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L'avenir Est-il Une Page Blanche Philo

Mémoire : L'avenir Est-il Une Page Blanche Philo. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  8 Janvier 2014  •  2 260 Mots (10 Pages)  •  1 657 Vues

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• Avenir : modalité du temps. L'avenir est ce qui n'est pas encore.

• Page blanche : cette expression désigne une feuille sur laquelle rien n'est encore écrit. Elle est ici utilisée par opposition à la formule "tout est écrit". Sur la page blanche rien n'est écrit mais tout est à écrire c'est à dire que l'avenir est indéterminé et est à inventer.

Le sens du problème

Il faut bien ici saisir les enjeux de la question. Si tout est écrit nous sommes dans le cadre soit du destin, soit d'un déterminisme strict. Si en revanche l'avenir est une page blanche, on pourra invoquer soit le rôle du hasard (qui, en première analyse est l'indétermination même), soit celui de la liberté car si j'invente l'avenir, c'est moi qui l'écrit et il ne l'est donc pas encore. On voit donc que le sujet porte plus sur le problème de la liberté et de ses contraires (déterminisme, destin) que sur le temps lui-même.

Remarquons qu'il n'est pas ici seulement question de la prévisibilité ou non de l'avenir. On peut envisager un avenir imprévisible non par indétermination mais par défaut de connaissance. En revanche, si l'avenir est prévisible, c'est toujours en fonction d'une détermination et alors il n'est plus totalement une page blanche.

Présupposé de la question

Ici, il n'y en a pas.

Réponse spontanée

Elle est plutôt négative. L'opinion a spontanément tendance à croire au destin, à une détermination de l'avenir comme en témoigne le succès des voyants et autres astrologues.

Plan rédigé

I " Tout est écrit"

La conception selon laquelle l'avenir est déterminé n'est pas une. Il y a plusieurs façon de la concevoir.

1) Le fatalisme.

Il repose sur l'idée que tout est écrit parce qu'existe un être (Dieu, les dieux) qui a décidé une fois pour toutes de notre destin sans que nous n'y puissions rien. Agir ne change rien, bien au contraire !

On trouve cette conception fataliste dans les mythes antiques. On peut, par exemple, se référer au mythe d'Œdipe. Les hommes cherchent à agir contre le destin : les parents d'Œdipe, quand l'oracle leur annonce que leur enfant tuera son père et épousera sa mère, l'abandonnent dans le but de le tuer. Œdipe lui-même, lorsqu'il apprend à son tour quel est son destin, fuit la cour du roi de Corinthe qu'il croit être son père et s'exile. Mais en réalité ce sont les actes mêmes des hommes qui cherchent à éviter leur destin qui précipitent la réalisation de ce destin lui-même. Nul ne peut échapper à son destin. Quelles que soient les actions des hommes, les évènements prédits auront lieu.

Dans cette perspective, l'avenir est tout le contraire d'une page blanche.

Cependant, une telle conception récuse le principe de déterminisme puisque, alors même qu'on modifie les causes, les effets demeurent. Ce n'est pas une conception rationnelle et nous ne pouvons l'accepter. Devons-nous alors dire que l'avenir est une page blanche ? Pas nécessairement !

2) Providence et déterminisme.

On peut aussi considérer que "tout est écrit" sans ajouter "quoi que je fasse". On peut en effet considérer que ce que je fais est aussi écrit et que l'avenir n'est pas écrit quelles que soient mes actions mais est écrit parce que mes actions ne peuvent qu'être ainsi et pas autrement. Je ne suis pas libre d'agir.

Par exemple, on peut penser à la prédestination dans la religion calviniste. À ma naissance il est dit si oui ou non je serai sauvé mais il ne faut pas dire que cela aura lieu quelles que soient mes actions. Mes actes eux-mêmes sont déterminés et c'est en fonction d'eux que je serai ou non sauvé. Ainsi si je suis prédestiné à être sauvé, c'est parce que je suis prédestiné à me conduire convenablement.

Cette conception suppose bien sûr la croyance en Dieu qui est évidemment affaire de foi.

3) Nature et déterminisme.

On peut ici faire appel à deux thèses :

• La thèse stoïcienne pose l'idée que l'ordre de la nature me dépasse. Je ne peux rien contre lui. Mais si l'avenir est déterminé ce n'est pas quels que soient mes actes mais parce que mes actes aussi sont déterminés. Les stoïciens défendent l'idée d'un fatalisme physique : la Nature est un enchaînement de causes et d'effets. On a pu alors poser la question suivante : si tout arrive quoi que je fasse, pourquoi faire quoi que ce soit ? C'est l'argument paresseux qui, pour les stoïciens, est un argument sophistique. Chrysippe écrit : "tu ne guériras pas que tu aies appelé ou non un médecin ; car il est autant dans ton destin d'appeler un médecin que de guérir ; ce sont choses confatales." Une anecdote raconte que Zénon de Cythium (le fondateur du stoïcisme) surprit un jour un esclave en train de le voler. Celui-ci lui dit : "Maître, c'était mon destin de voler" et Zénon lui répondit "C'était ton destin aussi d'être battu". L'ordre de la nature me dépasse mais tout est déterminé, ou plus exactement presque tout. Je reste en effet libre de mon attitude face au monde, libre d'accepter et même de vouloir ou de refuser. Certes vouloir le monde ou le rejeter ne change rien (l'avenir reste écrit) mais cette attitude, elle, n'est pas écrite. Mon bonheur (si je veux l'ordre du monde) ou mon malheur (si je le refuse inutilement) dépendent de moi. L'avenir n'est pas une page blanche mais tout n'est pas écrit. 

Reste une objection : peut-on parler d'avenir chez les stoïciens ? Le stoïcisme défend en effet la thèse d'un temps cyclique (le mythe de l'éternel retour) ce qui équivaut à la suppression du temps.

• La thèse scientifique telle qu'elle apparaît à travers l'image célèbre du démon de Laplace. Laplace est un physicien de la fin du XVIII° et du début du XIX° siècle. Selon lui, le monde physique est nécessaire parce qu'entièrement déterminé. L'état présent de l'univers est l'effet de son état antérieur

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