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Nietzsche, La Conscience Et Le Corps

Dissertation : Nietzsche, La Conscience Et Le Corps. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  13 Mars 2013  •  2 378 Mots (10 Pages)  •  4 860 Vues

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Ravion Diane T°L

Philosophie

La conscience & le corps ; Nietzsche

En élaborant son « Cogito », Descartes en vient à développer une idée selon laquelle « l'homme » est considéré comme sujet dans un monde qu'il doit penser et dominer. Deux éléments majeurs lui permettent de se penser ainsi : La certitude de sa propre existence et la prise de conscience de soi. Le philosophe définit l'être humain comme posé dans le monde, déjà terminé. Cependant, il ne nous indique pas l'origine de la conscience. Même si celui-ci la décrit à travers un cheminement intellectuel, cela n'est pas pour autant qu'il en présente la généalogie. Par définition, la conscience est la faculté mentale qui permet d'appréhender de façon subjective les phénomènes extérieurs (par exemple, sous la forme de sensations) ou intérieurs (tels que ses états émotionnels) et plus généralement sa propre existence. Mais la conscience est-elle vraiment « naturellement présente » chez l'homme ? Telle est la problématique animant le texte de Nietzsche. Une analyse critique de toute la philosophie du sujet va être réalisée,afin de retrouver l'être qui aura dû développer cette conscience, quelque peu lacunaire. Tout d'abord, nous étudierons l'argumentation de Nietzsche à travers les caractéristiques qu'il donne de la conscience, et l'origine de celle ci, puis nous étudierons l’intérêt philosophique de ce texte.

Dans ce texte, Nietzsche attaque la notion, ou bien plutôt le concept philosophique de « conscience », qu'il commence par définir comme simple « réseau de liens entre les hommes » : il en donne donc une définition assez restrictive, voire même minimaliste. En effet, celle ci est ici représentée comme la partie de la pensée qui peut s'échanger, se communiquer à autrui par le biais d'idées, de sensations, émotions, de sentiments.. De plus, en employant la formule « n'est rien qu[e] », le philosophe souligne la notion du « seulement », du « rien que cela » : il en fait un instrument pour la satisfaction d'un besoin. De ce fait il résume le rôle de la conscience en tant que « quelque chose de simplement utile, permettant de remplacer des valeurs constantes et conventionnelles par des mots qui « découpent » le réel d'après des sens communs et arrêtés ». Nous pouvons aussi citer l'exemple de la conscience des personnes sourdes. En effet, un enfant sourd prend conscience qu'il est différent et qu'il ne fonctionne pas comme les autres dans sa famille, sur le plan de la communication. Il va donc utiliser le langage des signes, qui deviendra, à défaut de la parole, son moyen de communication par défaut. Toutefois, le philosophe va représenter la conscience comme étant une sorte de « réincarnation immatérielle »de nos besoins les plus viles, les plus intéressés. Ainsi, il va lui refuser la potentielle capacité d'entrainer l'homme à développer un sens accru de la morale.

Cependant, Nietzsche fait état de la conscience en tant que « produit » de la vie en société, ce qui rendrait possible le lien social.

A travers ces propos, on reconnaît l'expression d'un « moi », l'expression d'un être singulier déjà constitué, qui rendrait la conscience indépendante de toute vie sociale. Ainsi, en disant « c'est en cette seule qualité qu'elle a été forcée de se développer » nous pouvons comprendre que la conscience est en fait une recherche de puissance, c'est-à-dire une volonté de s’affirmer. On ne veut pas simplement subir sa vie, mais au contraire on veut se développer. En d'autres termes, à cette étape du texte, la conscience n'est déjà plus une qualité glorieuse de la nature humaine, mais elle reste tout de même le fruit d'une réussite : celle de pouvoir communiquer.

Selon Nietzsche, l'origine de la conscience résulte dans la « terrible nécessité qui a longtemps dominé l'homme » : le besoin d'aide, d'échanges et de protection mutuelle. Cela place l'homme face à ses faiblesses naturelles et originelles, ce qui est d'ailleurs la situation réelle de tout être vivant puisque l'homme est « le plus menacé des animaux ». Par cette expression, il est donc replacé dans son contexte primitif, avec la notion physique de la « primauté » de la vie, bien que l'homme se différencie de l'animal par la façon dont il va considérer et subvenir à ses besoins. En effet, l'homme va agir avec sa conscience, tandis que l'animal agira avec son instinct. De plus, il y a une notion de superficialité associée à la conscience. En effet, celle ci s’enracine dans nos instincts, nos expériences, et répond à notre besoin de communication. Nous pouvons l’identifier au langage, aux " signes d’échanges ". La langue structure logiquement et grammaticalement la pensée ( ce qui n'implique pas forcément qu'elle coïncide avec celle-ci). La conscience est donc un produit social, le résultat d’un processus historique reliant les hommes et leur permettant de surmonter leur dénuement originel, qui se traduit par une nécessité physiologique. Mais cette part la plus superficielle est aussi la plus mauvaise de la pensée. Vivant au sein d’une communauté nous avons mille façons d’écouter cette conscience.

D’une manière générale, la mauvaise conscience contribue à asservir l’homme par le biais du remords et du ressentiment et rend ainsi notre liberté illusoire.

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