoir que le chemin qui y mène; la vérité comprend en elle-même le chemin qui mène à elle. La première figure de la conscience qui s’imagine détenir la vérité, c’est la «conscience sensible», pour laquelle est vrai ce qu’elle saisit immédiatement et directement comme objet des sens. De la conscience sensible au savoir absolu, c’est un chemin long et pénible pour le savoir, émaillé d’expériences diverses qui ne forment une succession nécessaire qu’au point de vue du savoir absolu.

Chaque étape par laquelle la conscience passe est une figure de la conscience qui est certaine de détenir le vrai. Il faut cependant distinguer certitude et vérité: la certitude est une croyance immédiate, la vérité est ce qu’il en advient à l’expérience. Chaque expérience de la conscience est pour elle un échec: la conscience sensible fait l’expérience de ce que le sensible immédiat est douteux, que le tenir pour critère du vrai est contradictoire. Sans s’en apercevoir, la conscience qui croit avoir tout perdu avec son critère du vrai se convertit en une nouvelle figure de la conscience, qui tombera à son tour sous la contradiction: le progrès vers le savoir absolu, c’est-à-dire le savoir en lequel coïncident absolument certitude et vérité, est pour la conscience un chemin du doute et du désespoir.

La science philosophique n’a d’autre contenu que la connaissance du chemin qui parvient jusqu’à elle. Le philosophe n’est pas celui qui stigmatise les choses, les qualifie du haut de tel savoir qu’il détiendrait, on ne sait d’où d’ailleurs; le philosophe est cet esprit humble qui contemple sans intervenir le lent développement interne de la chose même qu’il étudie, et laisse progresser et se redéployer en lui-même les figures successives du savoir.

La science de l’expérience de la conscience s’appelle

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