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Explication du texte d’Arendt, La crise de la culture

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Par   •  22 Février 2018  •  Dissertation  •  1 847 Mots (8 Pages)  •  3 760 Vues

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Explication du texte d’Arendt, La crise de la culture

« L’enfant, objet de l’éducation, se présente à l’éducateur sous un double aspect : il est nouveau dans un monde qui lui est étranger, et il est en devenir ; il est un nouvel être humain et il est en train de devenir un être humain. Ce double aspect ne va absolument pas de soi et ne s’applique pas aux formes animales de la vie ; il correspond à un double mode de relations, d’une part la relation au monde et d’autre part la relation à la vie. L’enfant partage cet état de devenir  avec tous les êtres vivants ; si l’on considère la vie et son évolution, l’enfant est un être humain en devenir, tout comme le chaton est un chat en devenir. Mais l’enfant n’est nouveau que par rapport à un monde qui existait avant lui, qui continuera après sa mort et dans lequel il doit passer sa vie. Si l’enfant n’était pas un nouveau venu dans ce monde des hommes, mais seulement une créature vivante pas encore achevée, l’éducation ne serait qu’une des fonctions de la vie et n’aurait pas d’autre but que d’assurer la subsistance et d’apprendre à se débrouiller dans la vie, ce que tous les animaux font pour leurs petits.

Cependant, avec la conception et la naissance, les parents n’ont pas seulement donné la vie à leurs enfants ; ils les ont en même temps introduits dans un monde. En les éduquant, ils assument la responsabilité de la vie et du développement de l’enfant, mais aussi celle de la continuité du monde. Ces deux responsabilités ne coïncident aucunement et peuvent même entrer en conflit. En un certain sens, cette responsabilité de l’enfant va contre le monde : l’enfant a besoin d’être tout particulièrement protégé et soigné pour éviter que le monde puisse le détruire. Mais ce monde a aussi besoin d’une protection qui l’empêche d’être dévasté et détruit par la vague des nouveaux venus  qui déferle sur lui à chaque nouvelle génération.»

Hannah Arendt, La crise de la culture

La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il faut et il suffit que l’explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question.

Méthode : relire plusieurs fois le texte, souligner les concepts importants, les idées clés, entourer les conjonctions (mais, car, or…) qui aident à mettre en évidence la structure argumentative.

Repérer le thème : de quoi est-il question ? De l’éducation dans le cadre plus vaste de la culture.

La thèse : l’éducation des enfants ne se borne pas à assurer leur protection et leur développement vital, elle a également pour fin l’introduction d’un individu nouveau, et par là unique, dans un monde qui lui préexiste et qu’il ne connaît pas. Il s’agit là de la forme spécifique de l’éducation humaine = l’arrivée de nouveaux venus dans un monde qui est ancien et qu’ils seront amenés à changer par leurs actions (d’où la « responsabilité » des éducateurs à la fois à l’égard des enfants et du « monde »).

Il faut mettre en évidence le problème que pose le texte : le conflit potentiel entre ces deux responsabilités de l’éducation. D’une part, l’enfant en tant que vivant, a besoin de protection et de soins, en ce sens les éducateurs doivent lui réserver un domaine privé  (foyer, famille).(Arendt fera plus loin dans son article, une analogie avec la plante qui a besoin de sécurité et d’obscurité le temps d’arriver à maturité et d’aller vers la lumière) ; mais d’autre part, il incombe également aux éducateurs d’assurer la protection du monde contre le déferlement des nouvelles générations. Cette idée est plus difficile à comprendre. Dans ces cas-là, mieux vaut oser une  interprétation, plutôt que de laisser l’idée inexpliquée. Il faudra donc tenter de donner un sens au concept de « monde ».

La structure : Arendt commence par indiquer que l’éducation humaine comporte un double aspect et par là se distingue essentiellement de l’éducation des animaux. L’enfant n’est pas seulement un être en devenir, mais aussi un être nouveau. Arendt montre ensuite que cette nouveauté signifie précisément la relation entre le nouveau venu et le monde construit par l’humanité qui l’a précédé. Enfin, Arendt explique le « fait de la natalité » (expression de Arendt, plus loin dans son texte) en montrant qu’il ne se réduit pas à donner et préserver la vie, mais qu’il implique une seconde responsabilité : garantir la « continuité du monde » (là encore cette idée semble difficile à expliquer, mais il faut tenter de l’interpréter).

I- Le sens humain de l’éducation

« L’enfant, objet de l’éducation (…) se présente sous un double aspect »

Objet de… : c’est sur l’enfant que porte l’éducation. En effet, celui-ci est à la fois nouveau et en devenir.

Les enfants sont « nouveaux », du fait qu’ils naissent dans un monde ancien qui existait avant eux. Ils sont dans l’ignorance totale du monde dans lequel ils surgissent et vont devoir habiter.

Ils sont également « en devenir », amenés à se développer sur le plan physique, intellectuel, moral.

L’enfant se rapproche de l’animal sous le deuxième aspect qui est celui de la « vie » (on entend ici surtout le devenir au sens physiologique : l’enfant va devenir homme comme le chaton va devenir chat), il s’agit d’un processus naturel.

C’est le premier aspect qui fait le propre de l’éducation humaine, à savoir cet événement qui consiste dans la venue au monde d’un nouvel être qui sera amené à agir dans ce monde.

Ainsi, l’enfant n’est pas seulement un être vivant, mais un être culturel, social, appelé à agir au sein d’un monde très ancien qui lui préexiste et qui a été construit par toutes les générations d’hommes qui l’ont précédé.

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