Pascal
Lettre type : Pascal. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar beassboy • 7 Avril 2014 • Lettre type • 384 Mots (2 Pages) • 642 Vues
Pascal commence par proposer une définition de l'homme selon un procédé traditionnel : il s'agit de rappeler le genre proche auquel appartient l'objet à définir et d'indiquer la différence spécifique entre cet objet et ce genre. Mais de manière originale, l'auteur ici ne définit pas l'homme comme un animal raisonnable ou doué de parole ou d'une autre spécificité par laquelle d'ordinaire l'homme s'enorgueillit de comprendre et de dominer la nature. Au contraire ici, la définition proposée par Pascal ne rabaisse pas seulement l'humanité au rang d'une animalité spéciale mais jusqu'au rang du règne végétal. Cette dévalorisation de l'homme est encore renforcée par le fait que la plante choisie est le roseau, frêle, ballotté par les intempéries et par l'utilisation de la tournure restrictive " n'est qu'un ". La proposition suivante, par un superlatif, parachève cette humiliation en souligne que la faiblesse physique de l'homme est unique dans la nature (" le plus faible de la nature ").
Toutefois le lecteur peut aussi interpréter l'image du roseau à partir de la souplesse de cette plante, de sa capacité à se relever (tout comme dans le second paragraphe, cette aptitude sera soulignée par l'auteur). La proposition suivante d'ailleurs marque une semblable dualité de l'homme en opposant à son extrême fragilité, grâce à la conjonction " mais " précédée d'un point-virgule qui la renforce, sa spécificité d'être capable de pensée (" roseau pensant "). La pensée peut se définir comme cette faculté propre à l'homme par laquelle celui-ci est conscient et capable de réfléchir, c'est-à-dire de se représenter la réalité et de questionner ces représentations. C'est d'ailleurs sans doute en ce sens que Platon définissait dans le Sophiste la pensée comme un " dialogue intérieur et silencieux de l'âme avec elle-même ".
Pascal veut-il alors signifier que, grâce à sa pensée, l'homme augmente son savoir et par celui-ci accroît sa puissance technique de sorte qu'il peut faire face aux agressions naturelles ou explorer l'univers ? Dans quelle mesure la pensée de l'homme, qui relève du domaine intellectuel ou du domaine moral, compense-t-elle sa faiblesse physique ? La suite du texte répond à cette question d'abord en précisant la disproportion entre la toute-puissance de la nature et l'impuissance de l'homme puis en expliquant ce qu'apporte la pensée même si celle-ci se situe sur un terrain étranger à la puissance physique.
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