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D'un Prétendu Droit De Mentir Par Humanité - Kant

Rapports de Stage : D'un Prétendu Droit De Mentir Par Humanité - Kant. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  30 Janvier 2014  •  5 406 Mots (22 Pages)  •  1 422 Vues

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Introduction:

Présentation générale de l’auteur ( dates, oeuvres principales, les 3 critiques )

Présentation des caractéristiques de sa morale RIGORISTE : subjectivisme ( c’est le sujet qui pose les principes de son action, il ne se soumet pas à une morale extérieure ( sociale, religieuse…) d’où hétérénomie, mais il obéit à sa raison, d’où autonomie ; purisme ( c’est seulement par devoir que l’on fait son devoir, morale de l’intention pure et désintéressée); a prioricité ( ce sont des principes catégoriques inscrits dans la raison qui permettent de définir ce que nous devons faire); formalisme ( ces principes donnent la forme de la maxime – universalisable et en accord avec le respect de la personne humaine à traiter « jamais simplement comme un moyen mais toujours en même temps comme une fin »- mais pas le contenu, la matière); inconditionalité: c’est ce qui était expliqué dans l’opuscule de 1793, Sur l’expresssion courante : il se peut que ce soit juste en théorie mais en pratique cela ne vaut rien.

Là Kant soutient : « tout est perdu si on transforme les conditions empiriques et, de ce fait, contingentes de l’accomplissement de la loi en conditions de la loi elle-même et si par conséquent une pratique réglée sur un succès probable selon l’expérience acquise à ce jour est autorisée à régenter la théorie subsiste en elle-même »

Et c’est ce qui est en jeu dans la position de Benjamin Constant sur le problème du devoir de véracité qui entraîne , s’il est pris à la lettre, une interdiction absolue de mentir.

« Ne pense-t-on pas qu’il soit de la plus extrême nécessité d’élaborer une bonne fois une Philosophie morale pure qui serait complètement expurgée de tout ce qui ne peut être qu’empirique et qui appartient à l’Anthropologie? [...] Tout le monde doit convenir que pour avoir une valeur morale, c’est-à-dire pour fonder une obligation, il faut qu’une loi implique en elle une absolue nécessité, qu’il faut que ce commandement : “ Tu ne dois pas mentir « , ne se trouve pas valable pour les hommes seulement en laissant à d’autres êtres raisonnables la faculté de n’en tenir aucun compte, et qu’il en est de même de toutes les autres lois morales proprement dites ; que par conséquent le principe de l’obligation ne doit pas être ici cherché dans la nature de l’homme, ni dans les circonstances où il est placé en ce monde, mais a priori dans les seuls concepts de la raison pure » Kant, Préface aux Fondements de la métaphysique des moeurs (1785)

Présentation des principales critiques faites à ce RIGORISME moral:

1. une morale qui n’est qu’une reprise des préceptes de la religion ( par exemple, le mensonge fait partie de ce qu’interdisent les Dix commandements du Décalogue « tu ne porteras pas de faux témoignages »; « que votre oui soit oui, que votre non soit non, tout ce qui est rajouté vient du démon », Evangile selon Saint Matthieu 5.37) selon Schopenhauer OU une morale qui prend la place de la Religion ( pour ceux qui pensent que seule l’autorité de Dieu – et de l’Eglise- peut commander ici)

2. une morale non eudémoniste et même doloriste: il faut que l’acte coûte pour qu’il soit moral. Athlétisme moral, sacrifice, effort. « Morale d’esclave », du ressentiment selon Nietzsche.

3. une morale abstraite ( qui s’exerce dans le vide), qui confond morale et logique ( être conséquent avec soi-même ne suffit pas pour être moral); une morale sans humanité ( contre nature), sans coeur, sans réalisme, sans sens moral en un sens (une morale d’aveugle: je dois parce que je ne vois pas), morale sans casuistique et sans considération des conséquences, qui ne se soucie pas du résultat et se contente paresseusement de la bonne conscience.

Ces critiques viennent aussi bien de ceux qui condamnent la morale pour son relativisme ( elle se réduit à des valeurs sociales, à des intérêts) ET que de ceux qui veulent « sauver » la morale.

C’est le cas de Benjamin Constant dans son article extrait de Réactions politiques que rapporte Kant en ouverture et qui est à l’origine de la controverse. Benjamin Constant veut en « sauvant » la morale, des principes FIXES éviter l’arbitraire des préjugés et de principes purement empiriques.

présentation de la critique de Benjamin Constant et quelques remarques de l’exemple utilisé par Constant et prêté au »philosophe allemand » pour souligner l’extrémisme de sa morale:

« envers des assassins qui vous demanderaient si votre ami qu’ils poursuivent n’est pas réfugié chez vous, le mensonge serait un crime »

Cet exemple ne se trouve dans aucun texte écrit par Kant antérieur à cet article de 1796, ce qui laisse penser que « le philosophe allemand » visé n’est peut-être pas Kant, mais JD Michaélis de Göttingen, un professeur de Théologie. Mais Kant en assume malgré tout la paternité, l’éditeur allemand de l’article de Constant en 1797 considérant que c’est lui qui est ici visé.

Cet exemple se trouve cependant chez Saint-Augustin dans Contre le mensonge, chap VIII:

23. « C’est ce que fit un jour un évêque de Thagaste, Firmus, ferme par le nom, mais plus encore par la volonté. Comme des licteurs envoyés par l’empereur réclamaient de lui un homme qui lui avait demandé asile et qu’il cachait avec le plus grand soin, il répondit qu’il ne pouvait ni mentir ni trahir personne, et les nombreux tourments qu’on lui fit subir (les empereurs n’étaient pas encore chrétiens) n’ébranlèrent pas sa résolution. Conduit devant l’empereur, il se montra sous un jour si admirable, qu’il obtint sans difficulté la grâce de son protégé. Peut-on déployer plus de force, plus de fermeté ? Mais, dira quelqu’un plus timide, je puis être prêt à subir tous les tourments, la mort même, pour éviter le péché ; mais puisque ce n’est pas un péché de mentir quand on ne nuit à personne, qu’on ne rend pas de faux témoignage et qu’on est utile à quelqu’un : ce serait un acte de folie et un grand péché de s’exposer aux tourments de gaîté de coeur et sans raison, de livrer en pure perte à la fureur des bourreaux une santé, une vie qui peuvent être utiles. Et moi je demande à ce chrétien pourquoi il craint ce qui est écrit : « Tu ne porteras point de faux témoignage », et ne redoute pas ce que le Psalmiste dit à Dieu : « Vous perdrez ceux qui profèrent le mensonge ? ». — Non pas toute espèce de mensonge, dira-t-il, cela n’est pas écrit ; car j’entends le texte, comme si on lisait

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