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Extrait de : Maurice Merleau-Ponty, La prose du monde (1952) : Dans la lecture d’un texte d’auteur, qu’est-ce que le lecteur apporte avec lui et qu’est-ce qu’il reçoit ?

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Par   •  8 Octobre 2021  •  Commentaire de texte  •  904 Mots (4 Pages)  •  724 Vues

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INTERPRETATION :

Extrait de : Maurice Merleau-Ponty, La prose du monde (1952)

Dans la lecture d’un texte d’auteur, qu’est-ce que le lecteur apporte avec lui et qu’est-ce qu’il reçoit ?

Dans ce passage, Maurice Merleau-Ponty nous donne une définition du discours littéraire nous expliquant quel est le fonctionnement de la communication auteur/lecteur. Tout d’abord, ce type de discours se fonde sur un code commun que l’auteur et le lecteur partagent : la langue, fondée sur des signes qui ont une signification conventionnelle connue à la fois de l’auteur et du lecteur (« A la faveur de ces signes dont l’auteur et moi sommes convenus, parce que nous parlons la même langue »). Les significations que le lecteur donne aux signes (mots, phrases) que l’auteur utilise viennent des conventions et de l’expérience commune que tous deux ont du monde réel, de l’homme et de la société (« il m’a fait croire justement que nous étions sur le terrain déjà commun des significations acquises et disponibles »).

Le texte d’auteur n’est pas un discours scientifique, mais littéraire. Il n’entend pas communiquer au lecteur une vérité fondée sur des hypothèses vérifiées ou vérifiables, mais plutôt l’interprétation et la vision du monde qui sont propres à celui qui écrit. C’est donc à partir des connaissances partagées et de la langue commune que l’auteur, presque imperceptiblement, conduit le lecteur vers son propre monde, vers la signification que lui-même donne aux mots et aux choses. C’est de cette manière que la lecture, d’exercice paresseux (« je me mets à lire paresseusement ») devient communication et confrontation de deux visions du monde (« soudain, quelques mots m’éveillent […] mes pensées flambent, il n’est plus rien dans le livre qui me laisse indifférent »).

La lecture, comme toute communication, est bien un échange, où le lecteur à la fois donne et reçoit. Dans la lecture d’un texte d’auteur, le lecteur apporte avec lui sa connaissance de la langue, le sens attribué conventionnellement aux mots, aux formes et à la syntaxe (« J’ai donné ma connaissance de la langue, j’ai apporté ce que je savais sur le sens des mots, de ces formes, de cette syntaxe »). Il apporte avec lui également son expérience (« J’ai donné aussi toute une expérience des autres et des évènements »), son savoir appris (« l’ordinaire mode de résolution ») et toutes ses questions pour lesquelles il n’a pas encore de réponse (« les interrogations […] laissées en moi, ces situations encore ouvertes, non liquidées »). L’auteur utilise tout cela comme point de départ («  De tout ce que j’apportais, il s’est servi pour m’attirer au-delà »).

Mais, pour que la communication fonctionne, il faut que le lecteur soit le destinataire d’un nouveau message. Ainsi le lecteur reçoit avant tout la compréhension que les mots sont des signes que chacun remplit de sa propre signification. Il comprend que la communication implique la découverte de ces différentes significations, ce qui le fait sortir de son monde pour explorer les mondes d’autrui. Le lecteur apprend à découvrir un auteur à travers les mots qu’il emploie, qui sont comme

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